Le secteur de l’aviculture est un secteur relégué au second plan dans la création d’emplois au Mali, par de nos dirigeants. Et pourtant, en cette année 2014, cette filière compte 2670 exploitants qui emploient en permanence 13.400 employés. Les industriels, composés essentiellement d’accouveurs et de fabricants industriels d’aliments, emploient environ 1100 employés. Malgré cette expansion, la filière attend des autorités l’accompagnement afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle de moteur de création d’emplois…
Cette information a été donnée par la présidente de la Fédération des intervenants de la filière avicole au Mali (Fifam), Sanogo Diarata Traoré. C’était au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée le mercredi 10 décembre 2014 au siège de la Fifam à Niamakoro.
D’entrée de jeu, la présidente de la Fifam a rappelé que la filière avicole connaît depuis quelques années un essor considérable au Mali. À l’en croire, elle contribue au développement économique, notamment dans le cadre de la réduction de la pauvreté à travers la création d’emploi, la sécurité alimentaire et favorise la culture et la mise en valeur de certains produits céréaliers.
Aux dires de Sanogo Diarata Traoré, la modernisation de la filière avicole, appuyée par les partenaires nationaux et internationaux, a permis aux nombreux exploitants de la Fifam de produire 7210 tonnes de viande pour 4 240 800 poulets de chair, 737 897 040 œufs de table pour 2 732 952 pondeuses en 2013. Pour nourrir ces volailles, dit-elle, les fabricants d’aliments ont produit 140 000 tonnes d’aliments. Au regard de ces chiffres, la conférencière a constaté que la filière avicole a réalisé un chiffre d’affaires estimé à 86 milliards de Fcfa en 2013.
Encore que, selon la présidente de la Fifam, avec une croissance moyenne de 20% par an, les aviculteurs modernes envisagent en 2014 de produire 8 208 tonnes de viande, 811 684 775 œufs de consommation et 160 000 tonnes d’aliments avec un chiffre d’affaires estimé à 103 460 877 375 Fcfa. Elle a expliqué que la filière moderne avicole est un créneau pourvoyeur d’énormes emplois, compte tenu de sa diversité avec 2670 exploitants qui emploient en permanence 13400 employés. Mais aussi, avec les industriels composés essentiellement d’accouveurs et de fabricants industriels d’aliments qui emploient environ 1100 employés.
La conférencière a par ailleurs souligné que les avicultures et tous les autres acteurs de la filière sont capables de satisfaire les besoins de la population malienne en matière d’œufs et de viande de poulet à bon prix grâce à la modernisation du secteur. Elle a déploré cependant les importations frauduleuses des produits avicoles qui constituent de graves dangers pouvant compromettre les productions nationales et la santé des consommateurs de produits avicoles.
D’autre part, la présidente de la Fifam estime que malgré l’expansion de l’aviculture et les actions déjà consenties par l’Etat malien, la filière avicole moderne attend des autorités un soutien durable pour qu’elle puisse enfin jouer pleinement son rôle moteur de création d’emplois et d’assurance d’autosuffisance alimentaire. Contrairement aux filières de certains pays de la sous-région, la conférencière constate que celle du Mali est défavorisée relativement à la mise à disposition des aviculteurs d’un fonds de garantie pouvant favoriser l’accès aux crédits à des taux compétitifs et aux taux de taxation sur l’importation des œufs à couver qui est de 28,5% hors zone Uemoa et de 25% en zone Uemoa. Alors que le taux de taxation sur l’importation des œufs en zone Uemoa est de 7,5% au Sénégal.
Diango COULIBALY