Difficile accès du cheptel malien au tourteau de coton : Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme

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Une vue du presidium de la conférence de presse

Les acteurs de la filière élevage ont organisé le jeudi 22 février 2018, une conférence de presse à l’APCAM, pour tirer la sonnette d’alarme en ce qui concerne la problématique du tourteau de coton qui ne profite pas aux cheptels du Mali. Les éleveurs disent ne pas comprendre le refus des huiliers du Mali de participer à la subvention de l’Etat sur l’aliment bétail et qu’ils  sont étonnés que ces usines refusent de jouer leur rôle alors que la situation est particulièrement difficile.

Les représentations de tous les acteurs de l’élevage étaient présentes à cette rencontre, à savoir le Président de la FENALAIT, Abou Niangadou, le Président de la filière bétails, Ibrahim Djodo Diallo et le Président de la chambre régionale d’agriculture de Kidal, représentant de la filière élevage au Conseil Economique et Social, et au Conseil Supérieur de l’Agriculture, Abdoul Karim Ag Taki.

Selon Sanoussi Bouya sylla, Président de la Chambre d’Agriculture du district de Bamako et 5ème vice-président de l’APCAM, ce problème est vraiment crucial du fait que c’est une question de survie nationale de leur cheptel.  Ainsi, il dira que le Mali est un pays à vocation agropastorale et qui dit agropastoral parle d’abord du cheptel qui est la troisième source de revenu du pays. Plus loin, il a fait savoir qu’ils constatent malheureusement que la couverture végétale commence à faire défaut et  que le pastoralisme est en danger du fait que certains pays limitrophes, comme la Guinée Conakry où leurs animaux partaient en transhumance, a récemment fermé  ses frontières. Pour lui, c’est dans ce contexte difficile que le gouvernement a décidé de subventionner l’aliment bétail. Mais, qu’ils sont aujourd’hui confrontés à un paradoxe vis-à-vis de la Fédération Nationale des Huiliers du Mali qui utilise de la graine de coton, cultivé par des agriculteurs maliens et qui est issu de la culture de coton subventionnée par l’Etat malien et qui ne profite pas aux cheptels maliens.

En ce sens, les éleveurs disent ne pas comprendre le refus des huiliers du Mali de participer à la subvention de l’Etat sur l’aliment bétail. « Nous sommes étonnés. Malgré le lobbying de l’PCAM auprès des 76 usines d’égrenage de ce en vue d’accéder à la liste des fournisseurs,  ces usines ont refusé de jouer leur rôle alors que la situation est particulièrement difficile. »

Au dire de Sanoussy Bouya Sylla, les dirigeants de FENALAIT n’ont pas été reçus par l’usine grand fax lorsqu’ils sont passés pour tenter d’acheter de l’aliment bétail. Plus loin, il a souligné que pourtant ils remarquent des camions en file chargé de tourteau en direction de la Mauritanie et d’autres pays limitrophes. « En d’autres périodes dans notre milieu, cela aurait pu être acceptable, mais en cette période d’extrême urgence au Mali, où les pluies ont été rares, le manque d’espace de transhumance, les animaux se meurent. Nous considérons que la graine de coton produit au Mali devrait d’abord profiter aux cheptels maliens », a-t-il précisé. Tout en ajoutant, que l’Etat doit examiner de près cette situation et de prendre des dispositions adéquates en vue d’empêcher la sortie massive de l’aliment bétail du fait que c’est une question de survie nationale. Par ailleurs, les acteurs de la filière élevage invitent les huiliers à reconsidérer leur position et revenir à la table de négociations « Nous ne menaçons personne, mais nul ne peut avoir accès à la graine du coton malien, si l’Etat et les agricultures maliens ne concèdent pas à d’énormes sacrifices pour sa culture. Nous pensons que la graine de coton peut et doit être mieux gérer au Mali pour que  le cheptel malien ne meurt pas », a conclu Sanoussi Bouya Sylla.

Ousmane Baba Dramé

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