Engrais et pesticides hors norme : Bocary Tréta s’enfonce devant les députés

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Grand portrait : C’est lui le (vrai) Patron de l’Administration malienne !
Bocari Tréta, ministre du développement rural

La première fois, les députés n’avaient rien compris aux explications de Bocary Tréta, et même s’il avait été quelque peu titillé y compris par les députés de sa majorité, il était parvenu à s’en tirer avec le bénéfice du doute après s’être défaussé sur les autres. Mais apparemment, les députés de l’opposition lui avaient juste laissé le temps de mener quelque enquête avant de le rappeler à la barre parlementaire pour l’auditionner comme témoin. Le pauvre ! C’est en véritable coupable qu’il est sorti de son affrontement avec l’intraitable Oumar Mariko qui, comme on le constate depuis qu’il a compris qu’IBK n’était pas le bon choix pour son parti, devient de plus en plus mature. Ainsi, il n’a pas compris que le ministre ne veuille pas s’expliquer sur les effets de ces produits hors normes sur la santé humaine et animale, l’environnement, la production agricole. Mais depuis quand le pouvoir se soucie de savoir si ces entreprises sont néfastes ou pas pour le peuple ?

Assemblée nationale (1) / Les députés frelatés

Des confrères, peut-être à raison plus qu’à tort, ne cessent de l’affirmer : la présente législature est la pire chose qui soit arrivée au Mali depuis la traite négrière. En effet, depuis que le Rpm a pris les commandes du pays et de l’Assemblée nationale, ses députés croient qu’ils sont là pour défendre et justifier les errements de leurs petits copains du gouvernement et non pour défendre les intérêts supérieurs du peuple qui les a élus. Ainsi, il suffit qu’un ministre soit convoqué par un député pour que ce dernier fasse l’objet des pires animosités. Le député Oumar Mariko en sait quelque chose, puisqu’il est constamment hué par les députés lorsqu’il prend la parole pour interroger un ministre convoqué. Il est même souvent insulté par ses propres collègues, comme ce député morveux qui ne cesse de le traiter de menteur chaque fois qu’il sort des preuves pourtant formelles et tangibles. L’interpellation des membres du gouvernement est pourtant un exercice démocratique qui devrait permettre aux députés de contrôler et de corriger éventuellement l’action gouvernementale pour le compte du peuple grâce auquel un Moussa Timbiné et Issaka Sidibé trônent avec morgue à l’hémicycle. Mais, l’ignorance du rôle et des responsabilités peut elle entrainer autre chose que des élus frelatés ?

Assemblée nationale (2) : Le ministre de l’Insécurité intérieure et de la Destruction parlementaire

Contrairement à Bocary Tréta qui a essayé de convaincre les députés par des explications oiseuses, son collègue censé être en charge de la sécurité et de la protection civile a purement et simplement refusé le débat, sous prétexte qu’il ferait l’objet de harcèlement de la part de l’inusable Oumar Mariko. Effectivement, c’était la troisième fois, en l’espace de trois mois, que Monsieur Lagaffe comparaissait devant la représentation nationale pour s’expliquer sur l’insécurité grandissante, la pénurie de cartes d’identité nationales et de passeports, la situation de certains officiers de police, etc. Mais, au lieu de répondre à des questions précises, concises et qui n’avaient rien de personnel, le ministre général Samaké a préféré s’attaquer personnellement à celui qui a osé les poser à lui, puissant ministre grâce à qui il n’y aura pas de coup d’Etat au Mali tant que lui sera membre du gouvernement. Mais si ce chantage à peine voilé a pu prendre avec le président Kéita, il n’a aucun effet sur le député Mariko, taxé de perturbateur et d’agitateur puéril et stérile, qui a rappelé au ministre comment il a eu ses galons de général, lui a qui a testé une grenade défensive pour juste savoir combien de mort cela pouvait faire parmi le peuple, avant de rejoindre celui-ci.

La prochaine fois, c’est cette question que doit poser le député à ce ministre hargneux : si vous ne voulez pas être interpelé, harcelé, pourquoi ne pas quitter le gouvernement, avant votre repêchage par IBK n’étiez-vous pas tombé dans les oubliettes de l’histoire ?

Assemblée nationale (3) : Un président partisan

Mais ce jeudi 2 juillet a surtout révélé, si besoin en était, que le fait partisan s’est beaucoup développé au sein de l’hémicycle, au point de susciter des inquiétudes pour le processus démocratique. Le débat contradictoire est en train de mourir, notamment par la faute des députés de la majorité qui n’acceptent aucune contradiction, aucune critique de l’action gouvernementale. A leur tête, le président de l’Assemblée nationale, dont la présence au perchoir est jugée incongrue et dangereusement liberticide par bon nombre d’observateurs, qui ne cache plus désormais son appartenance à la famille politique et naturelle du président de la République. Ainsi, alors que les députés de l’opposition font l’objet d’attaques personnelles et d’offense de la part des ministres interpelés et des députés de la majorité, c’est à eux qu’Issaka Sidibé demande de retirer des mots pour écart de langage. En cause, le terme d’agitateur que le député Mariko n’a fait que renvoyer au ministre Samaké, premier à l’avoir utilisé. Mais le président de l’Assemblée nationale, comme le beau-père de sa fille, est réputé être un grand dormeur devant l’éternel, n’était-il pas dans les vaps malgré les applaudissements ahurissants de certains députés quand le général lançait sa diatribe ?

