Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga,a rencontré hier le Collectif des fournisseurs d’intrants agricoles pour échanger sur les problèmes constatés dans l’approvisionnement du pays en fertilisants chimiques cette année
La gestion des intrants agricoles, notamment les engrais chimiques subventionnés par l’État, a été très décriée au cours de la présente campagne agricole. Le ministre en charge du Développement rural a beau donner des explications à propos de cette gestion, l’opinion publique n’est pas satisfaite des argumentaires avancés.
Le Front populaire contre la vie chère (FPCVC) était monté au créneau pour réclamer des comptes à qui de droit. Dans un communiqué largement diffusé par la presse, le Front a exigé des autorités, l’ouverture d’une enquête sur ce qu’il appelle «l’affaire des intrants de la campagne agricole 2021-2022»
C’est dans ce contexte un peu délétère que le Premier ministre par intérim a rencontré hier au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Collectif des fournisseurs d’intrants agricoles. Les gros fournisseurs connus de la place étaient presque tous présents dans la salle : Seydou Nantoumé de Toguna agro-industrie, Dadié Bah de la Société Gnoumani SA, Ibrahima Doucouré de Doucouré partenaires agro-industries (DPA) et Youssouf Coulibaly qui est d’ailleurs le président du Collectif.
Au cours des échanges, le chef du gouvernement par intérim et ses interlocuteurs ont largement évoqué les difficultés rencontrées dans la satisfaction des besoins des producteurs en intrants agricoles lors de la présente campagne. La principale difficulté qu’on retient est que la quantité des intrants agricoles subventionnés par l’État est estimée seulement à 15% cette année.
Ce quota est donc largement insuffisant pour satisfaire les besoins des paysans, nomment les producteurs de coton. Il faut reconnaître que ces derniers comptent beaucoup sur les engrais subventionnés pour booster leur rendement afin de permettre à notre pays de maintenir son statut de grand producteur agricole en Afrique.
Des opérateurs sans expérience- À l’issue de la rencontre, le Collectif des fournisseurs des intrants agricoles, par la voix de son président, a déclaré que les échanges avec le Premier ministre par intérim avaient pour but d’apporter des pistes de solutions pour un meilleur approvisionnement de notre pays en intrants agricoles.
Youssouf Coulibaly est revenu sur les difficultés rencontrées cette année, tout en déplorant le fait que les marchés d’approvisionnement de notre pays en intrants agricoles soient attribués à des personnes n’ayant aucune expérience dans le domaine. À ce propos, Youssouf Coulibaly dira que le Collectif ne s’oppose pas à la libéralisation du secteur mais qu’il faudra juste confier les commandes aux opérateurs qui sont capables d’honorer leurs engagements.
Par ailleurs, le président du Collectif a évoqué la lenteur dans la prise de décisions concernant, notamment l’ouverture des appels d’offres pour permettre aux fournisseurs de s’exécuter à temps.Le Collectif des fournisseurs a assuré de son engagement à approvisionner notre pays en intrants agricoles pour le grand bonheur des paysans comme il a l’habitude de le faire par le passé.
En outre, le Collectif s’est réjoui de la mise en place d’une Commission sur la vie chère par le Premier ministre par intérim. Cette commission, a indiqué Youssouf Coulibaly, travaillera à résoudre la problématique liée à l’approvisionnement de notre pays en intrants agricoles.
La rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed et du ministre délégué auprès du ministre de Développement rural chargé de l’Élevage et de la Pêche, Youba Bah.
Par Oumar DIAKITE