L’anacarde (sômô kolo en bamanankan), qui est une graine provenant de l’anacardier, est cultivé par plus de 200 000 personnes au Mali. Il se mange grillé et la pomme rouge, orange ou jaune qui la surmonte peut étancher la soif.
Introduit au Mali dans les années 1960, après l’indépendance, l’arbre à noix de cajou est cultivé selon le président de l’interprofession de l’anacarde, Dr. Ibrahima Togola, par plus de 200 000 personnes, qui produisent entre 90 et 150 000 tonnes d’anacarde par an.
Originaire d’Amérique Latine, c’est une plante qui a énormément de vertus. « Outre son intérêt sur le plan forestier, l’anacardier est de plus en plus cultivé pour son fruit, la noix de cajou, qui donne deux produits principaux : la noix cajou et la pomme cajou » précise le président de l’interprofession de l’anacarde au Mali.
Le choix des semences
L’anacardier est un arbre résistant, facile à cultiver. Il se caractérise par une croissance rapide, n’exige pas beaucoup d’entretien et peut pousser dans des environnements différents. Toutefois, sa culture nécessite une véritable sélection des semences. D’autant que les spécialistes pensent que la réussite d’un champ d’anacardier dépend d’une bonne sélection des semences.
C’est pourquoi, « le choix des semenciers est porté sur des arbres de grande taille ou de taille moyenne avec des branches bien fournies, des fruits bien répartis et de bel aspect », rapporte le site doc-developpement-durable.org. Pour ce faire, on ramasse des graines déjà tombées au sol et non sur l’arbre.
Selon de nombreux spécialistes, les semences doivent être sélectionnées suivant deux aspects : aspect physique pour choisir les graines les mieux formées et les plus grosses. Une deuxième étape basée aussi sur l’aspect physique pour choisir les graines pas trop grosses et dont la noix ne bouge pas à l’intérieur de la graine. Il faut ensuite tremper les graines sélectionnées dans de l’eau salée pendant un à deux jours. Les graines logées au fond du récipient seront utilisées pour la plantation.
Comment planter ?
Il faut d’abord faire une pépinière, qui consiste à remplir des pots (sachets) d’un mélange de banco et sable. Une graine sera mise dans chacun des pots. En ce qui concerne le choix de la parcelle pour la plantation, les spécialistes estiment que les meilleurs sols sont des sols sablonneux ou argilo-sablonneux. Avant de planter, le terrain doit être préalablement nettoyé. Il faut ensuite creuser des trous de 50 cm dans lesquels on met 20 kg de fumure.
La réussite d’un champ d’anacardier dépend pour beaucoup de la manière de planter les plants. Ainsi, selon Dr. Togola, pour une meilleure exploitation des noix de cajou, il est recommandé d’espacer les plantations d’anacardier d’environ 15 à 20 mètres.
La plantation qui se fera trois à quatre semaines après avoir introduit la fumure dans les trous, se déroulera en trois étapes. La première consiste à l’ouverture du sachet par le bas. Le plant est introduit dans le trou et le reste du sachet est enlevé avec précaution par le haut du plant. Et enfin fermer le trou par le sable surface qui était de côté.
Deux sarclages par an
La plantation, si elle n’est pas associée à d’autres cultures, doit bénéficier de deux sarclages dans l’année : un en juillet et l’autre en septembre. Après quelques années, si on constate qu’un plant n’est pas bien formé, on procède à une éclaircie dans la plantation. Celle-ci consiste à supprimer systématiquement le plant mal formé.
En cas de concurrence entre les feuilles, les racines des différents plants. On procède ainsi à une éclaircie de toute la plantation. Cela consiste à supprimer systématiquement un plant sur deux afin de permettre une bonne croissance des plants.
La maîtrise de ces techniques appropriées par les paysans est indispensable pour une bonne moisson, conclut Dr. Ibrahima Togola, de l’interprofession de l’anacarde au Mali.
Abdrahamane SISSOKO
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