Cercle de Douentza

Attentat terroriste à Serma

Dix individus lourdement armés ont attaqué le jeudi 2 juillet dans l’après-midi, le poste des Eaux et Forêts de Serma, une localité du cercle de Douentza, dans la région de Mopti. Les assaillants ont tué le Chef de poste et brûlé un véhicule. De plus, un enfant effrayé est tombe dans un puits et s’est noyé. Des témoins affirment qu’il s’agit des hommes d’Amadou Kouffah, un terroriste notoire qui se réclame de l’islam radical, et qui est en train de mettre cette région du centre à feu et à sang. En attaquant cette localité du cercle de Douentza, il vient de prouver qu’il a de grandes capacités de mobilité. Qu’en est-il des forces armées maliennes, sont-elles en attente comme l’armée de la Cédéao ?

Ratissage à Fakola après l’attentat

L’Onuci dément toute intervention

Plusieurs medias, ivoiriens notamment, s’étaient récemment fais échos de la participation des forces de la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) à une opération de ratissage menée le 1er juillet 2015 contre des éléments terroristes dans les alentours de Fakola dans le cercle de Kolondièba, en territoire du Mali. Le démenti est venu de la porte-parole de l’Onuci, Mme Kadidia Ledron, qui a catégoriquement nié l’information. À ses dires, le ratissage n’entre pas dans le mandat de l’Onuci, même sur le territoire ivoirien a fortiori sur le sol malien.

À rappeler que Fakola est une localité malienne située non loin de la frontière ivoirienne. Il y a quelques jours, elle a fait l’objet d’une attaque de la part de certains éléments qui se réclament d’Ansar Eddine du Sud. S’il n’y a pas eu de pertes en vie humaine, les assaillants ont saccagé des édifices publics, avant que les forces armées maliennes ne viennent reprendre le contrôle des lieux. Pour combien de temps ?

Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire

L’armée ivoirienne débusque les jihadistes

Si l’Onuci dément toute intervention de ratissage, les forces armées ivoiriennes semblent, elles, bien décidées à étouffer dans l’œuf toute tentative de la part des terroristes de prendre leur territoire comme sanctuaire. Ainsi, jeudi dernier, quelques jours après l’attaque d’un village malien et le repli des assaillants vers leurs frontières, les forces spéciales ivoiriennes auraient lancé une grande offensive dans la zone frontalière avec le Mali, notamment sur un camp présumé abriter des jihadistes. Ce nouveau sanctuaire des terroristes –principalement actifs au Mali mais qui, depuis peu, ont décidé de punir la Côte d’Ivoire et la Mauritanie pour leur participation à la lutte antiterroriste– se situerait entre les sous-préfectures ivoiriennes de Débété et Sokola, dans une immense forêt couvrant la frontière qui sépare la Côte d’Ivoire et le Mali. Des tirs de mortiers ont été entendus entre les villages de Sama, dans la sous-préfecture de Sokolo, et de Débété. Les militaires ivoiriens seraient décidés à déloger ces jihadistes qui comptent faire de cette zone une base-arrière, pour échapper aux Forces maliennes et pour préparer des attaques. Les Forces spéciales ivoiriennes, qui semblent avoir pris en tenaille ces jihadistes, progresseraient entre Tengrela et Odienné, dans le périmètre de Sokorani et de Madinani.

Def, Cuvée 2015

Un médiocre 33,01%

Les résultats du Diplôme d’Etudes Fondamentales (Def) de la session de juin 2015 ont été proclamés jeudi 2 juillet. Il y a près d’un mois, cet examen s’était déroulé dans toutes les régions du Mali. Sur 217 517 candidats inscrits, 204 589 ont pris part à l’examen. Sur ces 204 589 candidats, 67 532 sont déclarés définitivement admis. Soit un taux de réussite de 33,01%, et une baisse de 9,26% par rapport à l’an dernier. Les données fournies par le ministère de l’éducation nationale donnent les résultats suivants par académie et par ordre décroissant: Tombouctou : 61,63%, Bassiknou, pour les réfugiés en Mauritanie : 59,55%, Mopti, 45,95% ; Gao, 42,85% ; Douentza, 42,85% ; Kati : 38,66%, Bamako Rive gauche : 36,97% ; Nioro : 35,21% ; Koulikoro, 34,28% ; Sikasso, 32,36% ; San : 32,31% ; Bamako Rive droite : 30,90% ; Kita : 27,58% ; Koutiala : 25,98% ; Bougouni : 25,45% ; Ségou : 25,40%. En queue de course, les académies de Kayes et de Dioïla qui ont respectivement 24,90% et 18,24%.

À noter qu’il n’y a pas eu de Def à Kidal qui n’est plus sous le contrôle du Mali depuis fin mars 2012. La récente signature d’un accord de paix avec l’Azawad permettra-t-elle aux enfants de cette région de suivre normalement des cours ?

Rassemblées par Abdel HAMY

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