Les exploitants de ce produit viennent de se doter, la semaine dernière à Sikasso, d’un nouveau cadre de concertation.
« L’interprofession mangue du Mali » (IFM-Mali) est née. Elle regroupe les acteurs et les prestataires des régions de Koulikoro, Sikasso et du District de Bamako. « L’interprofession mangue » fait suite à celle des acteurs et prestataires de la filière échalote/oignon, des régions de Ségou et de Mopti. Les interprofessions sont les uniques interlocutrices des filières agricoles. L’ objectif est de renforcer la relation d’affaires entre les différents partenaires notamment l’Etat, les partenaires au développement, les institutions de financement, les acheteurs nationaux et internationaux. La création de ces différentes organisations professionnelles a été rendue possible grâce à l’encadrement du Programme de compétitivité et diversification agricole (PCDA). Les experts du PCDA sont convaincus que la mise en place de ces différentes plates-formes constitue une étape nécessaire dans la stratégie de développement des filières agricoles au Mali. Elle vise à booster la performance des filières dans notre tissu économique. Ces institutions vont professionnaliser les acteurs des filières agricoles. Elles vont les doter des capacités de prise en charge du développement de leur filière respective en vue d’accroître les volumes de production, de transformation et d’exportation. Ces structures d’encadrement constituent une réponse aux difficultés d’écoulement auxquelles les produits agricoles, en particulier la mangue, sont confrontés. Il s’agit de trouver des solutions adéquates à l’épineux problème de planification de la production de la mangue dans le temps pour mieux réguler les prix sur les marchés de destination. L’IFM devra s’atteler organiser efficacement l’approvisionnement en intrants/équipements de qualité et à moindre coût. Ce progrès facilitera la réalisation et la gestion des infrastructures collectives de conservation, de transformation et de stockage des produits à base de mangue. Tout comme l’échalote/oignon, la mangue est un produit périssable, d’autant plus que les récoltes de mangue arrivent en même temps sur le marché. Ce dumping est mal canalisé faute de plateau technique conséquent de conservation et de transformation du produit. L’exploitation à long terme du produit est actuellement impossible. Une grande partie de la production est perdue. Les fruits pourrissent soit au champ, soit sous les étals des marchés locaux. Cette situation est imputable au manque d’infrastructures de transports adéquates reliant les zones de production aux zones de consommation.
Manque à gagner. Le manque de formation des agriculteurs dans la technique de cueillette est un handicap : la production ne peut être exportée sur le marché européen, à cause de la mauvaise qualité des mangues cueillies. Ces résidus qui servent de nutriment naturel pour les champs ou de nourriture pour les animaux entraînent un énorme manque à gagner pour notre économie. Dans notre précédente édition, nous évoquions la problématique de la spéculation foncière comme une réelle menace pour la survie de la filière mangue dans les grands bassins de production de cette spéculation. Alors qu’elle est en ce moment très prisée sur le marché mondial. Dans les régions de production, des centaines d’hectares en exploitation sont en train de céder le terrain aux concessions à usage d’habitation au mépris des textes régissant le changement de vocation des titres fonciers. Malgré l’embellie actuelle, dont jouit la mangue malienne sur le marché international, notre pays exploite seulement 23 000 ha de terre pour l’ensemble de ses bassins de production (Koulikoro, Sikasso et le district de Bamako). Cet espace est très loin en dessous des espérances. Au Mali, les exploitations sont de petite taille contre des centaines d’hectares chez nos concurrents latinos américains. Dans les pays comme Haïti en Amérique centrale ou chez nos voisins ivoiriens, les exploitations sont bien tenues, et elles sont de grande taille permettant de réaliser une plus-value assez intéressante. Donc, outre le dépérissement progressif des exploitations, la filière mangue souffre également des difficultés organisationnelles à l’instar des autres secteurs d’activités de notre économie. La grande contribution de la filière mangue n’est plus à démontrer dans l’économie de notre pays et des régions productrices que sont Sikasso, Koulikoro et le district de Bamako,. Les statistiques provisoires publiées récemment sont éloquentes. Certaines structures d’encadrement de la filière mangue ont injecté dans notre économie plus de 7,331 milliards de Fcfa pour un volume d’exportation estimé à environ 19 630 tonnes sur un potentiel de production estimé à plus 220 000 tonnes. Ces chiffres doivent être validés par l’Institut national de la statistique pour être adoptés définitivement. Les performances économiques de cette filière sont largement minorées du fait des contraintes structurelles et organisationnelles. L’IFM-Mali arrive au bon moment.
