De l’engrais frelaté à la caution d’engrais vendue : L’honorable Bakary Koné dévoile le mode opératoire d’un crime contre la production nationale

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Affaire « engrais frelatés » : Bakary Koné, un député de la majorité présidentielle, réclame la tête du ministre Tréta
Bakary Koné

L’Honorable Bakary Koné élu à Koutiala, celui-là même qui avait adressé des questions orales au Ministre du développement rural en 2015, sur les engrais frelatés, revient encore avec un nouveau dossier. Engrais et trafic de caution. Cette fois-ci, il est question de la vente de la caution ou la subvention accordée par l’Etat aux paysans, par les services de l’agriculture, aux fournisseurs véreux d’engrais. Autrement dit, les fournisseurs de l’engrais avec la complicité des services de l’agriculture obtiennent des cautions, leur permettant d’aller au trésor et se faire payer sans avoir eu à fournir l’engrais, qui est ainsi détourné de sa destination. Cette année environ 30 à 40% de la subvention de l’Etat sur les engrais est ainsi détourné par les services de l’agriculture, par la vente pure et simple des cautions aux fournisseurs, selon l’honorable Bakary Koné, un enfant du terroir. Ainsi fournisseurs et agents de l’agriculture s’en sortent avec des milliards de nos francs sur le dos de l’Etat, car les quantités d’engrais prévus ne sont pas utilisées. Les productions agricoles prévisionnelles ne sont jamais atteintes. Cependant pour masquer leur vol, les agents en charge de l’estimation de la production par un jeu de chiffre gonflent les résultats.

Ainsi l’Honorable Bakary Koné, élu à Koutiala entend défendre les intérêts des producteurs, comme à son habitude (il l’a fait dans le cas de l’engrais frelaté), car estime-t-il « les intérêts des paysans et du pays sont dangereusement menacés par les agents véreux du service du développement rural en charge du développement de l’agriculture et de la défense des intérêts du paysan ».

Selon le député ce qui est en cours cette année est plus grave que la question de l’engrais frelaté. Certes le président de la république a fait preuve de volonté politique par cette subvention des engrais afin de booster la production agricole, mais les services techniques de l’agriculture semblent profiter de cette action salutaire, pour se remplir les poches en vendant la caution.

Quel est le mode opératoire mis en place par les agents, pour priver les paysans de la caution technique et les vendre aux fournisseurs ?

Les engrais et le mode opératoire

Dans un document déposé à notre rédaction, l’honorable Bakary Koné précise : « Pour mémoire le prix de référence de l’engrais NPK est de 19 880FCFA, le sac de 50 kg, et celui de l’urée est de17 000 FCFA pour la même quantité. Ces deux engrais représentent environ 99% des engrais utilisés au Mali. Le prix subventionné du NPK est de 11 000FCFA/sac soit une différence de 8 800FCFA/sac payé par l’Etat. Le Prix subventionné de l’urée est de 11 000FCFA/sac soit une différence de 6 000FCFA/sac payé par l’Etat. Sur le terrain les agents vendent la caution à 1 000FCFA /sac pour l’urée, et 2000FCFA/sac pour le NPK ». En achetant le sac à ce prix le fournisseur aura un gain de 8 800-2000=6 600 pour le NPK et pour l’urée 6 000-1000=5000, poursuit le député. Il s’agit là de remplir une fiche de caution technique au nom du paysan X fictif en mentionnant sur sa fiche par exemple 20 sacs de NPK et de 17 sacs d’urée. « Par ce système, le fournisseur sans fournir un kilogramme d’engrais, puisque le paysan n’existe pas, présente en fin de campagne au trésor public, le nombre de fiche de caution obtenue en NPK et en urée, pour se faire payer », explique le député Bakary Koné. Ainsi fournisseurs et agents de l’agriculture s’en sortent avec des milliards de nos francs sur le dos de l’Etat, car les quantités d’engrais prévus ne sont pas utilisées. Les productions agricoles prévisionnelles ne sont jamais atteintes. « Cependant pour masquer leur vol les agents en charge de l’estimation de la production par un jeu de chiffre gonflent les résultats. Conséquences malgré les quantités importantes annoncées produites en céréale chaque année, les prix des céréales sèches mil, sorgho, maïs sont toujours en hausse car ce qui est estimé et communiqué n’a jamais été produit car les quantités de NPK et de l’urée prévues pour donner un coup de fouet à la production ne sont pas correctement utilisées », selon Bakary Koné. Cette année environ 30 à 40% de la subvention de l’Etat sur les engrais est ainsi détourné par les services de l’agriculture, par la vente pure et simple des cautions aux fournisseurs. Cela entraine automatiquement un manque à gagner de l’ordre de 30 à 40% sur la production, si rien n’est fait pour sauver ce qui peut l’être encore, lance-t-il l’alerte.

Propositions concrètes

« Nous vous rappelons les 100 000 tonnes de manque à gagner sur la production cotonnière avec l’utilisation de l’engrais frelaté. Effectivement en fin de campagne le ministre de l’agriculture a confirmé cette perte », indique-t-il, tout en souhaitant une enquête indépendante du service de l’agriculture, diligentée dès cette semaine dans les zones agricoles et auprès des agriculteurs de Tombouctou, Banamba, Kita, Sikasso, Kolokani etc. aux fins de sanctionner, punir les coupables. Le député propose également « pour la transparence, une liste des bénéficiaires par commune et par cercle devra être affichée en fin de campagne avec les quantités réellement livrées. Remettre également à chaque chef de village la liste des bénéficiaires avec les quantités livrées par bénéficiaire. Pour les prochaines campagnes, il est impératif de procéder à un appel d’offre ouvert aux principaux fournisseurs pour les besoins de la campagne », propose-t-il. Ainsi, les fournisseurs retenus livreront les engrais selon un cahier des charges bien spécifique dans la commune ou le cercle qui leur auront été adjugés. Et la réception est effectuée dans chaque région par une commission composée des agents désignés par les Départements et/ou Directions ci-après : Ministère de l’Economie et des Finances, Ministère de l’Agriculture, Contrôle qualité, Direction Régionale de l’Agriculture, Direction Régionale du Trésor et Direction Régionale du Contrôle Financier, poursuit-il ses propositions. Au cours de la réception, la commission procédera au contrôle des quantités livrées (Bordereaux de livraison), à la pesée de quelques sacs choisis au hasard et au prélèvement d’échantillons pour analyse. La réception définitive sera prononcée par le Ministère de l’Agriculture après signature du Procès-verbal de conformité par tous les membres dudit comité. Les factures des fournisseurs retenus sont déposées auprès du DAF du Ministère de l’Agriculture accompagnées de l’Attestation de Réception Définitive. Leurs paiements suivent la procédure normale de la dépense publique.

Synthèse B. Daou

Source : Honorable Bakary Koné élu à Koutiala

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1 commentaire

  1. VraiX mon député. Dans le cercle de San plus précisément à Sourount cette opération aussi me semble très sombre. La caution est donnée sur conditions de connaissances tandis que d”autres peuvent faire deux ou trois semaines sans être appelé Le plus grave est que les commerçants le débloque en quantité de leurs besoins Et c”est ce phénomène qui nous désespéré de ce pays

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