« Je veux que l’agriculture soit le levier de la croissance de notre économie et source de richesses pour nos populations, dans le cadre d’un Mali exportateur de produits agroalimentaires, transformés et labellisés ». Tel est le credo du président ATT, parlant de l’agriculture.
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Le secteur primaire au Mali recouvre l’agriculture (pluviale et irriguée), l’élevage, la pêche et la foresterie. Il occupe 70 % de la population active, donc la majorité de nos compatriotes, essentiellement en milieu rural. La contribution du secteur au PIB de ces dernières années est de l’ordre de 40 %, (dont 26 % pour l’agriculture, 10 % pour l’élevage et 4 % pour la pêche). Il fournissait aussi plus de 60 % des recettes d’exportation, grâce aux ventes de coton, de bétail et de céréales, cette tendance ayant été renversée récemment au profit de l’or.
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Aujourd’hui, le degré d’utilisation d’équipements performants dans l’agriculture de notre pays reste largement en deçà de ses besoins. En effet, 35 % seulement des 900 000 exploitations agricoles familiales que compte le pays sont équipées en matériels de culture attelée.
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Les dernières statistiques disponibles montrent que le parc de la petite motorisation se limite à environ 500 motoculteurs, utilisés essentiellement dans les casiers rizicoles de l’Office du Niger, et à moins de 5000 motopompes pour la petite irrigation. Quant à la grande motorisation, l’agriculture malienne compte moins de 1500 tracteurs et moins de 3000 matériels mécanisés, post-récolte (batteuses, décortiqueuses, moulins…)
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La maîtrise des ressources en eau souterraine et de surface et leur exploitation optimale constituent l’un des facteurs les plus importants de développement de l’agriculture. Le manque d’eau est une contrainte majeure pour un pays sahélien comme le Mali. La pluviométrie y est irrégulière.
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La LOA accorde une grande importance à la maîtrise de l’eau pour l’agriculture, en obligeant « l’Etat, en partenariat avec les collectivités territoriales et la profession agricole, à élaborer, dans un délai de 2 ans, la politique nationale de maîtrise de l’eau agricole qui répond aux principes de responsabilisation de tous les acteurs, d’appropriation du processus d’identification, de mise en place et de gestion des investissements par les bénéficiaires et de la gestion durable et optimale des aménagements ».
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Le PDES intègre cette recommandation, qui sera réalisée avant la fin de l’année 2008. Le financement actuel du monde rural se caractérise essentiellement par les crédits de campagne et de commercialisation assurés par huit établissements financiers.
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Paradoxe
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Certains partisans de la mondialisation voudraient que l’Etat n’intervienne plus du tout dans le domaine de la production. Cette exigence idéologique est du reste plus « imposée » aux pays pauvres qu’aux grandes puissances, dont on sait que les agricultures n’arrivent à se maintenir dans la compétition internationale que grâce à d’énormes subventions publiques.
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Les productions agricoles au Mali sont multiples. Elles portent essentiellement sur les céréales sèches (mil, sorgho, maïs), les céréales irriguées (riz, blé), le coton, les fruits et légumes, la canne à sucre, l’arachide, l’élevage et la pêche.
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La valorisation des diverses filières agricoles a fait l’objet de plusieurs actions initiées par le gouvernement au cours des dernières années. Plus d’une vingtaine de programmes et de projets ont été réalisés, sont en cours ou encore en voie de lancement. Une dizaine de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux les soutiennent. Un bon exemple, parmi ces diverses actions, est le Projet de compétitivité et de diversification agricole (PCDA) qui bénéficie d’un crédit IDA de 3,67 milliards de F CFA.
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Avec plus de 2,5 millions de tonnes de céréales sèches (mil, sorgho, maïs) en 2004/2005 et plus de 3 millions de tonnes en 2005/2006, le Mali dispose d’une production céréalière qui excède ses besoins alimentaires. Toutefois, cette production est inégalement répartie sur le territoire national. L’étendue du pays et l’insuffisance des infrastructures de transport rendent difficile l’approvisionnement des zones déficitaires. En outre, les zones de production sont concentrées dans les régions limitrophes du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie. Cette configuration favorise souvent l’approvisionnement des marchés transfrontaliers au détriment de certains marchés éloignés de l’intérieur du pays.
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Le sous-secteur de la pêche se caractérise par un réseau hydrographique dense, une production importante, oscillant entre 100 000 à 120 000 tonnes par an, de l’emploi pour environ 500 000 actifs avec un savoir-faire technique issu d’une longue tradition de pêche.
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« En définitive, ma conviction est grande que… le Mali sera dans un délai raisonnable un très grand pays céréalier et pastoral », dixit ATT. On ne demande qu’à croire !
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Alexis Kalambry
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