En cette période d’épiaison du mil, les paysans dans plusieurs localités du Mali doivent faire face aux ravages d’un insecte très dangereux qui, s’il n’est combattu de façon convenable, peut faire chuter leur production et du coup, créer la famine dans les localités qu’il touche. Il s’agit de la mineuse de l’épi de mil dont le nom scientifique est ‘’Heliochelusalbipuntella’’. Il constitue aujourd’hui l’un des pires cauchemars des producteurs de petit mil au Mali.
En effet, la mineuse de l’épi de mil ou ‘’Heliochelusabipunctella’’ est un papillon nocturne qui pond ses œufs dès le début de l’épiaison du mil au niveau des trois premiers centimètres. Dès la maturité, les larves pénètrent dans l’épi et creusent des galeries à l’intérieur de mine. D’où son nom de mineuse.
Etant donné qu’une seule femelle peut pondre jusqu’à cent œufs, l’épi se trouve complétement dévasté avec la présence d’un nombre élevé de larves à l’intérieur.
Selon les spécialistes, l’adulte de la mineuse de l’épi du mil est un papillon qui mesure 10 à 12 mm et a une envergure de 26 à 28 mm. Ses ailes postérieures ont une couleur rouge brique fortement marquée de noir.
Les larves matures ont une taille de 20 à 25 cm. Elles sont de couleur verdâtre ou jaunâtre et deviennent rouges avant de devenir chrysalide. La chrysalide a une couleur brunâtre avec des points noirs latéraux du 5ème au 7ème segment.
Il s’agit d’un insecte qui se développe en une seule génération par an. Les premiers adultes commencent donc à voler environ un mois après les premières pluies de la saison. Ce vol des adultes s’échelonne sur 3 à 4 semaines. Et les femelles déposent leurs œufs par petits groupes au niveau des rachis de la partie apicale des épis de mil à peine dégagées par la gaine foliaire. Après avoir pondu ses œufs, les larves éclosent au bout de 3 à 4 jours et les jeunes larves sont très mobiles.
Le développement larvaire est complété entre 29 à 39 jours. Et plus de 40 larves peuvent être observées sur un seul épi de mil.
Ces insectes sont très dangereux pour les producteurs de mil car les jeunes chenilles perforent la glume et dévorent l’intérieur de la fleur, empêchant ainsi la formation des grains.
Au Niger par exemple, les niveaux d‘infection des épis de mil peuvent atteindre 95% avec des pertes de rendement en grains de l’ordre de 60%. Au Mali aussi, le taux était très élevé jusqu’au lancement de la lutte biologique contre ce ravageur. Les dégâts sont particulièrement plus importants sur les semis précoces. Les années de mauvaise pluviométrie favorisent aussi les attaques du ravageur. Comme moyens de lutte, les spécialistes préconisent d’éviter les semis précoces d’avril-Mai. Mais aussi, la lutte biologique par lâchers de parasitoïdes.
Le projet ARDT-SMS à pied d’œuvre
Face à l’ampleur des ravages de la mineuse d’épi de mil, l’ICRISAT à travers le projet de diffusion à grande échelle des technologies pour les systèmes de production du sorgho et petit mil (ARDT-SMS) a décidé de mener une lutte sans merci contre ce ravageur.
Soulignons que ce projet a pour objectifs d’améliorer la connaissance des agriculteurs et agricultrices sur les nouvelles technologies de production du sorgho et du mil dans les communautés ; de faciliter l’accès des agriculteurs et agricultrices aux technologies de production du sorgho et du mil afin de renforcer les chaines de valeurs du sorgho et du mil dans les zones cibles de l’initiative Feed the Future (FtF) dans les régions de Mopti et Sikasso.
Au nombre des technologies diffusées par le projet figurent la Gestion Intégrée du Striga et de la Fertilité du Sol (GISFS), les variétés améliorées et les hybrides du sorgho et du petit mil, le traitement des semences et la lutte biologique contre la chenille mineuse de l’épi de mil.
La lutte contre la mineuse de l’épi de mil est ainsi l’une des activités majeures de ce projet. Cela se passe par des lâchers invasives dans les champs d’un parasitoïde appelé ‘’habobraconhebetor’’. Il s’agit d’un parasitoïde ennemi naturel de la mineuse de l’épi de mil dont le nom scientifique est ‘’heliocheilusalbipunctella’’. Un procédé qui permet de lutter efficacement contre ce ravageur dont les attaques à répétition avaient poussé de nombreux paysans à délaisser la culture du mil au profit d’autres céréales. Il s’agit d’une méthode révolutionnaire, peu onéreuse et très respectueuse de l’environnement et recommandée par les spécialistes à cause de son taux élevé de réussite.
Le Projet de Diffusion à Grande Echelle des Technologies pour les Systèmes de Production du Sorgho et du Mil (ARDT-SMS) est mise en œuvre par l’ICRISAT et ses partenaires, avec le soutien financier de l’USAID dans le cadre de l’initiative Feed the Future.
D Diama
“le nom scientifique est ‘’Heliochelusalbipuntella’’
Eèèèèh Allah!
Rien que le temps d’arriver à prononcer correctement son nom, cette bactérie doit pouvoir ravager tranquillement 2 ou 300 hectares!
Au fait, son nom Bambara c’est quoi?
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