Sa création se justifie par de nombreuses opportunités existantes. Le potentiel en terre et eau est faiblement exploité. Le cadre réglementaire est favorable.
Plusieurs projets et programmes de développement de l’Agriculture en général et de l’irrigation en particulier occupent le terrain à travers la région de Gao. Ils sont initiés par le gouvernement du Mali et ses partenaires techniques et financiers (PTF) pour impulser le développement à la base dans cette zone agro-climatique saharienne. Les techniciens travaillent à valoriser le potentiel peu exploité des ressources en eau et en sols. Ils mettent par ailleurs tout en oeuvre pour répondre à la forte demande en aménagements agricoles. Les besoins à satisfaire sont immenses dans les cercles de Bourem, Gao et Ansongo, situés le long de la vallée du fleuve Niger. L’analyse sommaire des importants investissements réalisés (plus de 40 milliards de Fcfa) de 1980 à nos jours, dans le domaine agricole, montre que les impacts attendus en termes d’amélioration des rendements agricoles et des conditions de vie des populations sont loin d’être atteints. Les retombées économiques sur les bénéficiaires des aménagements réalisés sont très faibles. La fonctionnalité de la plupart des périmètres aménagés n’est pas effective. Face à cette situation, le gouvernement a décidé de revoir la stratégie d’information en matière d’agriculture dans la région de Gao.
L’approche consiste à recentrer les interventions de l’Etat et des partenaires techniques et financiers (PTF) à travers une structure pérenne et autonome en charge du développement agricole de la région. Le Mali peut être considéré comme le grenier potentiel de l’Afrique de l’Ouest. Ce grand pays du Sahel dispose du plus grand potentiel de ressources en eau et en sol. Il possède près de 2.200.000 hectares de terres aptes à l’irrigation, dont plus de 1.800.000 hectares dans la vallée du fleuve Niger. A ce titre une étude de faisabilité d’une structure pérenne pour le développement agricole de la région de Gao a été commanditée. Le rapport provisoire a été élaboré au cours d’un atelier de restitution en octobre 2011. Il fait ressortir un diagnostic des aménagements existants et une évaluation du potentiel agricole de la région de Gao, notamment dans la vallée du fleuve Niger. Il s’agit d’une analyse du contexte économique. Elle propose la création d’une structure pérenne pour le développement agricole. Elle fait ressortir les impacts socio-économiques » potentiels. Elle appelle à la mise en place d’une structure sur le développement de la région de Gao.
L’analyse détermine le cadre institutionnel et réglementaire, la nature, la forme et le statut de l’établissement public à créer. Ce rapport devra être assorti de recommandations et de propositions d’orientation pertinentes pour la démarche à adopter pour assurer la pérennité des acquis de la structure. De façon générale, la stratégie de production des agriculteurs sont réfléchie et semble procéder d’un besoin de combiner de façon optimale les différentes ressources de l’espace disponible. Il s’agit de tirer le maximum de profit de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. L’étude des systèmes de production, à travers les stratégies de production et le fonctionnement des exploitations agricoles permettra de comprendre en quoi la disponibilité des facteurs nature, terre et eau, conditionne les choix de production des exploitations. Il sera possible de mettre des stratégies en place pour faire face à la difficulté d’accès à ces facteurs. Il sera possible alors de cerner les besoins actuels en termes d’aménagements et de productions. L’agriculture, l’élevage, la pêche occupent la majeure partie de la population de la région.
DEUX TYPES. Les populations de Gao mènent aussi des activités secondaires telles que l’artisanat, le commerce et le tourisme. L’agriculture porte sur la riziculture, la culture du sorgho, le mil, les tubercules (patates, manioc), les cultures maraîchères et la culture du tabac. Les agriculteurs cultivent des produits de cueillettes : le fonio, le cram-cram, les jujubes, les doums, la gomme arabique, le nénuphar, le balanitès, le grenia tanex. L’élevage concerne les bovins, les ovins, les caprins, les équins, les camelins, la volaille. La pêche est pratiquée par une partie de la population pour la consommation locale et pour l’exportation vers les grands centres urbains du Mali et les pays voisins. Le climat de type sahélo-saharien de la 7ème région se caractérise par une pluviométrie très irrégulière, des températures moyennes très variables et une évapora-transpiration moyenne annuelle supérieure à 2. 750 millimètres. Deux types d’agriculture cohabitent dans la région : l’agriculture traditionnelle pratiquée en submersion libre ou contrôlée et l’agriculture en maîtrise totale de l’eau. L’analyse de la situation actuelle montre que même si les investissements réalisés dans les aménagements de submersion contrôlée ont permis d’améliorer les rendements de 900 à 2500 kg/hectares, les productions de l’agriculture traditionnelle restent toujours faibles.
