Il s’agit des innovations et diffusion des technologies d’irrigation et de post-récolte performante, l’amélioration des performances des chaînes de valeur, la facilitation de l’accès au financement, les infrastructures commerciales ainsi que la gestion et suivi-évaluation du programme.
Le PCDA doit prendre fin en juin 2015. Il va laisser un vide, même un grand vide pour le Mali en général et en particulier les régions d’interventions que sont Bamako, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti. En effet, cet ambitieux programme a apporté un soutien de taille au monde agricole malien conformément à son objectif principal qui était de contribuer à la levée des contraintes critiques au développement d’un certain nombre de filières commerciales agricoles, d’élevage et de pêche pour lesquels le Mali jouit d’un avantage comparatif et d’opportunités de marchés confirmées.
Les filières prioritaires d’intervention du programme sont la mangue, la papaye, la banane, la pomme de terre, l’échalote/oignon, le bétail/viande. Alors que les filières à consolider sont constituées par l’anacarde, le poisson et le lait avec comme public cible les producteurs, les exportateurs, les transformateurs, les prestataires de services du secteur agro-alimentaire et les organisations professionnelles.
De par sa structuration, le PCDA agit sur les contraintes de compétitivité comme la faiblesse de la productivité et de la valorisation des produits agricoles, la mauvaise performance et le manque de création de valeur le long des chaînes d’approvisionnement des filières agricoles, d’élevage et de pêche. S’y ajoutent les difficultés d’accès aux financements des acteurs des filières, l’insuffisance des infrastructures de soutien au commerce et l’enclavement des zones de production etc.
L’approche et les stratégies adoptées consistent au renforcement du partenariat public-privé, le développement des chaînes d’approvisionnement et chaînes de valeur, le principe du ” faire-faire ” et de la contractualisation, les interventions à la demande et orientées vers le marché avec une vocation d’appui au secteur privé, le principe de partage des coûts, la complémentarité et la synergie avec les projets et programmes intervenant dans le même secteur.
YC
D’importantes réalisations à l’actif du projet
Composante1 : Innovation et diffusion des techniques et technologies d’irrigation, de transformation et de promotion interprofessionnelle des filières
– (04) Centres de démonstration, de Diffusion et de Prestation de services (CDDP) qui constituent de véritables vitrines technologiques ont été mis en place dans les quatre régions couvertes par le projet dont trois transférés à l’IER en fin 2010 ; l’autre CDDP composé d’un volet irrigation et d’un volet transformation a été revu pour en faire une véritable vitrine technologiques au niveau national ;
– 329 parcelles et unités de démonstrations sur les différentes technologies d’irrigation (goutte à goutte, aspersion, rampe à tuyau souple et micro jet) et de transformation (séchage et broyage) ont été réalisées en milieu paysan ;
– 131 sites de démonstration sur les technologies de valorisation ont été mis en place au niveau des paysans ;
– 05 technologies performantes d’irrigation diffusées (Goutte à goutte, micro-jet, aspersion, Californien et rampe à tuyau souple) ;
– 08 technologies de valorisation/ stockage/conservation diffusées;
– 26 RTE sur une prévision de 25, ont été diffusés sur les technologies d’irrigation et de transformation pour les besoins des investisseurs-promoteurs des sous projets, des structures d’appui et des institutions de financement.
– 3 500 acteurs de filières et prestataires sur une prévision de 3600, ont été formés sur les bonnes pratiques de production et de transformation ainsi que sur la maîtrise des risques hygiéniques et les normes HACCP ;
– 470 sous projets sur une prévision de 550, ont été financées (dont 124 sous projets féminins) pour un coût total de 5 294 millions de F CFA dont 3 244 millions de F CFA de subvention PCDA décaissée et une contribution des bénéficiaires d’environ 2 000 millions de F CFA;
– 2.280 emplois dont 1 175 emplois permanents et 460 occupés par des femmes créés par les sous projets qui constituent des leviers pour le développement de l’entreprenariat en milieu rural ;
– la rémunération mensuelle des salariés permanents s’est chiffrée à 29 506 800 FCFA par mois contre 23 178 100 FCFA pour les salariés non permanents;
– 600ha de superficie mise en valeur avec les technologies d’irrigation adoptées engendrant des augmentations des rendements de plus de 30% ;
– Introduction des plantations de manguiers à haute densité (de 200 à 300 pieds à l’hectare contre 100 pieds/ha pour les vergers traditionnels) ;
– Introduction de la production de papaye solo avec un rendement moyen de 25 tonnes à l’hectare et qui génère en moyenne un chiffre d’affaire de 8 millions de F CFA par an et par promoteur; Ainsi le chiffre d’affaire généré par les producteurs (promoteurs de sous projets) de papaye solo est passé de 850 millions de F CFA en 2012 pour atteindre les 1 700 millions de F CFA en 2014;
– Valorisation des produits agricoles par la transformation;
– 01 prototype de séchoir à tunnel a été conçu, installé et opérationnel au niveau de l’entreprise Kéné Yiriden à Sikasso. Les résultats enregistrés sont satisfaisants : coût de fabrication 18 000 000F CFA contre 24 000 000 F CFA pour l’équipement importé,
– La valeur des ventes pour les 49 unités de transformation appuyées par le PCDA s’est élevée à un milliard deux cent trente mille francs CFA entre 2007 et 2013
– 05 interprofessions mises en place pour améliorer la gouvernance des filières agricoles et d’élevage.
