Filières cotonnières africaines : L’équation du financement

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Le Programme Tous ACP entend améliorer la compétitivité, la valeur ajoutée et la viabilité de ces filières en optimisant leur impact sur les revenus des producteurs.

Le Programme tous ACP relatif aux produits de base agricoles a entamé hier à l’hôtel Salam une réunion de mobilisation de ressources en appui aux filières cotonnières africaines. Le partenariat UE-Afrique sur le coton est né en réponse aux inquiétudes des filières cotonnières africaines fortement affectées par la baisse des prix du coton au cours des années 1990 et au-delà de 2000. A l’occasion du Forum de Paris, en 2004, l’Union européenne et les pays africains ont approuvé la création du partenariat et de son plan d’action, qui depuis février 2010 a cédé le pas à un cadre d’action. Celui-ci réaffirme la pertinence du partenariat UE-Afrique sur le coton et la nécessité de le poursuivre en l’adaptant au contexte actuel. Document stratégique de référence au moins jusqu’en 2015 avec des objectifs et des orientations stratégiques, le cadre d’action constitue un outil de suivi de l’ensemble des appuis spécifiques du coton africain qui est mis à jour périodiquement sur la base d’informations obtenues auprès des divers bailleurs de fonds et des organisations interprofessionnelles intervenant dans les filières cotonnières africaines. Son objectif global est l’appui à ces filières afin qu’elles contribuent au développement de l’agriculture et à la lutte contre la pauvreté. Dans la pratique, il s’attache à améliorer la compétitivité, la valeur ajoutée et la viabilité des filières cotonnières africaines en optimisant leur impact sur les revenus des producteurs. Le partenariat comporte d’une part un volet « Commerce » visant l’établissement de relations commerciales équitables dans le cadre de l’OMC par le biais du Programme de Doha pour le développement, d’autre part, un volet « Développement » destiné à améliorer la compétitivité et la valeur ajoutée des filières cotonnières africaines en optimisant leur impact sur les revenus du producteur.

Afin d’assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre du cadre d’action, le partenariat est doté d’un organe de pilotage : le comité d’orientation et de suivi du partenariat UE-Afrique sur le coton (COS-Coton). Ce comité gère les besoins des divers acteurs de la filière, assure la cohérence et l’appropriation du cadre d’action et des programmes associés, y compris la composante « coton » du Programme tous ACP relatif aux produits de base agricoles. Les différentes régions africaines, notamment le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont développé ou mis à jour des stratégies pour développer le secteur coton. La réunion de Bamako doit s’employer à mobiliser des fonds pour le financement des « plans de mise en œuvre » régionaux financé par le Programme tous ACP relatif aux produits de base agricoles dans les trois régions africaines, a indiqué Kadré Désiré Ouédraogo, le président du COS-coton. Suite aux évolutions auxquelles le coton africain a été confronté au cours des dix dernières années, plusieurs pays ouest-africains ont été contraints de revoir leurs stratégies en vue de revitaliser le secteur à leur propre niveau, mais également selon une approche stratégique impliquant la région entière.

A cette fin, le programme appuie la mise à jour de l’ « Agenda coton textile » de l’UEMOA ainsi que la stratégie régionale sur le coton. Parallèlement, un ensemble d’activités complémentaires se concentre sur la qualité du coton. Une des interventions majeures consiste en la mise sur pied, par le Fonds commun pour les produits de base (CFC), d’une méthode standard pour la mesure instrumentale du coton grâce à l’établissement au Mali d’un centre technique régional basé au CERFITEX de Ségou. A terme, ce projet prévoit la mise à jour des systèmes de certification des laboratoires nationaux impliqués et un meilleur contrôle de la qualité de la fibre de coton dans l’ensemble de la région. Une autre composante consiste en la prévention de la contamination du coton graine. Ainsi, le CFC facilite la formation des producteurs et leur fournit les moyens nécessaires pour la récolte, tandis que la contribution de la Banque mondiale visera les liens institutionnels et les mesures incitatives. Cette activité va contribuer à établir des mécanismes durables pour augmenter les revenus directs des petits producteurs de coton dans les zones ciblées de la région. Une troisième composante est mise en œuvre sous l’égide de la FAO qui appuie les capacités locales à adopter de bonnes pratiques agricoles (BPA) et la gestion intégrée des déprédateurs (GID) pour les systèmes cotonniers associés aux systèmes agro-pastoraux. Cette intervention vise l’accroissement de la productivité et de la qualité du coton cultivé au Bénin, au Burkina Faso et au Mali.

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