Importation des produits agro-alimentaires : L’AIPAAM Mali se dit victime d’une taxation abusive…

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Les importateurs de produits agro-alimentaires sont mécontents ; ils dénoncent l’augmentation de la taxe douanière sur les marchandises importées ; une taxe qui, selon eux, dépasse de loin celle appliquée par les autres Etats de la Cedeao.

L’Association des importateurs des produits agro-alimentaires au Mali (AIPAAM) a organisé, la semaine dernière une conférence de presse qui s’est déroulée à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. En organisant une telle rencontre, les responsables de l’AIPAAM entendaient porter à l’opinion leur raz le bol, face à la nouvelle taxe appliquée par la douane malienne ; une taxe qui cible spécifiquement les produits agro-alimentaires (la pomme de terre, l’oignons) que les membres de la dite association importent généralement du Maroc lorsque ces produits venaient à manquer sur le marché malien. Seulement. Voilà. Depuis un certains temps les importateurs de produits agro-alimentaires ont comme l’impression que tout est fait pour freiner leur activité ? Au profit de qui ?

Aux dires de son Secrétaire général, Broulaye Ballo, depuis que sa culture a été vulgarisée chez nous, sous la 1ère République, la pomme de terre occupe une grande place dans l’alimentation de nos populations. Or, ajoute t-il,  le souhait de certaines personnes c’est de faire de ce produit un luxe pour les couches pauvres de notre pays. Pour les membres de la dite association, c’est ce que cache la hausse de la taxe d’importation, qui a sans cesse augmenté jusqu’à atteindre aujourd’hui 200 F CFA/Kg. Pour les importateurs ce taux excessif ne se justifie nullement au moment où aucun pays de la CEDEAO n’atteint ce niveau. Pour le conférencier la douane malienne justifie cette taxe par l’application du règlement de la CEDEAO ; or, ont-ils dénoncé le même produit est taxé actuellement à 76 F CFA/ Kg (Sénégal), 66 F CFA (Niger) et 40 F CFA (Burkina Faso).

 Les non dits d’une mesure

Pour les responsables de l’AIPAAM, derrière cette augmentation de la taxe se trouve la main (invisible) du directeur national du commerce et de concurrence, lequel, est accusé de mener le combat pour Modibo Keïta (Gdcm), un opérateur économique produisant également de la pomme de terre en zone office du Niger. «C’est pour donner une chance à l’opérateur d’écouler sa production qu’on a fait augmenter la taxe d’importation», affirment les membres de l’association déterminés à battre le pavé, s’il le faut, pour contraindre les autorités douanières à revenir à une taxe plus raisonnable. Aussi, l’association a tenu à démentir certaines informations selon lesquelles ses membres boudent la pomme de terre produite localement, à Sikasso, Kati et à l’office du Niger, au profit de celle produite au Maroc. Ce qui, selon eux, n’a rien à voir avec la réalité Pour le conférencier, l’AIPAAM, n’a jamais refusé de commercialiser la pomme de terre produite localement. Au contraire, l’association, aux dires de ses dirigeants, a même eu à approcher les autorités en charge du secteur pour tracer un canevas permettant de donner également à la pomme de terre locale, sa chance. Pour les importateurs, la difficulté se trouve du coté de Modibo Keïta GDCM ; qui, après la récolte, refuserait de livrer la pomme de terre préférant la stocker dans ses magasins jusqu’à ce que le kilogramme atteigne 500 F CFA sur le marché. Or, ont-ils fait savoir, la pomme de terre n’est pas n’importe quel produit ; il s’agit d’un produit périssable. «GDCM récolte sa pomme de terre au mois de janvier et la conserve dans ses magasins, jusqu’au mois de juillet. Après 7 mois de conservation (même au froid) le produit commence généralement à pourrir. C’est cette pomme de terre de mauvaise qualité qu’on veut nous contraindre à prendre et à vendre aux consommateurs maliens. Ce que nous refusons…. » accuse Mme Kadiatou LAH, vice présidente de l’AIPAAM.  Selon elle, les membres de leur association sont disposés à vendre la pomme de terre locale, pourvu qu’elle leur soit accessible avant que la qualité n’ait été entamée. C’est là, la pomme de discorde de la vente de la pomme de terre dans notre pays.

Oumar Diamoye

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