Engrais hors norme :Et si cela avait un impact sur la santé des paysans

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10 Juil 2015

Le problème d’engrais hors norme pour la campagne agricole 2015-2016 est en train de prendre une tournure qui frise le ridicule au niveau de l’Assemblée nationale. Pour la simple raison qu’on oublie d’aborder le volet sanitaire de cette affaire.

Qu’en est-il alors des menaces sur la santé des pauvres paysans qui auront à utiliser, manipuler ces produits toxiques de mauvaise qualité ? Les laboratoires qui se sont penchés sur les analyses des échantillons de ces engrais ont confirmé la présence des métaux lourds.

Selon ces laboratoires, ces engrais seraient fabriqués à base d’un mélange de roche phosphatée de type égyptienne et algérienne, et de DAP/MAP non réglementaire.

Et leurs particularités seraient un taux élevé de calcium, soit 15-35 ppm. Pour le plomb, le taux est de 10-20 ppm, et pour le Chrome, l’on note 120-160 ppm.

Ces résultats des laboratoires mettent en évidence que ces engrais sont dangereux.

Et si les spécialistes reconnaissent que de tels engrais ne pourraient pas être utilisés par le monde paysan, dans la mesure où ils n’étaient pas solubles avec le P205 qui est l’ensemble de composants chimiques très élevés, qu’en est-il pour la santé de l’homme? En vérité, il est clair que les paysans utilisent ces engrais pour les produits de consommation. Pour la production des vivriers et autres produits de consommation tels que la tomate, la salade, la carotte, les aubergines… les paysans utilisent ces engrais pour la fertilisation de la terre. Alors question, n’y-a-t-il pas un danger qui plane sur la santé des paysans et des consommateurs maliens ?En attendant, il faut féliciter les autorités maliennes, les députés, le gouvernement, les paysans et la société civile, qui dénoncent actuellement la présence des engrais de mauvaise qualité. Il faudra, par la même occasion, lever le voile sur l’impact de ces engrais hors norme sur la santé de la population. Il urge donc que les autorités en charge de la santé se penchent sur la question. Car, comme le dit l’adage, « vaut mieux prévenir que guérir ».

Paul N’GUESSAN