IRRIGAR : L’Union européenne renforce l’irrigation de proximité

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Dr Bakari Treta - premier ministre
Dr Bakary Treta

Le samedi 28 juin, dans la plaine de Molasso, du nom d’un village situé à 50 km de Sikasso, se jouait un évènement important dans la vie des habitants du Kénédougou. Il s’agissait du lancement officiel du programme « Initiative pour le renforcement de la Résilience par l’Irrigation et la Gestion appropriée des Ressources (IRRIGAR) », dont la cérémonie s’est déroulée sous une pluie diluvienne, en présence du Premier ministre Moussa Mara, de l’Ambassadeur Richard Zinc, Chef de la délégation de l’Union européenne au Mali, de l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Mali, Günter Overfeld, du ministre du Développement rural Bocary Tréta et d’autres membres du gouvernement.

 

D’une valeur totale de 20,8 milliards de FCFA, cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 18,2 milliards de FCFA et par la République Fédérale d’Allemagne pour 2,6 milliards de FCFA, le Programme IRRIGAR s’inscrit dans le cadre du Programme national d’Irrigation de Proximité (PNIP) et permettra un accroissement et une diversification de la production agricole à travers l’irrigation de proximité dans les régions de Sikasso et de Koulikoro.

 

Le Programme IRRIGAR sera mis en œuvre par le ministère du Développement rural à travers la Direction nationale du Génie rural et par la Coopération allemande, à travers la GIZ et la KFW. Il vise à soutenir le développement du potentiel irrigable des régions de Koulikoro et de Sikasso et d’améliorer l’alimentation et l’état nutritionnel des populations bénéficiaires. Il permettra l’aménagement de 2 800 ha de terre, la construction de 100 km de pistes rurales, la formation de plus de 7000 producteurs et la sensibilisation des populations des régions de Sikasso et de Koulikoro aux bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles. «Le transfert des savoir-faire techniques aux exploitants, la bonne gestion de l’eau et des terres, ainsi qu’une meilleure valorisation des productions sont nécessaires pour assurer la durabilité des infrastructures et pour augmenter les revenus des petits exploitants », a indiqué Richard Zinc, chef de la Délégation de l’Union européenne, lors de la cérémonie de lancement à Molasso, sur un site du programme. De son côté, l’Ambassadeur allemand, Günter Overfeld a soutenu que « l’engagement dans l’irrigation de proximité est essentiel pour faire vivre l’économie locale et pour le développement du pays. En contribuant à une meilleure exploitation des terres agricoles qui constituent la richesse du Mali, IRRIGAR va d’ailleurs contribuer d’une manière importante à la sécurité alimentaire ». Le programme s’étendra sur une durée totale de cinq ans.

 

Le ministre du Développement rural, Bocary Tréta a mis l’accent sur l’importance de la diversification de la production agricole par l’aménagement et l’exploitation d’infrastructures à travers ce Programme. Il a particulièrement insisté sur le volet pisciculture, permettant non seulement d’augmenter les revenus des petits exploitants, mais aussi d’améliorer l’alimentation et l’état nutritionnel des populations bénéficiaires.

 

Les populations à travers les témoignages du chef de village Moussa Sanogo, du relai du programme au sein de la jeunesse, Youssouf Sanogo, ainsi que de la représentante des femmes Djeneba Sanogo, IRRIGAR venant renforcer et élargir les potentialités agricoles des villageois en leur permettant de diversifier la production, est un moyen d’augmenter les revenus et de retenir les bras valides, contre l’exode rural. Déjà à Molasso, les travaux de l’Irrigation de proximité de Sikasso (IPROSI) commencé en 2012 avaient permis aux villageois d’entamer une nouvelle expérience enrichissante. Avec l’avènement de IRRIGAR à partir de ce lancement, cette expérience sera multipliée à l’infini grâce aux modules de formation destinés aux producteurs, via des formateurs. Ce volet infrastructure et accompagnement des producteurs à travers la Kfw s’étendra sur les cinq ans du programme. Le volet mise en valeur des aménagements hydro-agricole (AHA) et valorisation des produits à travers le GIZ prendra trois ans.

B. Daou

Envoyé spécial à Molasso (Sikasso)

 

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