En effet, les membres du collectif qui proteste, reprochent la mise en place d’une Confédération Nationale des Producteurs de Coton (Cnpc) avec la bénédiction de Bakary Togola, en violation des dispositions réglementaires. Depuis le mois de novembre 2014, à l’issue de leur rencontre, les membres du collectif avaient attiré l’attention sur l’illégalité de cette confédération mise en place par les membres du bureau de l’Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton du Mali (Un-Scpc).
Dans leur dénonciation, les membres du collectif précisent que les bureaux de la confédération sont mis en place du sommet à la base sans concertation des coopérateurs. Mieux, les protestataires ajoutent que leur démarche était connue par tout le monde, y compris le Ministère de tutelle, quand le président de l’Union des Coopératives de Producteurs de Coton (Ucpc) a fait le tour des zones cotonnières comme un soutien aux bureaux illégitimes mis en place.
DIVISER POUR MIEUX REGNER
À cause des revendications du collectif, selon ses membres, la Cmdt refuserait d’évacuer le coton des Op de Kita au nom, dit-on, de l’Union pour affaiblir le collectif qui ne demande que la mise en place d’un bureau dans le strict respect des règles, c’est à dire les coopératives d’abord, puis les Unions de coopératives, la fédération, pour finir par le bureau de la confédération.
Sur le caractère peu orthodoxe de la démarche que le Ministre Tréta et Bakary Togola semblent épouser, le collectif dénonce tout le mépris à son égard, parce que toutes ses correspondances adressées n’ont pas eu de réponse immédiate.
En effet, le 23 novembre 2014, rappelle-t-on, une lettre de protestation contre la mise en place des bureaux de la confédération a été adressée au Ministre du Développement Rural, à l’Assemblée Nationale, à la Cmdt, à la mission de restructuration du secteur coton, et l’Agence Française de Développement (Afd). Celle ci a été suivie d’une lettre de relance le 17 janvier 2015.
À la même date, précise-t-on, une autre lettre du même genre a été adressée aux mêmes autorités. Le hic qui fait tilt est que le 08 janvier, le collectif a été surpris de constater une lettre qui émane du ministre qui donne une caution aux bureaux de la confédération mis en place au mépris des textes de la République.
Selon un membre du collectif qui dénonce cette attitude, ce qui est déplorable dans cette situation est que le ministre prend fait et cause pour les membres qui ont installé en toute illégalité le bureau de la confédération. C’est pourquoi le collectif se réserve le droit d’agir à son bon vouloir. Ainsi, le collectif fait savoir qu’il se désolidarise de toute entente sur le prix du coton pour la campagne 2015-2016.
Des missions seront envoyées dans les différentes zones pour sensibiliser et informer sur ce qui ne va pas dans le secteur à cause de l’inconséquence de certains responsables qui veulent faire main basse sur le secteur cotonnier.
Laya DIARRA