A ce forum international sur l’agro-écologie au Mali, ils étaient plus de 300 délégués et principaux investisseurs dans l’agriculture venant de 45 pays pour représenter diverses organisations et mouvements internationaux de petits producteurs produisant environ 70% de l’alimentation consommée par l’humanité.
L’ensemble de cette diversité d’acteurs paysans était réuni la semaine dernière au centre de Nyéléni de Sélingué pour développer une compréhension commune et de partage sur l’agro-écologie comme élément clé pour la construction de la souveraineté alimentaire, afin d’évoluer vers des stratégies communes pour la promotion de l’agro-écologie. En outre, pendant ces quatre jours du forum, les acteurs paysans ont échangé fortement sur les différents thèmes dans le cadre de l’agriculture sur la planète, afin de dégager des stratégies communes ainsi que la présentation d’un rapport dit déclaration du forum international sur la bonne promotion de l’agro-écologie. La représentante de le Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation (Fao) a saisi l’occasion de la cérémonie de clôture pour remercier les organisateurs du forum et l’équipe de rédaction qui s’est battue pour l’élaboration du rapport de déclaration de six pages.
Le président de la Coordination Nationale des Organi-sations Paysannes (Cnop), M. Ibrahim Coulibaly a remercié tous les participants. Il a saisi cette occasion pour parler de la diffusion et l’appropriation des informations sur les pratiques agro-écologiques dans le cadre de la diversification des cultures, notamment la maintenance de la fertilité des sols, la lutte contre les ravageurs, l’agroforesterie, qui impactent positivement sur la protection de l’environnement, la durabilité des systèmes de production pour le plus grand bien des petits producteurs vulnérables, et l’utilisation optimale des ressources de nos États.
Selon le président, la jeunesse demeure le pilier d’une meilleure construction de la souveraineté alimentaire. Mais pour construire ce meilleur, a-t-il indiqué, on doit nécessairement faire recours au système de l’agro-écologie pour satisfaire la population, dont les paysans représentent plus de la moitié. Pour lui, malgré l’accroissement de la population, l’agro-écologie peut, si elle est bien pratiquée, subvenir à la nourrir.
Pour aboutir à un changement efficace dans ce processus, il faut, selon M. Coulibaly, élargir les bases de compétence avec les institutions comme la Fao, qui demeure présentement la seule institution qui donne l’occasion aux organisations nationales de s’assumer et de faire face à leur rôle de veille.
“Nous avons construit l’agro-écologie au travers de nombreuses initiatives et luttes, et nous avons la légitimité d’orienter et d’organiser son développement. A l’avenir, les décideurs ne peuvent pas avancer dans le domaine de l’agro-écologie sans nous. Ils doivent donc respecter, inclure et renforcer notre mouvement, plutôt que de continuer à soutenir les forces qui nous détruisent”, ont précisé les organisateurs du forum international sur l’agro-écologie au Mali.
Aboubacar BERTHÉ