Les responsables de l’Association des importateurs des produits agro-alimentaires au Mali (AIPAAM) ont rencontré le mardi 16 août 2016 les hommes de médias pour leur expliquer la situation paradoxale à eux imposée par la douane dans l’importation de la pomme de terre au Mali. Cette situation dû à l’interdiction faite aux importateurs d’introduire au Mali de la pomme de terre et des oignons, pour dit-elle, « protéger la production locale ».
Le hic dans cette affaire est que la production nationale ne couvrant pas toute la consommation du pays, ces mêmes producteurs nationaux avec la complicité de la douane se sont transformés aujourd’hui en importateurs de la pomme de terre et des oignons. C’est ce que nous avons pu constater ce mardi 16 aout 2016 au marché de Médina Coura où un camion remorque en provenance du Maroc et contenant de la pomme de terre était stationné. Nos sources nous indiquent aussi que deux autres camions contenant de l’oignon en provenance du Royaume Chérifien étaient également dans la capitale des trois caïmans.
Les importateurs attitrés se plaignent de l’arrivée de ces camions de pomme de terre et d’oignons et de surcroit avec comme propriétaire, M. Arouna Konaté pourtant producteur et mieux, président du groupement d’interprofessionnel de la production de la pomme de terre de Sikasso.
Les responsables de l’AIPAAM ont tenu à dénoncer ce qu’ils qualifient de deux poids deux mesures. Car, soulignent-ils, «tantôt le directeur de la douane prétend protéger la production locale pour justifier la hausse des frais de dédouanement de la pomme de terre, tantôt on voit des producteurs se transformer en importateur au détriment des vrais importateurs, voilà toute notre frustration».
Ainsi, pour M. Broulaye Ballo de l’AIPAAM, «la mesure prise par la Douane leur interdisant l’importation de ces produits n’est autre aujourd’hui qu’un mensonge». Car, «ce sont des producteurs eux-mêmes qui se transforment en importateurs de ces mêmes produits. Au moment où on a clamé sur tous les toits que la production locale suffisait à la consommation nationale, pourquoi donc cette pénurie après avoir interdit aux importateurs attitré de faire venir la pomme de terre et l’oignon au Mali » s’exclame-t-il.
- Broulaye Ballo, non moins secrétaire général de l’AIPAAM, dira en outre que depuis le 15 juillet 2016, ils ont fait savoir à la population que «les problèmes de la pomme de terre n’émanent pas » de sa structure. Il accuse « la douane malienne qui a augmenté le prix du dédouanement sous prétexte que c’est la recommandation de la CEDEAO».
Les responsables de l’Association des importateurs des produits agro-alimentaires au Mali, interpellent le président de la République pour qu’il demande à la douane de diminuer les frais de dédouanement d’un camion de la pomme de terre en provenance du Maroc qui s’élève à 8 millions au Mali contre 1 million dans les pays voisins comme la cote d’Ivoire, le Sénégal et autres.
Dieudonné Tembely
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