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Matières premières : la tension états-Unis-Iran continue de stimuler le marché
OR : Le métal jaune débute l’année 2012 par un rebond de bon augure : après s’être effondré la semaine précédente à son plus bas niveau depuis six mois (à 1.522,65 dollars), le cours de l’once d’or s’est nettement ressaisi sur les premiers jours de janvier. Il a grimpé vendredi jusqu’à 1.631 dollars – soit une hausse de près de 7% en l’espace d’une semaine, qui lui permet quasiment d’effacer les pertes enregistrées au cours de la dernière quinzaine de décembre. Attirant traditionnellement les investisseurs en quête de sécurité, “l’or a profité de la montée des tensions géopolitiques entre l’Iran et les pays occidentaux”, a observé Suki Cooper, analyste de Barclays Capital. “Mais plus encore, les opérateurs sont incapables de détourner leur attention de la crise des dettes souveraines dans la zone euro”, alors que les inquiétudes s’accroissent sur la solidité du système bancaire européen, ont ajouté dans une note les analystes de Commerzbank. Face au géant chinois, la demande indienne fait grise mine : les importations d’or du pays devraient chuter de 48% sur un an au premier trimestre 2012, a estimé mercredi une fédération professionnelle locale, expliquant que la faiblesse historique de la roupie renchérissait d’autant les prix de l’or en monnaie locale et décourageait les acheteurs. A plus long terme, les incertitudes économiques persistantes et les achats des banques centrales des pays émergents continueront cette année de soutenir la demande mondiale d’or, a cependant souligné Mme Cooper, qui mise sur un cours moyen de 1.875 dollars l’once en 2012. Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé vendredi à 1.616,50 dollars, contre 1.574,50 dollars vendredi dernier au fixing du matin.
PéTROLE : Il était en hausse mardi en Asie sous l’effet des tensions liées à l’Iran, gros producteur de pétrole, et de bons indicateurs économiques en provenance des Etats-Unis, premier consommateur d’or noir. Dans les échanges matinaux, le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en février gagnait 28 cents, à 101,59 USD, par rapport à la clôture de lundi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance s’appréciait de 15 cents à 112,60 USD. La banque centrale américaine (Fed) a annoncé lundi une hausse du crédit à la consommation dans des volumes inédits depuis une décennie. La progression a été de 20,4 milliards de dollars par rapport à octobre, selon la Fed, ce qui est près de trois fois supérieur à la hausse médiane attendue par les analystes (7,0 milliards de dollars). En pourcentage, la poussée de novembre correspond à la hausse du crédit à la consommation la plus forte depuis celle de 18,4% relevée en novembre 2001. Après s’être effondré pendant deux ans, le crédit à la consommation progresse de manière quasi continue aux Etats-Unis depuis octobre 2010. Ces données “signalent une confiance accrue dans la reprise économique” aux Etats-Unis, a estimé Nick Trevethan, courtier chez ANZ Research. Le cas iranien continue par ailleurs d’inquiéter les investisseurs et d’aider les cours du pétrole. Lundi, le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en février avait cédé 25 cents à 101,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance avait fini à 112,45 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 61 cents par rapport à la clôture de vendredi.
A. F. P.
Amadou O. Diallo