La problématique de l’agro-écologie est au cœur d’un forum organisé par l’Institut de recherche et de promotion des alternatives de développement (IRPAD) à Bamako (du 18 au 20 février). La région du sahel connait une forte pression sur les ressources naturelles alors que la population est en forte croissance. Ces réalités cumulées à la fragilité de l’écosystème, et aux effets de certaines pratiques culturales, ont eu pour conséquence la baisse continue de la fertilité de nombreuses terres.
Ce forum du Programme d’appui aux initiatives économiques (PAIES) regroupe des participants venus de du Mali et de six autres pays de CEDAO. Le représentant du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), Philippe Mayol, a déclaré que les pratiques des exploitations familiales, qui doivent être améliorées, sont reconnues comme étant adaptées pour répondre aux différents enjeux alimentaires et environnementaux, de manière générale et singulièrement dans la région du Sahel.
Au sahel, un des enjeux prioritaires est de soutenir l’agriculture familiale en tant que moteur d’une transition plus large, écologique et sociale. Raison pour laquelle Abdoulaye Diakité, le chef de cabinet du ministre de la Recherche scientifique, a estimé que le forum vient à point nommé deux mois après l’évènement historique de la COP 21 qui n’a pas intégré la question agricole dans l’accord sur le climat.
Pendant les 10 dernières années, de nouveaux défis s’étant présentés au CCFD – Terre Solidaire, à la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement) et à leurs partenaires dans la mise en œuvre de leurs initiatives de développement agricole et de structuration de tissus économiques locaux, il fallait répondre à deux problématiques essentielles posées : Quelles conditions pour permettre à ces initiatives de devenir des catalyseurs d’une transformation plus large du territoire ? Quelle relation société – environnement pour permettre aux populations de vivre durablement et bien sur leur territoire ?
Ce constat a conduit à l’élaboration PAIES dans la région du sahel et dans la région des grands lacs, financé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par le CCFD, la SIDI et leurs partenaires (sept organisations dans quatre pays en région du sahel) ; avec IRPAD pour la coordination régionale au sahel.
L’objectif global du PAIES est de promouvoir un processus de transformation sociale et écologique des territoires ruraux de la région du sahel et de la région des grands lacs, permettant aux populations de ces zones rurales de vivre bien, durablement tout en étant solidaires d’autres territoires. Ayant un caractère multi acteurs, multi pays et conçu dans une logique apprenante, l’objectif global que s’est fixé le PAIES ne pourra se réaliser sans les mécanismes collectifs de partage et d’échange d’expériences qui constituent un des grands piliers du PAIES.
Soumaila T. Diarra