Cette technique, selon les résultats de l’étude, toujours fortement dépendante des aléas climatiques n’a pas fait l’objet d’innovations techniques majeurs. La région manque de bonnes pratiques culturales. Il faut résorber la pratique de la monoculture du riz. Il faut encourager la jachère et décourager l’utilisation de semences locales à faibles rendements. La création d’une structure pérenne pour le développement agricole de la région de Gao, selon le groupe pluridisciplinaire, se justifie également par les nombreuses opportunités existantes. Le potentiel en terre et eau est faiblement exploité. Le cadre réglementaire est favorable. Les encadreurs sont dotés d’une bonne expérience de gestion.Les défis concernent la mise en place d’un cadre permanent dans lequel se construit le développement agricole durable. La sécurisation des productions agricoles, la mise en place d’un environnement socio-économique propice au développement agricole durable sont des exigences. Il est urgent de créer un cadre institutionnel favorisant l’encadrement efficace des exploitants. La forme juridique proposée pour la structure pérenne de développement de l’agriculture dans la région de Gao est l’établissement public à caractère administratif (EPA).
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FORETS DE MONTAGNE : ECOSYSTEME MENACE
L’intégrité et la résilience des forêts de montagne est menacée par la hausse des températures et des feux de brousse, la croissance démographique et l’insécurité alimentaire et énergétique, selon une nouvelle publication de la FAO. Les pressions démographiques et l’essor de l’agriculture intensive ont forcé les petits agriculteurs à se déplacer vers les zones marginales et les pentes abruptes en défrichant les forêts, met en garde la publication « Mountain Forests in a Changing World ». L’ouvrage fait également remarquer que le changement climatique pourrait accélérer l’expansion des organismes nuisibles, susceptibles de causer des dommages aux forêts de montagne. Le rapport, réalisé sous la direction conjointe du Secrétariat du Partenariat de la montagne hébergé par la FAO et de l’Agence suisse pour le développement et la coopération, a été publié à l’occasion de la Journée internationale de la montagne proclamée par l’ONU le 11 décembre. ”Les forêts de montagne protègent les communautés locales des catastrophes naturelles et sauvegardent les ressources naturelles et les services environnementaux dont des milliards d’individus dépendent pour leur bien-être et leurs moyens de subsistance”, indique Eduardo Rojas-Briales, Sous-Directeur général de la FAO. “Les forêts de montagne subissent les répercussions de nombreux enjeux mondiaux tels que le changement climatique, les pénuries d’eau, la perte de biodiversité et la désertification, mais elles offrent en revanche d’importantes opportunités.
Le développement durable des forêts de montagne requiert et mérite une place prépondérante à l’ordre du jour international”. Les montagnes fournissent 60% des ressources mondiales en eau douce, même si elles couvrent seulement 12% de la superficie émergée, souligne le rapport de la FAO. Les forêts de montagne influencent fortement la quantité et la qualité des disponibilités en eau des communautés et des industries sur les hauts plateaux et dans les plaines. Lorsque les forêts disparaissent et que les terres se retrouvent sans protection, les ruissellements et l’érosion du sol augmentent, ce qui nuit à la qualité de l’eau dans les cours d’eau et les fleuves. Nombre de villes sont fortement tributaires de l’eau qui descend des montagnes – par exemple, 95% de l’eau de Vienne, en Autriche, vient des forêts des Alpes septentrionales, tandis que 40% de l’eau de Tegucigalpa, au Honduras, vient des forêts nébuleuses du Parc national La Tigra. Au Kenya, l’eau du Mont Kenya fournit 97% de l’énergie hydroélectrique du pays. En Asie, le plateau tibétain sert de château d’eau à environ 3 milliards de personnes. Les forêts de montagne emmagasinent une énorme quantité de carbone et ont un rôle important à jouer dans les politiques de changement climatique, souligne le rapport.
La perte des forêts de montagne libérerait dans l’atmosphère de grandes quantités de gaz carbonique. Les autorités nationales devraient garder à l’esprit l’importance de la protection et de la conservation des forêts de montagne, et intégrer ces questions dans les politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. A l’échelle mondiale, les services essentiels fournis par les forêts de montagne devraient être mieux pris en compte dans les négociations et réunions internationales sur le changement climatique, la qualité de l’eau et les questions environnementales, en particulier à la lumière des résultats des recherches sur la pollution et la fonte des glaciers présentés lors de la Journée de la montagne qui s’est tenue à Durban (Afrique du Sud) dans le cadre de la conférence UNFCCC COP17. Les habitants des montagnes – qui sont parmi les plus pauvres et les plus affamés de la planète – sont fondamentaux pour la conservation des écosystèmes montagneux, ajoute le rapport de la FAO. Une cérémonie s’est tenue le 12 décembre au siège de la FAO pour célébrer la Journée internationale de la montagne. Thème de la Journée 2011 : Les forêts de montagne – racines de notre avenir.
Source FAO