Lancement de la campagne agricole 2012-2013 : Sous le poids de la conjoncture

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Malgré le contexte particulièrement difficile, l’Etat a maintenu un certain nombre de subventions au bénéfice des paysans et de la productivité.


La campagne agricole 2012-2013 a été officiellement lancée hier. L’événement était présidé par Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, sur les terres de l’Institut polytechnique rural/Institut de formation et de recherches appliquées (IPR/IFRA) de Katibougou (Koulikoro).
C’était en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Moussa Léo Sidibé, d’autres membres du gouvernement, des directeurs des services centraux en charge du développement rural, des chefs de projets et programmes de développement agricole, du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, des représentants des chambres régionales d’agriculture (toutes les régions étaient représentées), des représentants des organisations professionnelles paysannes et des organisations paysannes de femmes et de jeunes ruraux.

 
Le lancement officiel de cette campagne vient couronner deux journées de travaux préparatoires de la 10è édition de la Journée paysanne institutionnalisée dans notre pays depuis 2003. Le thème de cette Journée était cette année « L’accroissement de la productivité agricole ». Ce choix se justifie par la faible utilisation des techniques et technologies améliorées de production en général et des semences sélectionnées, des engrais chimiques/organiques et de pesticides en particulier, l’insuffisance d’infrastructures de production et la mauvaise gestion des ressources foncières Sans compter la nécessité d’investir dans les exploitations agricoles, la croissance rapide de la population et le défi de faire du Mali une puissance agricole en Afrique de l’ouest.

 
La Journée paysanne se veut un cadre de dialogue direct entre les pouvoirs publics et les producteurs. Ceux-ci ont ainsi l’occasion d’exposer aux plus hautes autorités leurs préoccupations, contraintes et doléances sur les secteurs du monde agricole (agriculture, élevage, pêche, agro-foresterie).
Un rapport de synthèse des deux jours de travaux a été lu à l’attention du Premier ministre (voir article ci-contre sur les recommandations).
Le président de l’APCAM a remercié le gouvernement pour toutes les mesures adoptées en faveur des paysans, malgré les difficultés particulières que vit le Mali. Il a rappelé, à ce titre, le maintien de la subvention agricole (engrais et semences), la promesse renouvelée de payer les arriérés de subvention (campagnes 2010-11, 2011-12), le maintien du prix du coton graine à 255 Fcfa et le paiement d’une ristourne de 20 Fcfa au titre de la campagne cotonnière 2011-2012.
Bakary Togola a exhorté les paysans à plus d’engagement pour accroître la productivité agricole. La situation sécuritaire du nord ne pouvant être occultée, le président de l’APCAM a souhaité que les producteurs produisent plus pour soulager nos compatriotes du septentrion qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles.

 
Le chef du gouvernement a expliqué que le choix de l’IPR/IFRA de Katibougou pour abriter cette édition des travaux de la journée préparatoire et le lancement de la campagne se veut la reconnaissance de la Nation entière aux efforts inlassables déployés par cet établissement en faveur du développement rural. Comme en témoignent l’ampleur et la richesse des résultats en termes de formation de cadres de qualité répondant aux besoins national et sous-régional. Il a vivement félicité l’institut et son personnel.

 
Cheick Modibo Diarra a rappelé que le pays est profondément éprouvé dans son intégrité, sa stabilité et dangereusement menacé dans sa croissance économique du fait notamment du retrait de la plupart des partenaires techniques et financiers. Face à cette situation qui constitue un réel motif d’inquiétude quant à la mise en œuvre sereine et à l’exécution correcte du plan de campagne, le Premier ministre a promis que le gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour accompagner les producteurs. Il a instruit au ministre de tutelle et aux autres ministres concernés de veiller à la réussite de la campagne agricole 2012-2013 tout en accordant une attention particulière aux régions du nord du pays.

