Le Système d’alerte précoce (SAP) a ouvert hier sa réunion d’expertise de l’évaluation définitive des résultats de la campagne agricole 2013-2014 dans ses locaux à Niaréla.
La cérémonie d’ouverture de ces travaux qui dureront 4 jours, était présidée par le Commissaire à la sécurité alimentaire, Cheick Sidiya Diaby. Etaient également présents le coordonnateur des donateurs du Programme de restructuration du marché céréalier (PRMC), Moussa Dossolo Traoré, représentant aussi le Programme alimentaire mondial (PAM), le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Modibo Touré, le coordinateur du SAP, Mary Diallo, les coordinateurs régionaux et les représentants des services techniques.
A l’entame des travaux, le représentant du PAM a assuré les participants de la disponibilité de l’organisation onusienne à poursuivre et même accentuer ses activités comme les distributions générales de vivres, les vivres contre travail, la résilience, l’alimentation scolaire d’urgence et le cash transfert. Il a toutefois rappelé que la mise en œuvre de ces activités passe par la restauration durable de la paix et de la sécurité dans les régions du nord du pays.
Moussa Dossolo Traoré a aussi attiré l’attention de la communauté internationale sur les moments difficiles que traverse nos compatriotes et sur l’ampleur des besoins de mobilisation des ressources tant de l’ensemble des partenaires étatiques que des partenaires au développement.
De son côté, le Commissaire à la sécurité alimentaire a relevé que le SAP est engagé dans un processus d’harmonisation des méthodologies d’évaluation de l’insécurité alimentaire conjoncturelle. Cette évaluation est considérée comme un outil d’analyse consensuel, mais aussi fédérateur.
Ainsi, la présente réunion d’experts fait suite à une première évaluation provisoire du SAP dont elle affinera les résultats et recommandations durant ses travaux. L’ensemble de ces données sera consolidé par les résultats de l’analyse de l’économie des ménages (HEA) actuellement en cours. Il reste entendu que les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale 2013-2014 restent déterminants pour l’évaluation de la situation alimentaire du pays.
Des indicateurs font ainsi apparaître que les rendements obtenus par les céréales sèches seraient en dessous des attentes. Des cas de réduction de superficies de riz dues au retard de la crue et/ou à l’insuffisance d’intrants et des cas de pertes de superficies dues à des ruptures de digues seraient constatées dans la frange fluviale des régions de Tombouctou et Gao.
Dans les régions du nord du pays, le retour des populations déplacées et réfugiées se poursuit. Ce qui constitue une pression supplémentaire sur les ressources alimentaires des populations résidentes. Le contexte sécuritaire, lui, ne favorise pas une reprise normale des activités génératrices de revenus après l’occupation. De même l’insécurité résiduelle continuerait à affecter par endroits les mouvements des troupeaux et menacerait les circuits d’approvisionnement des marchés.
C’est cette situation que la réunion analysera pour identifier les populations vulnérables risquant d’être affectées par une insécurité alimentaire et nutritionnelle. Cheick Sidiya Diaby a tenu à rappeler que la dimension nutritionnelle doit être suffisamment intégrée dans les approches du SAP, d’autant plus que la malnutrition demeure toujours un problème de santé publique. Il a par conséquent insisté sur la prise en compte des populations vulnérables partout où elles se trouvent et la formulation des réponses les plus appropriées à la prise en charge de leurs besoins.
M. COULIBALY