Gestion de l’intrant Agricole : le bras de fer des prestataires

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Pénurie d’engrais dans la commune rurale de Dio : Le maire Daouda Koné et des responsables des services agricoles soupçonnés de favoritisme et de fraude

Le lundi 03 juillet 2017, à la Maison de la Presse de Bamako, le Groupement des Importateurs et Distributeurs Agréés des Intrants Agricoles du Mali  (GIADIAM) a animé une conférence. Ils accusent le gouvernement de vouloir affamer et endetter les cultivateurs à travers les structures chargées de l’Agriculture  par la confiscation des intrants agricoles. C’était au tour de cette interrogation : « Campagne Agricole 2017-2018, défis et perspectifs. Qui veut écarter les distributeurs de proximité des intrants ? »

 Le Groupement des Importateurs et Distributeurs Agréés des Intrants Agricoles du Mali  (GIADIAM), est la toute première coalition dans le domaine agricole au Mali, il regroupe plus d’une vingtaine d’entreprises individuelles et sociétés. Pour répondre à l’interrogation que suscite le thème, les paysans ne sont pas les seuls à n’avoir leurs yeux que pour pleurer du fait qu’ils n’ont pas encore d’intrants ou sont mis en retard par ce qu’il pleut et ils n’y ont pas accès. Tout laisse croire que c’est un réseau bien structuré qui tire les ficelles des intrants subventionnés au détriment des professionnels. Des personnes sans scrupules risqueraient de compromettre la réussite de la campagne à cause de leurs intérêts.

De quoi s’agit-il ?

Monsieur Sidy DIABATE, Secrétaire Général du groupement révèle qu’ : «  en 2016, le ministre de l’Agriculture avait envoyé une lettre à la Direction Nationale de l’Agriculture dans laquelle, il  demandait à limiter les fournisseurs des intrants à 15 personnes dont les noms figuraient dans la lettre. Cependant, toute autre personne voulant fournir de l’intrant dans le cadre de la subvention se  trouve contrainte à sous-traiter avec ces derniers. Nous avons entrepris de nombreuses actions pour les ramener à la raison, sans jamais eu parvenir. Encore, cette année, le ministère a procédé par la même manière, alors que les quinze personnes sélectionnés sont inscrites dans le même registre commercial et sont soumises aux  mêmes impôts que les autres ».

Il poursuit que Selon les explications fournies par le Directeur National de l’Agriculture, les choses se font suivant l’instruction du ministre. Pourtant, au niveau du ministère de tutelle, ils se sont déchargés sur le ministère de l’économie et des finances pour justifier cette situation. Au ministère de l’Economie l’argument avancé est que celui de l’Agriculture excède chaque année le budget qui lui est alloué. Cette année le ministre des finances aurait demandé à son collègue de ne pas dépasser le budget prévu, soit 53.5 milliards pour les intrants. Ce mode de sélection du gouvernement prouve que la subvention ne fait qu’augmenter la fortune des riches et appauvrir d’avantage les  défavorisés. En plus il va détruire de milliers d’emplois chez les détaillants et les paysans, s’insurgent les membres de GIDAIAM qui ont déjà investi  plus de quatre milliard .Les écarter du processus est synonyme de faillite. S’agissant des paysans, ils n’ont pas les intrants à temps et en quantité.

 Dans certaines localités,  les cultivateurs se font trimbaler pour les intrants et l’intervention du GIDAIAM a été une alternative révélatrice de la mauvaise gestion du service agricole aux paysans, se glorifient les responsables du groupement.

Selon les conférenciers plusieurs facteurs empêchent les personnes désignées de fournir  les paysans comme il faut. « Elles sont spécialistes en fraude et ne peuvent aucunement couvrir le territoire. C’est-à-dire au-delà de la surfacturation, les fournisseurs en question n’acheminent  pas la quantité demandée  sur le terrain, ils sont aussi loin de connaitre les réalités du terrain, alors que notre association GIDAIAM, est bien implantée dans ses zones d’interventions. Pire, la fourniture des paysans en intrant est le dernier de leur souci, car ne travaillant que les jours de foires. Et le ministère est bel et bien au courant de fait », fustigent-ils.

Au Mali, le secteur agricole reçoit une aide importante de la part du gouvernement à travers la subvention des  intrants agricoles. Mais en réalité cette subvention est devenue une pièce seulement justificative du décaissement de l’argent public et ne sert qu’à remplir les poches d’agents véreux de l’Etat et des sociétés fantoches créées à cet effet. ‘’D’ailleurs, on se souvient encore de la date du 02 juillet 2015, ou le gouvernement à travers le ministre Bocary TRETA a été coincé à l’Assemblée Nationale suite à l’interpellation de l’Honorable Oumar MARIKO. Cette interpellation qui consistait à demander au gouvernement de justifier  les malversations intervenues dans la fourniture des intrants agricoles  ainsi que la qualité des engrais au cours cette année. Pire, Bakary TOGOLA de l’APCAM, sur les ondes d’une radio de la place va lui aussi se planter’’, diront-ils.

Pour le Président du groupement, Sinaly Bakaîna TRAORE, nul doute, c’est le ministre de l’Agriculture Nango DEMBELE et son Directeur National qui veulent faire échouer la campagne agricole 2017-2018. C’est la continuité d’une politique transnationale qui ne vise qu’à affaiblir nos paysans en vue de s’accaparer de nos terres, a-t-il insisté. Si les paysans n’arrivent pas à produire à hauteur de souhait, ils doivent bénéficier du soutien des  autres couches pour faire face au problème d’accaparement de terres.  C’est un système bien étudié par ces « grands fournisseurs », il y a des grands accapareurs de terres qui ne peuvent pas réussir leur mission si les paysans sont bien fournis, conclut-il.

 

Daouda Z Kané

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