Irrigation de proximité comme action de soutien à la croissance : Le Génie rural fait gros œuvre avec les fonds SOTELMA mais la demande reste forte

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Avec plus de 2 000 000 ha de terres aptes à l’irrigation, le Mali figure parmi les pays ayant les plus grands potentiels  de développement Agricole de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, le président de la République, à travers le  PDES, a fait de l’irrigation le moteur du développement agricole, en mettant en place une Programme d’Aménagement de 103 000 ha, pour la période 2008-2012. L’irrigation de proximité représente une part importante dans ce programme. Le président ATT n’a pas alors hésité d’allouer 6 milliards de FCFA à ce volet sur les fonds issus de la privatisation de la SOTELMA.  Et les résultats ne se sont pas fait attendre.

es aménagements de petits  barrages et bas-fond se sont, aujourd’hui, avérés comme un outil stratégique dans la quête de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté en milieu rural. Ces ouvrages sont une alternative pour une production agricole tributaire de la pluviométrie et des crues des cours d’eau. L’irrigation permet de tripler voire quadrupler les rendements de l’agriculture pluviale et augmente l’intensité culturale. C’est pourquoi, dès 2002, sur instruction du président ATT, un programme national de petits barrages et bas fonds a vu le jour pour l’aménagement de 2 500 ha. Il est devenu opérationnel en 2005. Des ouvrages (110 à travers le pays) réalisés avec l’appui de la coopération japonaise KR2, ont vite suscité une forte adhésion des populations. Car elles se sont vite rendu compte de leur importance avec les aménagements de petits périmètres maraîchers pour les femmes, les surcreusements des mares, la réhabilitation de plus de 4 000 hectares de plaines inondables, des puits dans certaines localités. Suite à ce succès, il a été décidé la création d’un programme national d’irrigation de proximité. Ainsi, dans le cadre des actions de soutien à la croissance économique, un programme spécial d’aménagement de proximité a été financé sur les ressources issues de la vente de la Sotelma pour 6 milliards de FCFA. Il s’agit d’un acte volontariste et une anticipation dans la mise en œuvre du Programme National d’Irrigation de Proximité en préparation.

Ce programme spécial est conforme aux dispositions du volet agricole du PDES et de la Déclaration de politique générale du Premier ministre qui prévoit l’aménagement et la mise en valeur de 103 000 ha dont 30 000 ha d’aménagement de Proximité (PPIV, valorisation des bas fonds et  mares, périmètres maraîchers).  Il répond, en outre, à la logique des initiatives développées depuis deux ans par le gouvernement visant  à contenir efficacement la crise alimentaire en sécurisant les productions agricoles. Les réalisations porteront sur environ 3 400 ha pour  la période 2010-2011.

Il s’agit de la  réalisation des micro barrages, des diguettes d’épandages, de surcreusement de mares en vue de  maîtriser et valoriser les ressources en eaux non pérennes (eau de ruissellement) ; de périmètres maraîchers ; de  périmètres irrigués villageois ;  d’ouvrages de submersion  pour la sécurisation des cuvettes et dépressions d’épandage de crue des cours d’eau.

L’objectif global de ce programme spécial est de contribuer à la réduction de la pauvreté et de lutter contre l’insécurité alimentaire des populations défavorisées en améliorant leurs conditions de vie et en augmentant leur revenu par l’aménagement et la mise en valeur agricole des terres aménagées.

 Ainsi, grâce à une utilisation efficiente des ressources de la Sotelma mises à la disposition de la Direction nationale du Génie rural, une trentaine de petits barrages sont en cours d’exécution à travers le pays, une dizaine est en phase d’étude de faisabilité et des centaines d’autres dossiers sont en attente.  Autant dire que le défi est aujourd’hui à la gestion du succès enregistré par le projet des petits barrages et bas-fonds. En effet, le programme intègre des sites retenus sur la base des demandes faites par les populations et des engagements spécifiques pris par les autorités. Or Dieu seul sait aujourd’hui combien de villages ou hameaux implantés au bord des cours d’eau souhaitent avoir ces petits barrages ou bas-fonds aménagés soit pour l’agriculture, l’abreuvage des animaux, le maraîchage, la pisciculture ou l’arboriculture. Pour la seule région de Sikasso, le Directeur national du génie rural, Soumaïla Samaké et son équipe ont sous les bras plus de 200 demandes d’aménagement de périmètres de proximité.

Youssouf CAMARA

 

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