 
Il a réitéré l’assurance du gouvernement de procéder très prochainement à une campagne de distribution gratuite d’aliment bétail et d’alevins en faveur des éleveurs et des pêcheurs déplacés du fait de la situation au nord et le maintien de l’opération « Pluies provoquées ».
Le chef du gouvernement a achevé cette journée par une visite de stands de produits agricoles crus et transformés avant de d’exécuter symboliquement le premier sillon de labour aux commandes d’un tracteur.

Envoyés spéciaux

M. COULIBALY

et O. DIOP

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DES PROPOSITIONS CONCRETES

La 10è édition de la Journée paysanne de cette année a regroupé près de deux cents participants réunis en cinq groupes thématiques de travail. Les commissions de travail se sont penchées sur les thématiques « agriculture », « élevage », « pêche et pisciculture », « exploitation forestière » et « femmes et jeunes ruraux ».
A l’issue des travaux, les participants ont recommandé d’identifier et immatriculer les terres agricoles, de rendre les commissions foncières opérationnelles. La Journée a été l’occasion de parler des conflits fonciers latents et récurrents qui couvent. La Convergence malienne contre l’accaparement des terres qui regroupe notamment l’Union des associations et coordinations d’associations pour le développement, la défense des droits des démunis (UACDDDD), la Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP), la Coalition des alternatives africaines dette et développement (CAD-Mali) et la Ligue pour la justice et le développement des droits humains (LJDH), a porté à la connaissance un faisceau de conflits fonciers notamment dans les zones de l’Office du Niger (Sanamandougou, Sansanding) et le cercle de San et le village de Darani dans la Région de Koulikoro. Ces difficultés ont été portées à la connaissance du gouvernement pour que celui-ci envisage des mesures à prendre.

 
Sur le même registre de l’agriculture, les participants ont souhaité l’intensification de l’aménagement des terres en privilégiant l’exploitation agricole familiale et la formalisation du décret instituant l’octroi de 10% des aménagements faits par l’Etat aux femmes et jeunes ruraux.
Ils ont également souhaité la subvention des équipements agricoles et l’opérationnalisation de l’exonération des matériels agricoles importés, la facilitation du crédit agricole destiné à l’acquisition des équipements.
Dans le domaine de l’élevage, les participants ont souhaité une solution urgente et adaptée au problème d’approvisionnement en aliment pour bétail dans les régions du nord, d’accorder une subvention de 50% à tous les éleveurs sur les prix des produits vétérinaires, des semences animales et des aliments concentrés. Toujours dans ce registre, ils ont préconisé la poursuite de la mise en œuvre du plan d’urgence engagé la veille du coup d’Etat et invitent le gouvernement à encourager l’émergence d’une société civile pastorale.

 
Au titre de la pêche et de la pisciculture, il est proposer de poursuivre les dispositions prises dans le cadre des mesures d’urgence à l’endroit des pêcheurs et pisciculteurs (distribution de céréales et d’aliments, poissons, empoissonnement des mares et étangs piscicoles….).
L’installation de cages flottantes sécurisées dans les campements de pêche, les étangs piscicoles du District de Bamako et dans les lacs de retenue d’eau de Manantali, Sélingué, Markala et Talo, fait partie des des mesures envisagées. Pour l’agro-foresterie, les participants à la Journée ont recommandé la mise en place d’un dispositif d’approvisionnement correct en semences, la facilitation de l’accès des paysans au titre foncier, l’accès aux matériels de production. Les femmes et les jeunes ruraux ont souhaité que le département de tutelle tienne compte de leurs fédérations respectives dans la répartition des équipements agricoles.

M. C.

et O. D.

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3 COMMENTAIRES

    • L’Etat ne peut pas continuer les subventions sur les intrants agricoles au profit une exportation sauvage de la quasi totalite de poduction RIZ,au finish le Malien n’a droit qu’au RIZ de tres mauvaise qualite importe sur EXONERATION……..La Mafia qui est derriere cette affaire doit etre demantelee le plus vite possible… 🙁 🙁 🙁

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