La pomme de terre est beaucoup cultivée au Mali, dans les régions de Sikasso et de Ségou. Le tubercule jaune demeure l’un des produits les plus commercialisés de ces deux régions et prisés d’une manière générale par les populations maliennes. Cependant, les acteurs déplorent les difficultés liées à la concurrence déloyale que leur font les importateurs de ce tubercule dans notre pays.
La corruption, le racket, la concurrence déloyale, la flambée des prix et la contrefaçon sont les maux qui minent l’économie malienne. Conséquence, les prix s’envolent. Cette augmentation des prix des denrées alimentaires est une inquiétude pour la population. Cependant l’État malien doit lutter contre ce fléau en accentuant la lutte contre la fraude faite sur les produits de première nécessité tel que le sucre, le lait, l’huile et les produits de grandes consommations jugés trop chers…
La production nationale malienne a progressivement laissé la place aux importations. Les consommateurs locaux de pommes de terre préfèrent ce qui vient de l’étranger, au détriment d’une production locale dont les coûts ne permettent pas d’être aussi compétitifs que les produits importés.
Au moment où les autres pays protègent leur marché de produits agricoles contre les importations sauvages, les commerçants maliens enfilent des chemises de commerciaux pour les produits importés au Mali au détriment de la production nationale. Quel paradoxe ? Mais, dans un pays où l’intérêt collectif s’est complètement émoussé sous la pression du moi égoïste, cela ne surprend pas.
Aujourd’hui, de nombreux fruits et légumes (orange, citron, pomme, carotte piment, ail, choux, pomme de terre) nous parviennent de tous les horizons. Pourtant, ils sont produits également chez nous. Au lieu d’inciter et accompagner les investisseurs nationaux qui, non seulement injectent dans l’économie nationale, mais aussi luttent contre le chômage à travers la création d’emploi, au contraire on contribue à leur faillite. Le cas de l’opérateur économique Modibo Keita PDG du groupe GDCM en est une parfaite illustration. L’usine de production et de commercialisation de la pomme de terre emploie plus de 2500 agents avec une production de 40.000 tonnes par an. Mais aujourd’hui l’homme fait face à une concurrence déloyale qui ne dit pas son nom.
Chaque année, l’Etat malien subventionne les semences de pommes de terre et d’autres produits agricoles pour permettre à nos producteurs de pouvoir vivre de leurs cultures. Mieux, notre espace communautaire, la CEDEAO a élaboré des mesures pour protéger les productions nationales de la Communauté. Mais malgré que les autorités aient interdit l’importation de certaines denrées alimentaires comme la pomme de terre, nos marchés sont inondés par les tubercules jaunes importés de la sous-région ou du Maroc.
Il est ressorti de cette enquête qu’effectivement, il y avait matière à se plaindre. Car, l’Etat a consenti beaucoup d’efforts pour promouvoir cette filière dans le cadre de sa politique de sécurité alimentaire.
Le PDG de GDCM, Modibo Keïta, risque de voir son projet de transformation de ce féculent en produits dérivés tels les pommes de terre pelées, précuites, en chips, se fondre en illusions, nue la concurrence que l’on livre sur le marché.
K TOGO