L’information a été donnée par le Ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire à la faveur de la 13ème session ordinaire du Comité de Coordination et de Suivi des Politiques et Programmes de Sécurité alimentaire, le vendredi 9 février. Il appelle à reconstitution d’urgence des stocks.
La réunion a réuni les représentants des Partenaires techniques et financiers, les ministères concernés et les responsables des services et programmes du dispositif national de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ouvrant les travaux, le Ministre-commissaire à la Sécurité Alimentaire, Oumar Ibrahima Touré, a affirmé que cette treizième session statutaire du Comité de Coordination et de Suivi des Programmes de Sécurité Alimentaire permet de: examiner l’évaluation de la situation alimentaire faite par le Système d’Alerte Précoce ; examiner le bilan du plan d’opération et du budget 2018 du Dispositif National de Sécurité Alimentaire ; analyser et d’adopter le Plan d’Opération et le Budget 2018 du Dispositif National de Sécurité Alimentaire.
Les mesures d’urgences
Malgré une campagne agricole jugée acceptable au regard de l’année précédente, Oumar Ibrahima Touré estime que l’évaluation de ces différents éléments que le Système d’Alerte Précoce (SAP) a permis d’identifier beaucoup de poches de sécheresses à travers le pays dont des populations très vulnérables. A cet effet, le SAP recommande entre autres de fournir une assistance alimentaire à 794 743 personnes d’ici la période de soudure (juin-Août).
Pour le ministre-commissaire, déjà, face à la situation qui s’annonce très difficile pour les populations, le Commissariat à la sécurité Alimentaire a entrepris une série de mesures qui sont : la production d’une note pour une communication en conseil de ministre ; une requête au gouvernement à travers le ministre de l’économie et des finances pour le financement des opérations de reconstitution des stocks nationaux à hauteur de 25 000 tonnes de céréales, le financement de l’Enquête ENSAN, le rachat de 13 121 tonnes de riz précédemment achetées sur emprunt, l’achat d’aliment bétail pour environ 4 milliard 900 et la prise en charge des frais d’approche, de formation, de communication, de prestation des ONG et de suivi évaluation.
Oumar Touré préconise une attention particulière à la réalisation d’activités de résilience au bénéfice des populations des zones affectées, en s’appuyant sur l’expérience acquise par notre Dispositif de sécurité alimentaire. Car, pour lui, il est impératif d’œuvrer à la création d’activités génératrices de revenus pour que ces populations puissent se prendre en charge pour éviter l’éternelle assistance de l’Etat et des partenaires.
Les causes
Partant, Le ministre Touré a estimé que la situation d’insécurité alimentaire est particulière. Et serait tributaire à une dégradation de la situation sécuritaire au centre et au nord du pays ayant affecté, les circuits d’approvisionnement et provoqué des déplacements inhabituels de ménages des zones d’insécurité vers des zones plus sécurisées ; une saison des pluies qui a connu une installation normale à précoce, avec des pluies faibles à moyennes, irrégulières dans le temps et dans l’espace ayant causé des poches de déficit hydrique ; un cumul pluviométrique inférieur à celui de l’année dernière et jugé insuffisant pour les besoins des cultures dans l’ensemble du pays; un niveau faible de la crue qui n’a pas permis l’irrigation et l’inondation des plaines de riz de submersion, de riz irrigué et des zones de frayères impactant négativement sur les perspectives de production halieutique. Pour les conditions générales d’élevages, il les juge bonnes à mauvaises dans différents endroits.
La nécessité de reconstitution des stocks
Le Ministre Commissaire n’est pas alarmiste. Il tire cependant la sonnette d’alarme. Ainsi, il indiquera que consécutivement à la mise en œuvre des activités du Plan National de Réponse 2017, les capacités d’action du dispositif ont été affaiblies. A cet égard, le Stock National de Sécurité Alimentaire, le Fonds de Sécurité Alimentaire ainsi que le Fonds Commun de Contrepartie ont tous un besoin de reconstitution, en vue de garantir la pérennité et l’efficacité du dispositif de sécurité alimentaire.
C’est pourquoi, d’ailleurs, il a lancé un appel pressant à l’endroit du Gouvernement, de ses Partenaires Techniques et Financiers et des ONG, afin que chacun se mobilise pour apporter les ressources nécessaires en vue de mettre en œuvre avec diligence les recommandations formulées par les experts du Système d’Alerte précoce au profit des populations vulnérables et du cheptel.
Il termina son intervention par remercier l’ensemble des acteurs qui œuvrent quotidiennement à réduction de la pauvret » et la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Un peu plutôt, Amadou Allahoury Diallo, représentant résident de la FAO et coordinateur des partenaires techniques et financiers de la sécuritaire alimentaire, a indiqué que cette session se tient dans un contexte marqué par l’avancée des acquis du partenariat avec le Commissariat à la Sécurité alimentaire. En cela, il a salué l’engagement du Ministre-commissaire pour sa disponibilité et sa clairvoyance. Il a invité le gouvernement malien à accélérer la mise en œuvre du processus des politiques et programmes dans le domaine. Et de réaffirmer leur engagement à poursuivre leurs efforts pour l’atteinte des objectifs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali.
Après des échanges fructueux, les participants ont examiné les différents documents et ont formulé des recommandations concrètes à mêmes de subjuguer les différentes préoccupations soulevées.
Mariétou DOUCOURE