Le ministre du Développement rural, Modibo Kéita, accompagné d’une forte délégation notamment d’opérateurs économiques et de cotonculteurs de la région de Koutiala, a effectué le 27 avril dernier, une visite de terrain au champ d’expérimentation de la société Diazon, une filiale d’IBI Group de l’entrepreneur Ibrahima Diawara. Cette visite a été l’occasion pour le patron de Diazon de présenter aux Maliens la variété de coton Diazon qui permet aux cotonculteurs de faire 4,8 tonnes de coton par hectare, grâce au système innovant de goutte-à-goutte.
Cette visite de terrain du champ d’expérimentation de la société Diazon s’est déroulée en présence du ministre du Développement rural, Modibo Kéita, Bouyé Sylla, président de l’Apcam, Agaly Abdoulaye Cissé, maire de la Commune de N’Gabakoro-Droit, Yacouba Traoré, président des cotonculteurs de Koutiala, ainsi que plusieurs acteurs du monde agricole. C’est pour présenter sa nouvelle variété de coton et son système de culture innovant aux Maliens qui leur permet d’avoir plus de coton par hectare que le patron de la société Diazon a organisé cette visite de terrain dans le champ d’expérimentation de la société Diazon.
En cette circonstance, le patron de la société Diazon, une filiale d’IBI Group, a expliqué que les activités de Diazon s’inscrivent dans le cadre de la protection et de la préservation de l’environnement par la promotion des bonnes pratiques de gestion durable des terres et des eaux.
“Aujourd’hui, nous avons organisé cette visite de terrain sur le champ d’expérimentation de coton de la société Diazon pour montrer aux Maliens ce que nous avons réalisé en termes de rendement par hectare concernant la culture du coton. La production moyenne de coton dans la zone de la CMDT tourne autour de 800 à 900 kg par hectare, mais nous avons pu réaliser 5 tonnes par hectare, soit plus de 500 %. C’était important pour nous de venir montrer au ministre du Développement rural, aux autorités et aux populations maliennes ce que nous pouvons faire en tant que Malien. Aujourd’hui, les paysans chinois sont à 7 tonnes par hectare, mais à Diazon, nous ne sommes pas loin de cela. Dans les jours à venir, notre objectif est de battre le record des Chinois. Notre motivation est d’augmenter le chiffre d’affaires des cultivateurs de coton au Mali”, a-t-il précisé.
Il a ajouté qu’aujourd’hui, les cotonculteurs ont un chiffre d’affaires de 252 000 F CFA par hectare, mais que leur objectif est qu’ils puissent faire 1 400 000 F CFA par hectare.
“En plus de cela, nous souhaiterions que nos cultivateurs cultivent le coton pas dans la saison pluvieuse, mais de le faire pendant la saison hors-pluie avec le système goutte-à-goutte. Au Mali, nous avons un vaste pays qui fait 1 241 000 km2 et 35 % de cette superficie est cultivable, soit 43,7 millions d’hectares. Cependant, nous n’exploitons que 2,6 millions d’hectares. Aujourd’hui, notre ambition est d’augmenter cette surface afin que nous puissions réaliser plus de 14 millions de tonnes de coton par an”, exhortera-t-il.
Passer de 900 kg par l’hectare à 4,8 tonnes par hectare
Dans son intervention, Dasin Kéïta, ingénieur agronome de la société Diazon, a précisé qu’à ce jour la productivité cotonnière est de 800 à 900 kg par hectare dans les zones de la CMDT, mais aux termes de son expérimentation, la société Diazon a atteint un rendement record de 4,8 tonnes par hectare, soit 533 %.
“Avec une telle augmentation de rendement, c’est une augmentation subséquente des revenus des producteurs. Une augmentation des revenus pour les paysans, pourrait se traduire par une amélioration de leurs conditions de vie et de leur bien-être. Il a été constaté dans notre pays, que les cultivateurs ne sont actifs que pendant la saison pluvieuse. Il est donc envisagé, pour mieux maitriser la fertigation et les besoins en eau de la plante, de procéder à la culture du coton en hors saison, grâce à la technique de goutte-à-goutte, c’est-à-dire après la saison pluvieuse, comme le fait d’ailleurs la Chine, qui parvient à produire entre 6 et 7 tonnes de coton par hectare dans des zones désertiques”, a-t-il laissé entendre. A la fin de la visite de terrain, le ministre du Développement rural a félicité le patron et toute l’équipe de la société Diazon pour cet exploit qui va certainement aider les cotonculteurs maliens.“Si nous quittons notre système actuel de production vers le système de la société Diazon, nous allons multiplier notre production de coton. Cela permettra d’augmenter le revenu des paysans, la quantité de graine de coton, la fibre de coton et de l’huile dans notre pays. Ce projet permettra également de réduire notre dépendance et stabilisera nos éleveurs en produisant beaucoup d’aliments bétails. C’est une expérience qui mérite d’être dupliquée partout dans le pays. Pour ma part, des dispositions seront prises pour faire un compte-rendu au niveau des hautes autorités de la Transition pour que nous puissions voir comment nous pouvons maitriser notre production de coton”, a-t-indiqué. Et de conclure que des mesures seront prises afin d’expérimenter ce système dans toutes les régions du Mali. Mahamadou Traoré
xxxx
IBRAHIMA DIAWARA, PROMOTEUR DU PROJET “DIAZON”
“Nous venons réaliser près de 5 tonnes de coton à l’hectare”
Ce jeudi 27 avril 2023 restera sans doute l’un des plus grands moments des rêves et ambitions d’Ibrahima Diawara pour notre pays. Ce fut un immense bonheur et un grand honneur pour lui de recevoir dans le champ d’expérimentation du projet Diazon, le ministre du Développement rural, Modibo Kéïta, accompagné par les membres de son cabinet, de nombreux invités du monde économique et des cotonculteurs.
