Selon les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé de novembre 2016, environ 2,5 millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire à l’échelle nationale, dont 177 000 personnes en insécurité alimentaire sévère. Pendant la période de soudure, en juin-août 2017, on estime que le nombre de personnes en insécurité alimentaire atteindra 3,5 millions, dont 495 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère.
Bien que la sécurité alimentaire ait tendance à se stabiliser au pays depuis deux ans, ces nouvelles données indiquent une dégradation de la situation depuis l’an dernier, avec près d’un demi-million de personnes supplémentaires touchées.
Les résultats de la dernière Enquête nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (ENSAN), réalisée en septembre 2016, montrent que les principaux facteurs qui expliquent la dégradation de la sécurité alimentaire cette année par rapport à l’an dernier sont liés à des difficultés d’accès au marché. En effet, la disponibilité alimentaire nationale ne pose pas de défi cette année, puisque la campagne agricole a été très bonne, avec une hausse de 11 pour cent de la production céréalière par rapport à l’année dernière.
Ce sont surtout les effets de la pauvreté, la hausse des prix, le recours à des stratégies de survie néfastes et la décapitalisation combinés à ceux de l’insécurité, les vols, les conflits intercommunautaires et les mouvements de population qui ont entraîné une dégradation de la sécurité alimentaire des ménages. Dans certaines régions, des facteurs climatiques comme un déficit pluviométrique et les inondations ont aussi contribué à cette dégradation, de même que la diminution de l’assistance humanitaire.
Malgré cette famine, les résultats de l’enquête nutritionnelle SMART 2016 indiquent une légère baisse de la prévalence de la Malnutrition aigüe globale (MAG) au pays par rapport à l’an dernier. La prévalence de la MAG sur l’ensemble des régions enquêtées en 2016 est de 10,7% contre 12,5% en 2015. La MAG est un des principaux indicateurs de l’état nutritionnel d’une population, et est basée sur la collecte de données comme l’âge, le poids, la taille, et le périmètre brachial des enfants de moins de cinq ans et des femmes en âge de procréer. Malgré la baisse enregistrée, la situation nutritionnelle de la population malienne reste préoccupante avec une prévalence de la MAG qui continue à dépasser le seuil d’alerte fixé par l’OMS à 10%. La prévalence de la malnutrition aigüe sévère (MAS), la forme qui augmente le plus les risques de mortalité, est de 2,1% ; ce qui dépasse légèrement le seuil d’urgence fixé à 2 pour cent.
La tendance globale à la baisse au niveau de la MAG s’observe dans la majorité des régions et le District de Bamako. L’enquête indique toutefois qu’elle n’est statistiquement significative que pour les régions de Kayes et Sikasso. Les résultats encourageants dans ces deux régions seraient attribuables à divers facteurs, dont l’augmentation de la couverture des interventions, la réussite de la campagne agricole 2015-2016 et l’implication des communautés, à travers les groupes de soutien aux activités de nutrition et associations de femmes.
Contrairement à la tendance globale, le taux de MAG est en hausse dans les régions de Ségou et Gao. Les régions du nord et Ségou sont aussi celles qui présentent les taux de MAG et de MAS les plus élevés. Selon l’enquête, les récentes violences survenues dans ces zones continuent à déstabiliser la vie socio-économique des populations et d’affecter leur état de santé et de nutrition, et ce, malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires humanitaires en nutrition.
Pour faire face à ces défis, le dernier bulletin du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé la reprise de l’acheminement de l’aide par la route vers Kidal. Selon ce bulletin, les convois d’aide humanitaire sur l’axe routier Gao- Kidal ont repris à la fin octobre et en novembre. L’accès par la route était interrompu depuis la mi-août en raison du blocage de l’acheminement de toute marchandise, imposé par les groupes armés au niveau de la localité d’Anefif.
Le blocage a principalement affecté l’assistance dans les secteurs de la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation. La reprise des convois a notamment permis d’acheminer des denrées alimentaires, des intrants médicaux et du matériel scolaire. L’accès à Kidal par voie aérienne demeure pour sa part limité depuis la fermeture de l’aérodrome à la suite d’une manifestation violente qui avait endommagé une partie des installations en avril 2016.
Le bulletin, dans sa dernière parution, précise qu’en date du 30 novembre 2016, l’appel de fonds pour la réponse humanitaire au Mali en 2016 n’a mobilisé que 37% des 354 millions de dollars requis, soit 131 millions de dollars, selon les données rapportées au système de suivi financier (FTS).
Fombus
(Agence Ecofin) – D’après les données de la FAO, la production rizicole malienne a connu une hausse de 4% cette année. En effet, estime l’institution, le pays a produit 2,3 millions de tonnes de riz paddy en 2014 en raison de conditions météorologiques favorables.
Cette hausse vient s’inscrire dans une tendance qui a vu la production malienne passer de 1,9 millions de tonnes de riz paddy en 2012 à 2,2 millions de tonnes en 2013, en dépit des difficultés politiques rencontrées par le pays durant cette période.
Pour la campagne 2014-2015 la FAO prévoit une production de paddy qui tournera également autour de 2 millions de tonnes.
Le Mali qui consomme annuellement environ 1,5 million de tonnes de riz décortiqué n’en importe que 150 000 tonnes.
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