Foire semencière d’ICRISAT sur l’arachide à Kayes : Grande mobilisation des producteurs

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Après une foire semencière réussie à Sikasso du lundi 20 au mardi 21 juin dernier, c’était au tour de la ville de Kayes d’abriter, du vendredi 24 au samedi 25 juin, une autre foire semencière sur l’arachide organisée  par l’ICRISAT dans le cadre du Projet d’Amélioration de la Productivité de l’Arachide chez les Petits Exploitants Agricoles au Mali. La cérémonie d’ouverture  a eu lieu  dans la salle de conférences  du Conseil Régional de Kayes  sous la présidence  de Moussa Aly  Maïga, représentant du gouverneur. Elle a réuni autour de lui, Dr Hippolyte Affognon, Gestionnaire senior du projet d’Amélioration de la Productivité de l’Arachide chez les Petits Exploitants Agricoles au Ghana, au Mali et au Nigéria,  représentant du directeur régional d’ICRISAT en Afrique de l’Ouest et du Centre, le gestionnaire dudit projet au Mali, Dr Ayoni  Ogunbayo et le directeur régional de l’Institut d’Economie Rurale (IER).

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’après une foire semencière réussie à Sikasso, l’ICRISAT dans le cadre du Projet d’Amélioration de la Productivité de l’Arachide chez les Petits Exploitants Agricoles au Mali vient de connaitre un autre succès à Kayes. Il s’agit de la bonne organisation des journées  et foire semencières de l’arachide dans la capitale des rails car les producteurs y  ont pris part massivement. De mémoire de Kayésien dit-on d’ailleurs, aucun autre évènement agricole n’avait jusqu’à cette foire réussi à drainer autant de producteurs et productrices.

Prenant la parole au nom du directeur régional d’ICRISAT  en Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Hyppolite Affognon  s’est réjoui de la grande mobilisation des producteurs, surtout des productrices d’arachide qui damaient le pion aux hommes en terme de nombre.

Selon lui, la semence représente le commencement et la fin du cycle de production. Et pour cause dit-il, c’est grâce à la semence qu’il ya la production. Et la fin car, une partie des récoltes est mise de coté pour servir de stock de semences pour la saison à venir.

Pour lui, ces foires et journées semencières ont été organisées pour faire découvrir par les producteurs, les nouvelles variétés de semences améliorées mises au point. Mais aussi pour renforcer leurs connaissances sur plusieurs sujets qui ont trait à la chaine de production de l’arachide.

Le représentant du Gouverneur de Kayes, Moussa Aly Maïga pour sa part dira que l’agriculture occupe près de 80% de la population. Et une place de choix revient à la culture de l’arachide.

Selon lui,  au Mali, la culture de l’arachide est concentrée dans les régions de Kayes, Sikasso et Ségou.

Il a déploré le fait que l’arachide qui est une culture de rente enregistre un rendement faible au Mali. Mais aussi, la faiblesse de l’accès aux semences améliorées pour les producteurs.

C’est pourquoi, il s’est réjoui de l’organisation de cette foire à Kayes qui pour lui, sera l’occasion pour les producteurs et productrices d’avoir le maximum de connaissances sur la culture de l’arachide, les nouvelles technologies mises aux point par les chercheurs d’ICRISAT. Mais aussi sur les bonnes pratiques culturales.

Engouement total des producteurs

Ces journées et foire semencières sur l’arachide à Kayes auront suscité un engouement total chez les producteurs qui sont venus en très grand nombre. Il s’agit de ceux de la ville de Kayes et de nombreux villages environnants.

Ces journées ont été marquées par des conférences-débats et des expositions.

Durant deux jours, plusieurs thèmes ont été présentés par les spécialistes d’ICRISAT et ses partenaires dans une salle de conférences du Conseil régional de Kayes refusant du monde.

Il s’agit ‘’des objectifs de la foire’’, l’utilisation de la banque de gêne des semences et la distribution aux producteurs et aux agro-leaders’’, l’analyse de la chaine de valeur des semences’’, le développent d’un secteur semencier intégré en Afrique de l’Ouest’’. Mais aussi, ‘’les contraintes, les défis et opportunités liés aux systèmes de production de semence sen Afrique de l’Ouest’’, ‘’les techniques de production de l’arachide en Afrique de l’Ouest’’, ‘’ les techniques post-récolte’’, ‘’ la gestion de l’aflatoxine chez l’arachide’’  ‘’la transformation de l’arachide/valeur ajoutée’’, ‘’ le marché, la clé du succès des agriculteurs/ gestion pour la durabilité’’, ‘’ les défis de la commercialisation des semences améliorées au Mali’’, ‘’ l’impact du changement climatique sur la production des semences dans le   Sahel : cas du maïs et de l’arachide au Mali’’ et une plénière autour du thème : ‘’ les contraintes, les défis et opportunités liés aux systèmes de production en Afrique de l’Ouest’’.

Les producteurs demandent la pérennisation de la foire semencière

A l’issue de ces journées, les producteurs ont, à l’unanimité recommandé la pérennisation de cette rencontre et son organisation tous les ans à l’approche de l’hivernage.

Kadiatou Traoré, productrice d’arachide à Kayes Médine dira qu’elles ont beaucoup appris à cette foire.

« Nous avons découvert beaucoup de choses que nous ne savions pas bien que nous produisons de l’arachide depuis que nous sommes toutes petites » a-t-elle indiqué. Avant de demander son organisation les autres années à venir.

Penda  Traoré, une autre productrice de Kayes Médine dira qu’elles sont regroupées au sein d’une association  du nom de Faso Kanu et produisent de l’arachide et du haricot.

« Cette foire nous a permis  de connaitre beaucoup de choses sur l’arachide. On nous a montré  des semences améliorées  qui résistent à la sécheresse et à des maladies. Cette foire doit être pérennisée car cela nous permet de nous améliorer dans ce que nous faisons », a-t-elle laissé entendre.

Samba Adama Diallo, un producteur à Kayes propriétaire de 9 hectares dira que cette foire est très importante pour  eux car, lors de cette première édition, ils ont beaucoup appris.

Même point de vue chez Adama Macalou, une productrice de Bangassi, un village Kassogué situé à 8 km de Kayes. Selon elle, cette foire leur a permis de savoir beaucoup de choses qu’elles ne savaient pas sur la culture de l’arachide, surtout les maladies comme l’aflatoxine.

Tabara N’diaye, une autre productrice venant du même village renchérira dans le même sens. Selon elle, elles ont compris beaucoup de choses sur les techniques de production de l’arachide, la récolte et la gestion post-récolte. Ce qui leur permettra de s’améliorer.

Salif Dougakoro Diakité, un producteur d’arachide ressortissant du village de Samè situé à 17 km de Kayes dira qu’il a reçu beaucoup d’informations lors de cette foire. Mais aussi appris des choses qu’il ne savait pas. C’est pourquoi, dit-il, cette foire doit être organisée tous les ans pour informer  et outiller les producteurs.

Dieudonné Diama, envoyé spécial à Kayes

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