Mon équipe et moi, avons eu le privilège de présenter le savoir-faire et les procédés techniques et technologiques qui ont permis à Diazon de réaliser un rendement record avoisinant près de 5 tonnes à l’hectare contre une moyenne nationale de 800 kilogrammes à l’hectare, soit plus de 6 fois le rendement national.
Une telle prouesse a été possible grâce à l’engagement de toute une équipe de notre société qui s’est inspirée de mon combat et mon obsession a toujours été de trouver des solutions innovantes pour notre agriculture.
En effet, à la faveur d’une visite en Chine, l’occasion m’a été offerte d’observer les paysans chinois produire du coton dans le désert, avec des rendements allant de 6 à 7 tonnes à l’hectare et je me suis demandé, s’ils ont pu le faire alors pourquoi pas nous les Africains ? Dès mon retour au pays, je me suis fixé comme objectif d’attendre le même rendement et pourquoi pas les dépasser un jour.
Cela n’a pas été facile, mais l’abnégation et la détermination aidant, mon équipe a réalisé ce rêve qui me tenait à cœur. Nous venons de réaliser près de 5 tonnes à l’hectare, c’est un record africain mais loin d’être suffisant à mes yeux, car notre objectif est de battre le record chinois, pourquoi pas ?
Ce rendement exceptionnel, ouvre de nouvelles perspectives pour notre pays car nous ambitionnons d’aller un peu plus loin, en proposant sur 10 ans, un programme de création de 600 000 exploitations de 5 ha chacune, soit 3 millions d’hectares de production de coton, réparties sur l’ensemble du territoire national (le Centre et le Nord du pays). Comme vous le savez, le Mali a plus de 43,7 millions de terres cultivables, soit 35 % de la superficie totale du pays, mais malheureusement nous exploitons moins de 2 % de la superficie totale, 6 % de la superficie cultivable.
En augmentant la superficie cultivable de 2 millions avec un rendement de 5 tonnes à l’hectare permettra :
– d’installer 600 000 exploitations agricoles ;
– assurer une production totale de 15 millions tonnes de coton ;
– avec la création de près de 12 millions d’emplois directs et indirects ;
– un revenu de plus de 11 400 milliards de F CFA pour notre économie
– une production d’huile qui fera du Mali l’un des plus grands producteurs d’huile et d’aliment bétail, ce qui engendrera une forte diminution du prix de la viande.
Outre la culture pendant la période pluvieuse, il s’agira d’une production hors saison avec la technique d’irrigation “goutte à goutte”, ce qui offrira l’opportunité au producteur du coton, de produire de la céréale pendant la saison des pluies, et donc de faire passer son revenu actuel de 252 000 F CFA à plus de 2 800 000 F CFA.
Avec ce rendement de 5 tonnes à l’hectare, nous avons démontré que notre pays peut devenir très rapidement une puissance économique et un grand producteur agricole mondial.
Je fais mienne cette citation de Nelson Mandela ‘Une vision sans action est un rêve, une action sans vision est une perte de temps, en revanche une vision qui est suivie d’une action peut transformer le monde'”.
Je me suis posé la question de savoir à quoi servent les sortants de l’IPR et ceux qui sont sortis des grandes écoles de l’extérieur qui sont à la fonction publique payés sur fonds national et pour quel rendement ? De l’argent jeté par la fenêtre pour un résultat en deçà des attentes. Le Mali a trop investi pour notre formation. Au lieu d’œuvrer pour une bonne révolution agricole, nous avons autres priorités … Les vrais acteurs qui impriment de nos jours le devenir de l’agriculture et merci à eux, n’ont reçu aucune formation dans le domaine. Ils sont cités comme exemples au Mali et à l’extérieur. Boubacar Diallo de la pisciculture, Amadou Boubacar Sidibé de la culture sous serre, Modibo KEITA GDCM et autres comme Ibrahim Diawara avec ses champs expérimentaux et l’engrais Faranogo… Les cadres formés pour fouetter l’essor du domaine sont invisibles aussi bien dans la conception que dans l’œuvre, voire l’exécution. Que c’est vraiment dommage…
Comments are closed.