Rouge, jaune ou bleue, grosse, petite ou allongée, juteuse, sucrée ou acidulée elle est consommée partout dans le monde avec une production annuelle de plus de 60 millions de tonnes dans le monde et 218 963 tonnes au Mali en 2021. Eh oui, il s’agit bien d’elle, la tomate ! Il en existe de nombreuses variétés, plus de dix-huit. A Bamako, ce n’est pas la sauce tomate qui manque au rendez-vous des déjeuners.
Elle a été introduite sur les tables européennes au XVI siècle par Christophe Colomb, et en Afrique en 1905 grâce aux Espagnols.
“Elle est d’origine adaptée au climat tropical, et est cultivable sous abri durant toute l’année. Du semis à la récolte, il faut compter minima 4 à 5 mois”, explique Amadou Dicko Sidibé osiériculteur. “L’un des conforts de sa culture, sous abri est la protection contre les éléments externes, qui pourraient la fragiliser ou l’endommager”, ajoute-t-il.
Très répandue en Chine, la perliculture offre de gros avantages aux fermiers, avec la possibilité de produire de nombreux végétaux, en grande quantité et en évitant certains aspects contraignants de la culture en plein air. “Elle favorise la production moderne intensive, qui offre la possibilité de produire en grande quantité et en qualité, sur un petit espace contrairement à la production extensive”, ajoute Ibrahim Diakité agronome. Les plantes ressentent moins le changement climatique et les intempéries sous serre.
Toute première serre
Le désir de Tibère, deuxième empereur de Rome de 14 à 37 après J.C, de manger des concombres en une période où la température descendait, sous le point de congélation durant l’hiver, est à la base de la création de la toute première serre. La température de culture idéale est comprise entre 15° C et 24 °C. En dessous, les plantes souffrent de stress et leur développement s’arrête. A partir de 28 °C la croissance ralentie et la photosynthèse s’interrompt.
Pour réguler la température là-dessous, M. Sidibé explique qu’on peut utiliser des alternatives naturelles ou artificielles, soit avec un chauffage pour culture ou en aérant l’intérieur. Concernant la tomate, la température moyenne doit être de 18°C afin qu’elle se porte le mieux. La fibre de coco est utilisée pour sa culture hors-sol, avec un système d’irrigation goutte à goutte, permettant d’approvisionner chaque plante, de la quantité nécessaire d’eau, d’azote, de phosphore et de potassium.
“Les productions peuvent atteindre 20 kg au mètre carré tandis qu’en plein air, elles ne dépassent pas 4 kg”, confirme Moussa, employé dans une ferme. Un gain fou, en espace, en temps et surtout en sou.
“Même avec une serre, les plants ne sont pas complètement protégés des insectes. Certains arrivent à se glisser à l’intérieur, et à se multiplier”, souligne M. Sidibé. Astucieusement, on lutte contre ces insectes nuisibles, sans faire recours aux pesticides qui ne sont bons ni pour l’environnement ni pour la santé. Tels que les mouches blanches, qui sont l’une des pires ennemis de la tomate.
“Ces petites bestioles sucent la sève des feuilles et provoquent le dépérissement de la plante. Ainsi, elles sont neutralisées par des acariases. Des micros guêpes qui pondent leurs œufs dans les larves de mouches blanches, empêchant ces dernières de se reproduire. On peut également introduire des coccinelles, qui se nourrissent de larves”, détaille, Amidou Coulibaly, agriculteur.
Véritable guerre
Pour chaque insecte nuisible, il existe un insecte auxiliaire. Très observateurs, les fermiers dans les fermes modernes capturent les insectes auxiliaires, et lancent la contre-attaque au moment opportun. Sans que cela soit visible, à l’œil nu, c’est une véritable guerre, qui se mène entre insectes sous certaines serres. La culture de la tomate sous serre, parait bien plus avantageuse que celle en plein air.
Cependant, une serre peut coûter excessivement cher, selon sa nature. L’aluminium, l’acier sont utilisés pour la structure. Les modèles en tunnel sont les plus prisés, par les maraîchers, ceux en verre sont les plus chers, serre balcon, les types jardin sont idéales pour les demeures. Il est indispensable de procéder à un contrôle rigoureux des plants puisqu’en cas de maladies, la propagation est plus rapide comparée à la culture en plein air.
Légume fruit
Classés comme fruit par les botanistes, la tomate et le concombre sont préparés comme des légumes, ce qui leur vaut l’appellation de légumes fruit. Pour sa surabondance en vitamine C et E, en fibre, calcium, zinc ou encre magnésium, elle est sollicitée autre part que dans les cuisines. On l’utilise en cosmétique puisqu’elle contribue à la préservation de la jeunesse, à l’amélioration de la couleur de la peau, de l’état des ongles et des cheveux grâce à sa forte teneur en acide ascorbique. La tomate est idéale pour garder la ligne, elle laisse très vite une sensation de satiété.
“Pour un certain nombre de maladies, il existe des contre-indications à sa consommation”, rappelle Bakary Togola, médecin généraliste. Du coup, pour les personnes atteintes de maladies comme la goutte, des maladies du rein, de l’arthrite ou de gastrite, elle peut être nocive
La population de Baguinéda au Mali est sûrement nostalgique de l’usine de fabrication de nutriment concentré de tomates qui offrait de l’emploi à la population.
Fatoumata Sira Sangaré
(stagiaire)