Développement de la filière céréalière au Mali : C’est parti pour les activités du Projet zone grenier du Mali

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Le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alhassane, a procédé, le dimanche 31 juillet, au lancement officiel du Projet Zone grenier au Mali. La cérémonie s’est déroulée dans la salle des spectacles Lamissa Bengaly de Sikasso en présence du ministre de l’Elevage et de la Pêche, Bokary Tréta, du président de l’APCAM, Bakary Togola, des autorités administratives et coutumières locales et des acteurs du monde rural. Financé par l’Alliance pour la révolution verte (AGRA) pour 166 millions USD, ce programme est une volonté affichée du gouvernement pour le développement de la filière céréalière dans notre pays et une approche innovante avec des impacts majeurs sur la sécurité alimentaire.

Le Mali, dans sa quête de puissance agricole sous-régionale, s’est engagé dans la voie d’une politique agricole ambitieuse. Cette initiative de l’AGRA et du gouvernement du Mali entre en droite ligne de cette volonté politique.

Dans son mot de bienvenue, le premier adjoint au maire de la commune urbaine de Sikasso, Moussa Soungalo Koné, a indiqué que le " rêve que Sikasso avait nourri, il y a un an lors de la formulation du projet, est devenu une réalité ". Et, il ne pouvait que  féliciter le gouvernement et ses partenaires pour leurs multiples efforts en faveur du développement agricole dans sa localité.

De son côté, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Moussa Léo Sidibé, a expliqué avec force  conviction, les tenants et les aboutissants du projet. Selon lui, le Programme zone grenier du Mali a pour objet de transformer, durablement et de manière intégrée, la chaîne de valeur céréalière pour les régions à fort potentiel. A le croire, l’objectif est de réussir une transformation intégrée de la filière céréalière (d’amont en aval) dans ces zones. Ainsi, explique-t-il, le programme agira sur trois axes complémentaires.

Il s’agit du développement à l’amont par l’accroissement de la production notamment au moyen de l’agrégation des petits exploitants agricoles, le développement à l’aval grâce au soutien à  l’exportation et à la transformation du secteur agricole et, enfin, des interventions ciblées sur les domaines transversaux. A le croire, les idées forces qui ont guidé la formulation du Programme résultent de la synthèse de l’expérience des programmes de transformation agricole réussis dans certains pays en voie de développement et des expériences accumulées par notre pays en 50 ans. C’est dans cette confrontation des expériences, à travers une sérieuse étude sur le terrain durant quatre mois, et  à partir de la nécessaire prise en compte des prescriptions de la loi d’orientation agricole, que la région de Sikasso a été vue comme celle devant abriter le démarrage de cet important programme.

" Le Programme zone grenier de Sikasso est l’expérience de la focalisation des ressources financières et managériales sur une région pilote pour prouver la force d’un nouveau modèle de transformation intégrée ", a indiqué Moussa Léo Sidibé, qui estime que l’option zone grenier est une chance pour notre pays de consolider la responsabilité agricole, mais aussi, de renforcer les capacités des producteurs et des autres acteurs, à travers, un partenariat public-privé dynamique. Toute chose qui, selon lui, permettra à la région de contribuer davantage à l’atteinte de l’objectif de production de 10 millions de tonnes de céréale à l’horizon 2012. Pour sa part, le président de l’AGRA, Dr. Guogui Namagan, s’est réjoui de la qualité des relations de son organisation avec le gouvernement et les producteurs à la base. Lui qui n’a pas caché le tableau sombre d’une Afrique, frappée de plein fouet, aujourd’hui, par la famine dans sa partie dite " Corne de l’Afrique ", estime qu’une telle initiative démontre la volonté du Mali de relever le défi de la souveraineté alimentaire. Il estime qu’il faut une solution africaine aux maux africains. " Nous avons les solutions de nos problèmes entre nos mains ", a-t-il affirmé. Selon lui, il ne s’agit pas d’avoir, seulement, des ambitions mais de la discipline dans l’exécution de ce qu’on propose, à travers une collaboration efficace entre les différents partenaires.

S’adressant à la presse, le ministre de l’Elevage et de la pêche, Bokary Tréta, qui avait à ses côtés son collègue de l’Agriculture par  " amitié et par devoir ", a  plaidé pour l’intégration des activités du sous-secteur élevage et pêche dans la mise en œuvre du projet, car la région de Sikasso a une forte potentialité sylvo-pastorale. Surtout que son département ambitionne d’ouvrir un abattoir ultramoderne à Sikasso pour l’exportation de la viande et le lancement d’un grand projet de développement piscicole.  

Quant au  ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alhassane, il a salué son partenaire AGRA pour sa confiance renouvelée. Avant de rappeler que cette organisation soutient notre pays, depuis 2009 dans le cadre des zones greniers. Selon le ministre, aujourd’hui, le Mali est l’un des pays prioritaire pour l’AGRA qui a débloqué plus de 15 millions USD d’ici à 2015 pour notre pays. Il a indiqué que c’est en améliorant, simultanément, l’accès au financement, aux intrants de qualité, à la mécanisation, au conseil agricole et au marché que les agriculteurs pourront augmenter leur production et leur revenu. Aghatam Ag Alhassane demeure convaincu que lors de la mise en œuvre du Programme ainsi lancé  les différents acteurs établiront de nouvelles opportunités d’affaires qui permettront de renforcer le dispositif de production, de stockage, de transformation et de distribution des produits agricoles " made in Mali ".

Financé pour 166 millions USD, le programme Zone Grenier  couvre des filières porteuses comme le maïs, le riz et le sorgho. Il s’exécutera de 2011 à 2017.                

Soumaila GUINDO

Envoyé spécial

 

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