Les assises nationales sur le coton doivent permettre d’identifier les voies et moyens susceptibles de favorise une véritable relance de la culture du coton à partir de 2021/2022 à travers la formulation de propositions concrètes visant à renforcer la résilience, la durabilité la rentabilité et la compétitivité de la filière cotonnière du Mali.
Le lancement des assises nationales sur le coton a eu lieu ce lundi, 18 janvier 2020 à l’hôtel de l’Amitié sous la présidence de Monsieur Moctar Ouane, Premier ministre, Chef du Gouvernement. Il avait à ses côtés, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed, le PDG de la CMDT Nango Dembélé. C’était en présence de l’ensemble des acteurs du coton.
Dans son allocution le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, a souligné que la filière coton a traversé d’énormes crises avant celle de la campagne 2020-2021 à savoir :
La crise de 2000-2001 fait suite à la baisse de la ristourne passée de 40 FCFA/kg en 1989/1999 à 5 FCFA/kg en 1999/2000, avec un prix plancher de 145 FCFA/kg. L’augmentation du prix plancher à 160 FCFA/kg en 2000/2001 par l’Etat, sera jugée insuffisante. Trop peu et trop tard, selon plusieurs zones de production.
Le mouvement de boycott qui s’en est suivi s’est traduit par une chute de production de 459 000 tonnes en 1999/2000 à 242 000 tonnes en 2000/2001. Une baisse de plus de 40%.
La deuxième crise de 2008-2009 résulte d’une augmentation spectaculaire sur le marché mondial du prix des principaux engrais du système coton. En effet, le prix de cession du complexe coton est passé de 12 000 FCFA/sac en 2007/2008 à 17 210 FCFA/sac, complexe céréales de 11 000 FCFA à 16 370 FCFA/sac et l’urée de 10 275 FCFA à 17 690 FCFA/sac. Malgré l’augmentation du prix d’achat du coton par les autorités de 160 FCFA/kg en 2007/2008 à 200 FCFA/kg en 2008/2009, il y a eu un mouvement de boycott de la culture du coton.
La troisième crise de 2020-2021 découle de la pandémie du Covid 19. Cette pandémie a eu un impact sur le cours de la fibre du coton qui est passé de 1013 FCFA/kg en position FOB à 772 FCFA/kg de mi-février à fin mars 2020.
Une telle situation a eu une répercussion directe sur la détermination en avril 2020 du prix d’achat du coton au titre de la campagne 2020/2021 qui est passé de 275 FCFA/kg en 2019/2020 à 200 FCFA/Kg en 2020/2021, soit une réduction de 27%, les intrants agricoles étaient cédés au prix coûtant.
L’annonce des prix d’achat du coton graine et de cession des intrants ainsi que les difficultés liées au renouvellement des organes du réseau coopératif ont été les facteurs déclencheurs du boycott de la culture du coton au titre de la campagne 2020/2021 a indiqué Mahmoud Ould Mohamed.
Au cours des présentes assises, qui sont prévues du 25 au 30 janvier dans le quatre filiales du coton, les acteurs, a dit le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, doivent répondre aux questions suivantes :
Quelles sont les leçons apprises des différentes crises et pourquoi les solutions envisagées n’sont-elles pas fonctionné ? Quelles sont les actions de relance de la culture du coton recommandées à partir de 2021/2022 ? Quelles sont les actions devant permettre l’amélioration du mécanisme d’approvisionnement en intrants ? Quelles sont les stratégies d’amélioration de la gouvernance de la filière, et des capacités opérationnelles des organisations paysannes ; Quelles sont les attentes vis-à-vis de l’état ? Quels sont les mécanismes de financement de la recherche cotonnière ?
Dans son discours d’ouverture du Premier ministre, a déclaré que la filière coton contribue substantiellement aux recettes fiscales et douanières, aux bilans des banques, à la stimulation de l’activité hôtelière et de celle du petit commerce ambulant ainsi qu’à la création d’emplois. Ce faisant, plus de 4 millions de personnes bénéficient de la culture du coton comme source de moyens d’existence.
Il s’y ajoute que la filière coton contribue à hauteur de 15 % à la formation du produit intérieur brut (PIB) et occupe la seconde place après l’or au plan des recettes d’exportation.
A cet égard, ajoute le Premier ministre, les présentes Assises constituent un rendez-vous important en ce qu’elles doivent permettre d’identifier les voies et moyens susceptibles de favorise une véritable relance de la culture du coton à partir de 2021/2022 à travers la formulation de propositions concrètes visant à renforcer la résilience, la durabilité la rentabilité et la compétitivité de la filière cotonnière du Mali.
Bréhima Diallo