Face aux incohérences des politiques nationales et régionales du secteur agricole : La Cnop entend sortir les muscles contre les gouvernants

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C’est du moins l’idée forte qui sous-tend l’atelier national d’information et de formation des élus et cadres techniques de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali (Cnop). Un atelier de trois jours qui pris fin le mercredi 20 août courant à la Maison des ainés de Bamako. A la cérémonie d’ouverture de l’atelier, le président de la Cnop, M. Ibrahim Coulibaly, n’a pas caché son agacement face à une multitude d’actions, tant au niveau national que régional, qu’on ne cesse de mener dans le secteur agricole et qui se trouvent, dans la plupart des cas, en porte-à-faux avec les réalités du monde paysan. Ou elles viennent anéantir les acquis du monde paysan. Il a, dans ce contexte, parlé de le Loi d’Orientation Agricole, adoptée en 2005-2006, et dont la Cnop a été maitre d’oeuvre dans l’élaboration de la politique foncière du Mali en élaboration et de la Politique Agricole du Mali (Pda). Somme
toute des avancées significatives enregistrées avec l’implication de la Cnop, mais qui peinent encore à profiter aux paysans, à cause de ce que Ibrahim Coulibaly a appelé l’incohérence de décideur.
“Quand chaque acteur structure veut son programme, il ya un problème”, clame t-il avant d’ajouter que “les copier-coller ne marchent plus en Afrique. En il est temps que nos décideurs le comprennent”. Les acteurs du monde paysan sont confus quand ils entendent nos Ministres parler de plus en plus d’ “Agropole”. La Cnop, par la voix de son président, tient à ce que le Ministre du Développement Rural explique ce que c’est que ce concept ou cette politique qu’on veut expérimenter au Mali. “Car s’il s’agit du même modèle que ce qui se passe au Burkina Faso, alors on tend à l’anéantissement des efforts jusqu’ici déployés. Il est donc temps que nous comprenions que nos intérêts ne sont pas les intérêts de ceux qui sont en face. Prenons en conscience pour en apporter  la réponse appropriée afin de préserver nos acquis”, a dit M. Coulibaly.
Depuis sa création, la Cnop fait entendre la voix des paysans au niveau des instances de décisions nationales pour défendre les intérêts des producteurs des exploitations agricoles familiales. Ses responsables doivent avoir les moyens d’argumenter leurs positions, négocier avec les autres acteurs du développement rural et participer pleinement aux réflexions stratégiques et économiques. Nonobstant les acquis de la mobilisation des organisations paysannes pour participer aux processus des politiques sectorielles régionales et nationales, le constat est établi que pour la plupart les politiques régionales et nationales n’arrivent pas à valoriser les expériences et dynamiques en cours au niveau des organisations paysannes.
Par ailleurs, la multiplication des espaces de consultation, la complexification des sujets en discussion et les délais souvent trop courts rendent la participation de la Cnop de plus en plus difficile. Ces défis et enjeux exigent un renforcement des capacités des organisations paysannes pour disposer d’une base plus large de leadership pour répondre aux consultations de plus en plus nombreuses et à des sujets de plus en plus complexes, et suivre, sur le long terme, la mise en oeuvre des politiques nationales et régionales concernant le développement agricole et rural.
La maitrise par les leaders des organisations paysannes des politiques nationales et régionales (Cedeao, Uemoa, Cilss) du secteur agricole et du monde rural reste des préoccupations majeures pour la Cnop. D’où l’atélier qui a clos ses travaux le mercredi dernier, un atelier auquel ont pris part les membres du bureau exécutif national et l’équipe technique de la Cnop, les leaders paysans des fédérations membres de la Cnop. Tout ce beau monde dispose désormais d’une expertise interne renforcée, avec une maîtrise consolidée des techniques, outils et conditions d’élaboration des politiques agricoles nationales et régionales. Les investissements dans le secteur agricole doivent profiter aux paysans, telle est la conviction de la Cnop !
Assane Sy DOLO

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