Le vendredi 12 avril à l’hôtel Sheraton, le Groupe Banque Centrale Populaire, a organisé une grande rencontre économique autour de la problématique du financement des chaines de valeurs agricoles au Mali. Parmi les experts au panel, le Président Directeur Général de l’Agence d’Aménagement des terres et fourniture de l’Eau d’Irrigation (ATI), Dr Lamissa Diakité.Le PDG de l’ATI, avec sa riche expérience de plus de 35 ans de recherche dans les chaines de valeurs et de filière agricoles, a partagé son diagnostic très équilibré avec le public sur le concept de la chaine de valeur, l’évolution des systèmes de financement agricole au Mali et les défis du financement de la chaine de valeur.
Dr Lamissa Diakité, qui est-il ?
Dr Diakité est Titulaire d’un doctorat en Sciences Economiques, spécialisé en ‘’ analyses économiques’’ depuis 2006. Auparavant en 2000, il a obtenu un diplôme de spécialisation en analyse des politiques Agricoles en Afrique.
Sur le plan professionnel, Dr Diakité a travaillé successivement à l’IER en qualité de chercheur, à l’Office Malien du Bétail et de la Viande (OMBEVI), au Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (INSAH) en qualité de spécialiste des marchés Agricoles et au Programme de recherche en Economie des Filières (ECOFIL) en qualité de 1er responsable.
En plus, Lamissa durant sa riche carrière a eu, à gérer plusieurs projets de recherche et collaborer avec plusieurs institutions de recherche et partenaires techniques et financiers tant au niveau national, régional qu’international. Nanti de ce parcours élogieux couronné de succès, Dr Diakité a été nommé en 2017, Président Directeur Général de l’Agence d’Aménagement des Terres et fournitures de l’eau d’irrigation (ATI).
Dr Lamissa Diakité, partage son expérience sur la chaine de valeur agricole
Premier à prendre la parole sur le panel, Dr Diakité dans son exposé à d’abord édifié le public sur le concept définitionnel de la chaine de valeur. « La chaine de valeur, est un concept analytique qui part de l’analyse de l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus pour la mise au point d’un produit » a-t-il définit.
A titre d’exemple, il dira que la chaine de valeur, commence à partir de l’amont de la production avec les fournisseurs d’intrants, les fournisseurs d’équipement et de matériels agricoles, les transformateurs et se termine par les commerçants. Un des points importants dont on parle peu, précise-t-il, est la consommation. Car, poursuit, le PDG de l’AT, c’est au niveau de la consommation que la décision est prise.
Selon lui, il s’agit ni plus ni moins d’étudier la valeur ajoutée par chacun de ces acteurs. « C’est tout comme la chaine d’une mobylette » a-t-il donné comme illustration.
A ses dires, ce concept fait suite au concept de filière, lequel se limite beaucoup plus à l’analyse des comptes consolidés au niveau des acteurs et au niveau des groupes d’acteurs.
Par ailleurs, il dira que le gouvernement s’est toujours préoccupé de la question du financement des activités au niveau du secteur agricole. Pour attester cette affirmation, il dira que la subvention des intrants coûte à l’Etat en ces derniers temps, environ 30 à 40 milliards de FCFA. Cependant, il a souligné que le Mali est un pays sahélien avec des changements climatiques. L’accès au financement, dit-il, devient de plus en plus compliqué et dur.
Suite à cette analyse, le PDG de l’ATI, a retracé l’histoire de l’évolution des systèmes de financement au Mali, cela à travers des banques et aux Systèmes de Financement Décentralisé. « Face au système de financement bancaire, le petit producteur avait beaucoup de difficultés d’accès au financement, il fallait réfléchir à un autre système de financement pour permettre aux petits producteurs d’avoir accès au financement » a-t-il déclaré.
Avant de terminer son analyse, le Dr Diakité, a clairement souligné le véritable défi de financement est la faiblesse des rendements de production. Selon lui, le rendement du coton au Mali, reste faible et très faible. « Pour assurer un bon financement efficient, il faudrait que le revenu des producteurs soit au point » a-t-il suggéré, tout en insistant sur l’amélioration de la productivité. De même, il a noté la nécessité des variétés de semences performantes.
Par Moïse Keïta