L’Interprofession filière mangue (IFM) a engrangé plus de 14 milliards de F CFA de recettes en 2014. Malgré ces résultats encourageants, le président de l’Apcam, Bakary Togola, a signalé des insuffisances liées à la qualité et à la productivité de la mangue à corriger.
Mardi, l’IFM a organisé une journée de validation des statistiques et du bilan de la campagne mangue 2014. Il s’agissait, pour l’IFM, de mener une réflexion sur les voies et moyens pour améliorer la performance de l’interprofession. Cependant, cette filière a réalisé cette année un chiffre d’affaires record de plus de 14 milliards de F CFA.
Ce résultat a été salué par le président de l’Apcam, Bakary Togola. Mais, dira-t-il, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il a déploré un certain nombre de difficultés. Il s’agit de l’amélioration de la qualité de l’emballage pour la présentation des produits et de la productivité de la filière souvent freinée par les chenilles, des insectes.
“Aujourd’hui, sur le marché mondial, le label mangue Mali est parmi les produits les mieux vendus au monde. Seulement, l’emballage qui fait 50% de la valeur ajoutée du produit reste un défi à relever”, dira M. Togola.
Echos sur la production mangue
La production malienne de mangues est d’environ 200 000 tonnes se répartissant entre un quart pour les mangues greffées (Zill, Irwin, Amélie, Smith, Kent, Palmer, Keith et Brooks) et 75 % pour les mangues non greffées (notamment les variétés Sabre, Mangotine et Mango vert).
Cette dernière est principalement consommée par la population locale. La production au Mali est généralement réalisée à travers de petits exploitants qui possèdent des vergers de tailles modestes près de Bamako ou de Sikasso. C’est en général une activité familiale.
Il arrive parfois qu’au moment de la récolte intervienne un nouvel acteur, le pisteur, un intermédiaire récemment apparu dans la filière malienne. On pourrait rapprocher ce corps de métier, des travailleurs saisonniers. Ils se présentent chez les producteurs et récoltent les fruits du manguier, selon la technique appropriée. C’est un corps de métier récent au Mali. La majorité des opérations se fait à l’heure actuelle soit sur fonds propres, soit grâce aux avances financières de clients européens quand des relations de confiance existent.
Ousmane Daou
Cette filière peut être 10 fois plus porteuse si l’on transforme les exploitations familiales en exploitations professionnelles avec des vergers de plus de 100 hectares en variétés commercialisables (Zill, Irwin, Amélie, Smith, Kent, Palmer, Keith et Brooks). Améliorer la lutte si non au possible éradiquer la mouche des fruits, l’anthracnose foliaire et toutes les autres maladies cryptogamiques (maladies causées par les champignons). Les potentialités sont là mais la volonté politique y manque par le manque de spécialiste de la filière. La solution c’est d’octroyer au moins cinq (5) bourses de thèse de Doctorat en arboriculture fruitière spécialisée dans la production et la productivité et protection des mangues et manguiers.
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