La 13ème édition de la Journée du Paysan, un espace de dialogue entre le président de la République et les producteurs agricoles, a eu lieu le 25 mai dernier à Ségou sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, sur le thème : « investir dans l’emploi des jeunes en milieu rural ». A cette occasion, le président IBK a déclaré que le chômage des jeunes lui coupe le sommeil et qu’il ne supporte pas de voir les jeunes maliens mourir à la mer.
La cérémonie a enregistré la présence du ministre de l’Agriculture, Dr Nango Dembélé, du président de l’APCAM, Bakary Togola, des membres du gouvernement et de nombreux paysans venus de toutes les régions du pays.
Le choix du thème de la Journée du Paysan de cette année se justifie par l’existence d’une population majoritairement jeune à vocation agricole, le déficit d’emploi pour les jeunes en milieu rural, les difficultés d’accès des jeunes au foncier agricole et les difficultés pour les jeunes d’accéder aux crédits agricoles, entre autres.
Ainsi, cet espace a donné l’opportunité aux agriculteurs de bien échanger sur l’ensemble de ces contraintes avant de faire des recommandations qui ont été soumises aux plus hautes autorités du pays en vue de la création d’emplois durables pour les jeunes en milieu rural au Mali.
Au cours de la cérémonie, les échanges entre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et les agriculteurs ont porté sur le renforcement des capacités des jeunes sur les thématiques innovantes de production agricole portant entre autres, sur les kits agricoles, l’incitation des institutions financières à soutenir les projets agricoles dans le Nord du pays, le développement du système de cages flottantes sur tous les plans d’eau pour lutter contre l’utilisation des dragues.
Pour la campagne agricole 2017-2018, les paysans ont recommandé la poursuite des aménagements hydro-agricoles, la bonne gestion des cautions d’engrais, l’équipement des producteurs, la limitation des importations des produits agricoles en fonction des besoins nationaux et surtout la circulation des engins à deux roues de 06 heures à 18 heures dans les localités concernées afin que les producteurs puissent s’occuper de leurs activités agricoles.
Spécifiquement, les pécheurs et les pisciculteurs ont demandé au président de la République de ramener les subventions des intrants et équipements à 50%, de former les pêcheurs en production d’alevins, d’équiper les jeunes pêcheurs et d’organiser des voyages d’études et d’échanges d’expérience à l’intérieur et à l’extérieur.
Quant aux femmes rurales, elles souhaitent la création de caisses d’épargne et de crédit à Kidal, l’aménagement de points d’eau conformément aux 15% de la loi foncière, la subvention de l’aliment bétail et la prise en compte du genre dans toutes les activités du monde rural.
Après avoir dénoncé la pratique de l’orpaillage, le problème d’eau au niveau des périmètres irrigués aménagés et le problème d’accès aux machines agricoles, les jeunes ruraux ont demandé à IBK de leur faciliter l’accès à la terre, de créer un Fonds spécial dédié uniquement à l’emploi des jeunes ruraux et de les former sur tous les maillons des chaines de valeur et de la gestion d’entreprise.
En prenant la parole, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a exprimé toute sa joie de voir les paysans majoritairement jeunes venus de toutes les régions du Mali pour assister à l’évènement. Il a profité de l’occasion pour répondre à ses détracteurs en expliquant les raisons de ses multiples voyages à l’extérieur du pays et son amour pour le Mali. Pour lui, la création d’emplois pour les jeunes et particulièrement ceux du milieu rural est une nécessité absolue pour un développement durable du pays.
« Le chômage des jeunes m’empêche de dormir. Je ne supporte pas de voir les jeunes du Mali mourir sur la mer. Si tu touches un Malien de l’extérieur, tu me touches. Je travaille pour apaiser l’esprit des Maliens. Je ne suis pas fou du pouvoir mais je suis fou du Mali », a-t-il déclaré.
C’est en ces termes que le président IBK s’est exprimé en face des paysans qui l’écoutaient religieusement. Sur place, il a décidé d’octroyer 2% des 15% du budget d’Etat alloué au secteur agricole à l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCAM) et aux Organisations Professionnelles Agricoles, comme l’a souhaité les paysans.
Adama DAO