Cet atelier fut l’occasion de faire l’état des réalisations des provisions faites par chacune des familles professionnelles. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de l’Assemblée Permanente de la Chambre d’Agriculture du Mali (APCAM), M. Bakary Togola, représentant le Ministre du Développement Rural, en présence du président de l’interprofession de la filière mangue du Mali, M. Moctar Fofana et plusieurs acteurs de la filière.
En effet, selon les dernières statistiques disponibles, la filière mangue constitue actuellement une bonne recette d’exportation du Mali. Elle contribue pour beaucoup dans l’augmentation et la diversification des revenus des acteurs des principaux bassins situés essentiellement dans les régions de Sikasso, Koulikoro et Bamako.
Il y a quelques années, des pays voisins venaient achetés la mangue du Mali pour l’exporter vers les pays européens sous leur propre label. Cet état de fait était la conséquence d’une constellation de problèmes qui avaient pour noms : la mauvaise organisation des acteurs, le non professionnalisme des quelques opérateurs dus à leur manque de formation.
Par ailleurs, il n’existait pratiquement pas de statistiques disponibles sur les quantités commercialisées y compris les exportations. C’est dans ce contexte que des partenaires techniques et financiers, parmi lesquels le Projet Compétitive et Diversification Agricoles (PCDA) et le projet Cadre intégré du commerce, ont pris en charge cette filière. Ainsi, outre le renforcement des capacités techniques et financières des acteurs de la filière, ces partenaires les ont aidés à mieux s’organiser.
Les acteurs directs de la filière ont mis en place le 27 décembre 2011, l’Interprofession de la Filière Mangue du Mali (IFM-Mali) qui est constituée par cinq familles professionnelles, notamment les pépiniéristes, les producteurs, les pisteurs, les commerçants/exportateurs et les transformateurs.
Toujours selon eux, cet atelier a permis de faire l’état des lieux du déroulement de la campagne 2014 de production, de commercialisation y compris l’exportation et la transformation de la mangue. Les participants ont également dégagé des recommandations sur la base des contraintes rencontrées.
Lors de cérémonie d’ouverture, le président de L’APCAM insisté sur l’importance de la filière mangue dans l’économie malienne. Une filière qui génère plus de 14 milliards de FCFA par an. Il a profité de l’occasion pour inciter les jeunes à s’intéresser à l’agriculture et à la plantation.
Les vertus de la mangue
La mangue est le fruit du manguier appelé Mangifera indica, grand arbre tropical de la famille des Anacardiaceae. Originaire d’Asie, principalement d’Inde, il a été introduit au Mali à partir de Kita en 1890. Au Mali, les principaux bassins de production de mangues se situent dans les localités de Bougouni, Yanfolila, Sikasso (région de Sikasso), Koulikoro, Kati, Siby (région de Koulikoro), Ségou, Kayes et le district de Bamako et environs. La saisonnalité de production va de mars à juin.
La mangue est une filière porteuse qui offre de réelles opportunités eu égard au potentiel existant (575.000 tonnes sur 109.876 hectares de superficies, soit 10.987.600 pieds de manguiers) dont plus de 80% de variétés exportables et les marchés porteurs sont l’Union européenne, les pays de la sous-région et le Maghreb. La production se caractérise par sa diversité qui comprend 120 variétés selon l’Institut d’Economie Rurale (IER). La mangue présente des goûts différents en fonction de la variété et de la maturité.
La mangue est le fruit tropical le plus consommé au monde après la banane. Pendant cette période, elle devient le principal dessert des populations. Elle peut être mangée nature ou incorporée à des plats variés. Sa chair orangée et juteuse est une bonne source de fibres et de vitamine C. Elle aurait un potentiel anti-cancer, notamment grâce à son contenu en antioxydants. La matière grasse issue du noyau de la mangue peut être incorporée à certains aliments tels le chocolat. Les fibres solubles contribuent à diminuer les risques de maladies cardiovasculaires grâce à leur capacité à réduire le cholestérol sanguin.
La mangue peut fournir la totalité de l’apport journalier recommandé en bêta-carotène, en fibres et en vitamine A et C, ce qui lui confère la palme de la protection contre l’action des radicaux libres. La pelure et le noyau de la mangue ont des propriétés intéressantes pour l’industrie alimentaire. Ainsi, la pelure de la mangue est reconnue comme une source de pectine de haute qualité.
Les composés phénoliques qu’elle contient permettraient également de l’utiliser comme antioxydant naturel. Le noyau, quant à lui, possède aussi des propriétés anti oxydantes. Il constitue de plus une source d’huile comestible, d’amidon et de farine. Les feuilles de manguier bouillies et bues le lendemain contribueraient à réguler le taux de sucre dans le sang des diabétiques.
Dieudonné Tembely