Révolution agricole, agriculture durable et résiliente au cœur du Projet de développement rural de Tien Konou et Tamani (PADER-TKT), les qualificatifs ne manquent pas pour magnifier les réalisations du PADER TKT. Pour les proches du coordinateur du PADER TKT, Dramane Diarra, tout est rose. Or la réalité est autre sur le terrain. Pour certains paysans, les objectifs assignés au projet sont loin d’être atteints. Au lieu qu’il contribue à améliorer les conditions de travail et de vie des paysans des zones concernées, il a appauvri dans certains cas. Le projet a péché dans bien de domaines.
Mais nous allons évoquer le cas de la passation des marchés et celui de la localité de Dioro où il y a beaucoup de paysans qui ont été sinistrés pendant les deux campagnes passées à cause des mauvaises installations hydro-agricoles et autres raisons.
Actuellement, il y a une sérieuse désinformation autour du Projet de développement rural de Tien Konou et Tamani (PADER-TKT).
D’abord à titre de rappel, le projet a été doté d’une enveloppe de plus de 14 milliards de FCFA. Il a été financé par la Banque Islamique de Développement (BID) à hauteur de 74% et le Gouvernement du Mali (26%).
Le PADR-TKT qui ambitionnait de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire de notre pays à travers l’intensification et la diversification de la production agricole par des actions de vulgarisation et des mesures de protection de l’environnement est passé à côté dans plusieurs localités de sa zone d’intervention.
A propos des résultats en termes de production et de rendement, les résultats atteints à nos jours ne sont pas à la hauteur des ambitions du projet. Pour s’en rendre compte, il faut aller sur le terrain pour faire le constant. A Dioro, selon nos sources, il y a beaucoup de paysans qui ont été sinistrés pendant les deux campagnes passées. De grosses inquiétudes planent sur la campagne riz à Dioro. Dans un rapport du PADER-TKT il est dit que la production a été triplée de 2 t/ha à 6 t/ha. C’est plutôt le rendement et cela sur les parcelles expérimentales de la zone mais non en production paysanne.
En ce qui concerne la passation des marchés, elle demeure une autre tâche noire du projet. Deux, sur les trois sociétés, qui ont réalisé les travaux de la composante principale du projet, n’ont pas été à la hauteur. Ce qui a conduit à la résiliation de leur contrat. Cela a occasionné des retards sur le calendrier de mise en œuvre du projet.
Ensuite, un troisième point faible du PADER-TKT est relatif à la non effectivité des travaux de planage des parcelles ; la non mise en valeur de la plaine aménagée ; la non mise en place des régulateurs des niveaux d’eau dans certains canaux afin de lutter contre la variation d’eau sur certains tronçons etc.
Seydou Traoré