Composante 2 : Amélioration des performances commerciales et économiques des filières
– En matière de connaissance des filières, différents documents stratégiques (11 plans de développement stratégiques, 09 plans de compétitivité filière et 05 plans d’actions prioritaires), ont été élaborés et sont de véritables outils d’aide à la décision;
– L’origine malienne est réapparue dans les statistiques européennes avec l’exportation en moyenne de plus de 10 000 tonnes par an ;
– Le marché d’exportation a été diversifié avec la pénétration du marché marocain qui a permis l’exportation de plus 700 tonnes de mangue durant la campagne 2014 ;
– les volumes de commercialisation de mangues cumulés sur les divers marchés entre 2007-2014 ont atteints plus de 152 000 tonnes avec un chiffre d’affaire cumulé de plus de 60 milliards de F.CFA ;
– 09 entreprises exportatrices de mangue sont certifiées Global Gap ;
– Formation qualifiante de 9 auditeurs maliens pour la certification IRCA
– Formation de 16 consultants maliens en Global Gap pour l’accompagnement des entreprises
– 04 référentiels qualité sont élaborés et diffusés ;
– 01 système de veille commerciale pour les filières mangue, pomme de terre, échalote et bétail viande est mis en place avec l’implication des interprofessions. Ce système est couplé avec un système SMS qui permet la diffusion des informations commerciales par message téléphonique.
Composante 3 : Accès au financement et gestion des risques
Le PCDA a contribué à faciliter l’accès aux crédits des opérateurs des filières agricoles aux niveaux des institutions financières.
– L’opérationnalisation d’un fonds de garantie partielle pour un montant de 750 millions de F CFA qui a permis de garantir 32 dossiers de crédits pour une valeur totale de plus de 836 millions de F CFA ;
– 02 projets d’investissements privés en joint venture sont en cours de réalisation : il s’agit d’une plantation commerciale de mangue sur 200ha dans le Mandé et une usine de carton. Pour la plantation 75ha ont été déjà plantés. La mise en place de l’usine sera réalisée en 2015 pour un coût total de 4 milliards de F CFA ;
– Un 3ème projet d’investissement privé est en cours de préparation pour la société AGRIZED. Il porte sur l’exploitation de 1000ha à Béwani pour la production de pomme de terre et de riz.
– Une assistance technique a été apportée à 73 dossiers de crédit d’opérateurs de filières pour une valeur de plus de 983 millions de F CFA.
Composante 4 : Infrastructures commerciales et pistes rurales
– 1101 Km de pistes rurales réhabilitées pour désenclaver les zones;
– 09 infrastructures commerciales réalisées ou réhabilités,
– 402 conteneurs de mangue fraiche ont été exportés du PLAZA depuis son démarrage, générant ainsi un chiffre d’affaire total de 9 650 millions de F CFA contre un investissement de 2000 millions de F CFA réalisé par le PCDA et la coopération des Pays-Bas;
– 01 chaine complète d’extraction de jus de fruits et légumes a été mise en place et opérationnelle au Laboratoire des Technologies Alimentaires ;
– 03 abattoirs régionaux (Sikasso, Ségou, Mopti) ont été réhabilités et équipés ;
– 01 test d’opérationnalisation de l’infrastructure de froid de Sikasso a été réalisé en juin et juillet 2014. Ainsi 14 conteneurs correspondant à 294 tonnes de mangue fraiche ont été expédiés vers l’Union Européenne dont la France (6), l’Allemagne (2) l’Espagne (4) alors que deux (02) conteneurs ont été expédiés vers le Maroc par trois (03) opérateurs ;
– 01 opération test de conservation d’échalote/oignon a été réalisée au pole de Niono avec 05 magasins par des opérateurs privés et l’interprofession de la filière échalote/oignon. Ainsi 60 tonnes d’échalote/oignon fraiche conservées au niveau du pole, ont donné un taux de perte de pourriture de moins de 1% pour une durée de conservation de six mois.
Youssouf CAMARA