Cinq mesures ont été recommandées par des experts pour faire face à l’insécurité alimentaire. C’était à l’issue des travaux du cadre harmonisé, lequel regroupe l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, a présidé la semaine dernière les travaux de la session d’information de la situation alimentaire du pays. Ces données, faut-il le rappeler, sont issues des informations du cadre harmonisé qui a permis de regrouper l’ensemble des acteurs étatiques dont le Système d’alerte précoce (Sap), les partenaires techniques et financiers et la société civile, qui interviennent tous dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire a rappelé qu’au sortir de la campagne agricole, le Système d’alerte précoce réunit l’ensemble des acteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour déployer cet outil. “Le cadre se base principale sur les informations issues des différentes évaluations et enquêtes effectuées dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle” a-t-il soutenu.
La session de 2016 du cadre harmonisé, a poursuivi le ministre commissaire, a examiné 49 cercles et les 6 communes du district de Bamako en utilisant les données les plus récentes issues de différentes enquêtes, des rapports d’évaluations rapides des ONGs et des rapports d’activités des structures nationales.
Au terme de ce travail consensuel, a-t-il poursuivi, il ressort que la production agricole est jugée moyenne à bonne dans le pays. “Cependant, on note des zones de mauvaises productions, notamment dans le Sahel occidental, dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao. L’insécurité civile perturbe aussi les activités économiques dans le nord et le centre du pays” a précisé le Ministre Touré.
Aussi, selon lui, les projections du cadre révèlent que ce sont 495 000 personnes qui ont classées en insécurité alimentaire sévère et 3 034 468 personnes en insécurité alimentaire modérée. “Globalement, la population en insécurité alimentaire pour la période de soudure est 3 529 130 personnes, soit près de 16% de la population malienne” révèlent les experts. Pour faire face à cette situation d’insécurité alimentaire, ces experts ont, entre autres, recommandé cinq mesures. Il s’agit de mettre en œuvre un programme d’assistance alimentaire en faveur de ces 495 000 personnes en phase 3 et pire, d’initier des actions de résilience comme les transferts sociaux, reconstituer le cheptel, les aménagements de proximité, améliorer la disponibilité et l’accès à l’aliment du bétail dans les zones en déficit fourrager, procéder à des actions de reconstitution des moyens d’existence à l’endroit des populations déplacées et réfugiées de retour. Et ensuite, poursuivre et renforcer des actions de prévention et de prise en charge de la malnutrition qui est une préoccupation dans l’ensemble du pays.
Le premier responsable du Commissariat à la sécurité alimentaire a rappelé que son service s’attèlera, dans les jours à venir, à l’élaboration du plan national de réponse aux difficultés alimentaires au titre de la campagne agricole 2016-2017. “Sa validation suivra la procédure habituelle jusqu’au Conseil national de sécurité alimentaire. Ensuite, des actions concrètes engageront l’Etat et ses partenaires auprès des populations vulnérables afin d’éviter à notre pays une situation contraignante au plan alimentaire” a-t-il soutenu. Kassoum THERA