Rappelons que cette présente campagne se fixe comme objectif la production de 8 005 819 tonnes de céréales, soit une augmentation de 15 % par rapport à la campagne 2014-2015.
Le riz et le maïs représentent 59 % de la production totale céréalière. Aux côtés de cette production céréalière, le plan de campagne 2015-2016 prévoit, entre autres, la production de 650 000 tonnes de coton graine, 467 millions d’œufs, 70 000 tonnes de viande rouge, 5 500 tonnes de lait, 6 694 000 poulets de chair, 199 795 tonnes de niébé et la vaccination de 45 927 286 têtes d’animaux et de volailles contre plusieurs types de maladies animales et aviaires. Le coût total des activités à réaliser au titre de la campagne 2015-2016 est estimé à 198 422 763 455 F CFA. Cette somme est répartie comme suit: 56 163 316 415 (28 %) au titre de la contribution de l’Etat, dont 53,6 milliards FCFA à investir dans la subvention des intrants et équipements agricoles, et 142 259 446 000 F CFA (72 %) correspondant à la part des producteurs.
Pour le Dr Bocary Tréta, ministre du Développement Rural, le plan de campagne 2015-2016, à la différence des précédents plans, est très ambitieux. Il couvre une trentaine de filières de chaines de valeur. Ce plan comprend sept programmes transversaux. Chacun des programmes est structuré en sous-programmes.
Notons qu’avant de procéder au lancement officiel de la campagne agricole 2015-2016 à bord d’un tracteur, le président Ibrahim Boubacar Kéita a procédé à la mise en terre d’un plant de gommier. Il a ensuite remis symboliquement un tracteur à chaque représentant des chambres d’agriculture des régions et du District de Bamako. Le Président IBK a également inoculé les premières doses de vaccin à la volaille, remis des vaccins aux éleveurs de Samanko, des glacières pour la conservation des vaccins au président du Conseil supérieur de l’ordre des vétérinaires. Le chef de l’Etat a bouclé la série de dons par la remise de deux fours de fumage de poissons à des groupements de femmes venues des régions de Tombouctou et Gao. Il a aussi effectué des dons aux femmes de Kidal et fourni des filets de pêche et des gilets de sauvetage au collectif des pêcheurs.
A retenir que la journée du paysan qui a procédé ce lancement a été l’occasion de réunir les représentants de la profession agricole de toutes les régions du Mali et du District de Bamako pour discuter des contraintes du secteur. Le thème de la Journée était : «les exploitations agricoles familiales, espoir de l’agriculture de demain ». Les participants ont analysé pendant trois jours les contraintes et ébauché des solutions aux difficultés de chaque segment du secteur agricole.
Les représentants de chaque secteur agricole se sont succédé pour évoquer les difficultés et les solutions ébauchées par la Journée. Ainsi, les participants ont recommandé, entre autres, la prise de dispositions pour la sécurisation foncière grâce à des lettres d’attribution, baux et titres fonciers au bénéfice des exploitations agricoles familiales. A ceci s’ajoutent l’augmentation du rythme des aménagements hydro-agricoles avec intégration de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, la mise en place d’un mécanisme de contrôle de qualité des intrants et des produits agricoles. Ils ont également recommandé la mise en place d’un mécanisme durable de financement de l’agriculture grâce à un crédit adapté avec des taux d’intérêts bonifiés, l’installation d’unités de transformation de produits agricoles et d’emballage.
Quant au président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, il a souligné la mise en œuvre d’un projet intégré de développement agricole des régions du nord qui fait partie des recommandations des assises de la Journée paysanne de Samanko. Il a souhaité que le président Keïta s’implique pour la concrétisation de ce vœu pour mettre un terme à la crise qui secoue notamment la région de Kidal. Car, dit-t-il, si des actions économiques viables et rentables sont développées sur place, les belligérants vont vite oublier la guerre.
Le président de la République dit avoir pris bonne note des doléances évoquées par les paysans qui ont, pour leur part pris l’engagement solennel d’assurer la sécurité alimentaire, si les contraintes énumérées plus haut sont levées.
Dieudonné Tembely
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