L’alliance globale pour la résilience (AGIR) Sahel et Afrique de l’ouest a organisé un atelier le vendredi 21 mars dernier au CICB. L’objectif de cette rencontre est d’élaborer une feuille de route commune dans la mise en œuvre de politiques et stratégies de sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. Il s’agit de rechercher des solutions structurelles durables, de mettre en œuvre des instruments de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles et la prévention des risques pour relever le défi de la faim zéro d’ici 20 ans. La rencontre était présidée par Nango Dembélé, ministre délégué chargé de l’élevage, de la pêche et de la sécurité alimentaire.
Les pays du sahel et de l’Afrique de l’ouest demeurent fragiles face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Cette situation a amené les acteurs à mettre en œuvre des approches intégrées et inclusives pour mettre en avant la dimension régionale des enjeux alimentaires. Avec l’appui des partenaires, ces approches ont conduit à la mise en place en novembre 2013 de l’alliance globale pour la résilience au sahel et en Afrique de l’ouest (AGIR) qui s’adresse aux 17 pays de la région soudano-sahélienne et guinéenne, membres de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS. L’objectif est de mettre en œuvre des politiques nationales et régionales d’infrastructures, de renforcement des chaines de valeur, de dynamisation du commerce régional des produits agricoles et alimentaires pour fluidifier les échanges entre les zones déficitaires et celles excédentaires afin de renforcer la résilience des populations.
Qu’est ce que la résilience ?
Selon AGIR, la résilience peut être définie comme la capacité des ménages, familles, communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable.
Le commissaire de la CEDEAO chargé des questions agricoles, Lapodoni Marc Atouba a déclaré qu’à l’horizon 2050, la planète devrait compter 9 milliards d’habitants et la population du seul continent africain va atteindre 2 milliards d’habitants. La pression qui s’exercera sur les ressources naturelles et alimentaires sera considérable et fortement exacerbée par toute crise ou catastrophe survenant dans ce contexte. C’est pourquoi il a exhorté les participants à faire des propositions pour formuler des priorités de résilience du Mali.
Quant au ministre Nango Dembélé, il a dit que le processus de l’AGIR répond parfaitement au souci d’accompagner et d’accélérer la réalisation de l’agenda régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon le représentant du ministre du Développement rural, pour faire face à cette situation d’insécurité alimentaire, les pays du sahel et de l’Afrique de l’ouest doivent trouver l’intelligence nécessaire à la création d’un environnement adapté à leurs besoins. Il a demandé aux cadres qui participent à cet atelier de trouver de bonnes politiques de soutien à la production agricole, forestière, halieutique et d’élevage pour relever le défi de la faim zéro d’ici 20 ans.
Durant la journée, les participants ont traité des questions, notamment comment utiliser l’aide au développement pour sortir du perpétuel assistanat, quel groupe cible devrait bénéficier de quelle aide et comment convaincre les parties prenantes que sans politique de protection efficace, aucune politique de développement n’est possible.
Auparavant, le représentant des organisations paysannes, Mamadou Lamine Coulibaly avait déclaré que pour gagner la résilience, les Etats et leurs partenaires au développement doivent lutter contre l’accaparement des terres, appuyer les producteurs pour faciliter l’accès aux intrants, aux matériels agricoles et à la formation. Notons qu’AGIR bénéficie de l’accompagnement de l’Union européenne, de l’USAID du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Moussa SIDIBE