Initiative riz et fournisseurs d’engrais : « Il n’est pas question de boycott, nous sommes prêts à continuer »

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« A ce jour, nous n’attendons que la publication par le Ministère de l’Agriculture de l’agenda de la Campagne agricole pour commencer la mise en place effective des engrais dans tous les sites définis et ce partout en République du Mali ». C’est en ces termes clairs qu’un des cinq fournisseurs représentant à eux seuls 80% du marché des engrais s’exprimait, apportant ainsi un démenti aux menaces de boycott.

En mettant l’Initiative riz en place, l’objectif primordial de l’Etat est de booster la production agricole en subventionnant au bénéfice des producteurs certains intrants comme les engrais. Or ce secteur est essentiellement le domaine quasi réservé de certains fournisseurs qui représentent 80% du marché. Il s’agit, entre autres, de la Somadeco, de la Société Mali Paysans sarl, de Toguna, de la Smci, etc. Malgré les difficultés qu’ils ont à honorer leurs engagements auprès de leurs banques à cause des retards de paiements au titre de la campagne 2010/2011, les operateurs affirment n’être nullement « inquiets car l’Etat a toujours payé les différentes factures ». Pour preuve selon eux, « les fournisseurs n’attendent que la publication par le Ministère de l’Agriculture de l’agenda de la Campagne agricole pour commencer la mise en place effective des engrais dans tous les sites définis sur toute l’étendue du territoire ». A ce jour, la quasi totalité des fournisseurs d’engrais se sont préparés pour accompagner le Gouvernement pour l’exécution du programme agricole de la Campagne 2011/2012 afin d’atteindre les objectifs fixés par le président de la République. « Notre objectif est de rendre non seulement les engrais disponibles mais également de rendre le prix moins chers pour les producteurs agricoles afin de leur permettre d’accroire leur production », assurent les gros fournisseurs.

Cette information prend les allures sinon d’un démenti, du moins d’une précision dans la mesure où la semaine dernière un des fournisseurs en l’occurrence « Gnoumani-sa » de Diadié Bah brandissait la menace d’un boycott des fournisseurs d’engrais. Sur la base de ses propres difficultés, il se fait passer pour le porte-parole des fournisseurs en menaçant l’Etat et le gouvernement. Or comme nous l’avons écrit dans ces mêmes colonnes il y a deux semaines, Diadié Bah et sa société réclament indûment le paiement de 2,2 milliards au titre de ses prestations dans la région de Koulikoro.

Il faut rappeler que la société Gnoumani SA de Diadié Bah a été épinglée par les services techniques du Ministère de l’Agriculture qui ont découvert une importante fraude au cours de leurs inspections de routine en procédant au recoupement des factures concernant les subventions. Ils ont découvert que « Gnoumani-Sa » de Diadié Bah a produit deux factures d’un montant total de 2.223.754.443 CFA pour la seule Direction Régionale de l’Agriculture (DRA) de Koulikoro. Or il se trouve que l’ensemble des besoins de cette région ne dépasse pas 1, 8 Milliard CFA. Et comme nous l’écrivions, cinq sociétés ont livré pour couvrir les besoins de la Région de Koulikoro, notamment Somadeco, Société Mali Paysans sarl, Toguna, Gnoumani, et Smci sarl. Et « Gnoumani-Sa » de Diadié Bah qui réclame 2,2 milliards n’a pas livré plus de 20% des engrais dans la région de Koulikoro.

Sur la base des informations qu’il a publiées, « Gnoumani-Sa » a effectivement livré dans la région de Sikasso et dans la région de Ségou. Et l’Etat, selon Diadié Bah, lui doit la somme de 3,4 milliards CFA. Si pour Sikasso et Ségou, les services techniques du ministère de l’Agriculture n’ont pas décelé d’anomalies à la date d’aujourd’hui, ce n’est pas le cas pour la région de Koulikoro. Ce qui fait dire aux autres fournisseurs qu’il monte les enchères en parlant de boycott afin de faire oublier ses fraudes dans la région de Koulikoro. Dans ce milieu où tout le monde se connaît, on rappelle volontiers les démêlées du même Diadié Bah dans les affaires du Paccem à Ségou et même du Pasaop. Affaire à suivre.

B. Daou

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