Le Ministère de l’Economie et des Finances, en collaboration avec certains départements ministériels tels que la Santé et l’Hygiène publique, les Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la coopération internationale, en partenariat avec le Programme Alimentaire mondial (PAM) et l’Ambassade du Canada au Mali, procédera demain mardi 07 février au Centre international de conférence de Bamako, au lancement d’une l’étude intitulée : ”le Coût de la Faim en Afrique – le cas du Mali”.
Aujourd’hui, les études sur le coût de la faim en Afrique (COHA) représentent la première tentative organisée pour quantifier le fardeau économique dû à la malnutrition et au retard de croissance à travers le continent. Les études publiées jusqu’ici indiquent que chaque année, les pays africains perdent jusqu’à 16,5% du PIB à cause de la malnutrition infantile. Ces chiffres alarmants sont obtenus en calculant les coûts supplémentaires de la santé, les charges supplémentaires du système éducatif et la productivité de la main-d’œuvre inférieure à la malnutrition.
A ce jour, les études de la COHA ont été publiées dans onze (11) pays et cinq autres sont en cours. Un grand nombre de pays se disent intéressés et doivent se joindre au processus. L’objectif est de couvrir l’ensemble des 53 Etats de l’Union Africaine. Dans ces 11 pays, aucun n’a été exempté de l’impact de la malnutrition sur le PIB bien que cela ait été largement démontré.
Il faut noter que malgré la croissance économique et la transformation sociale à travers l’Afrique, conjuguée à des progrès significatifs enregistrés dans la lutte contre la pauvreté, il existe encore d’énormes défis à relever en termes de sécurité alimentaire et de nutrition. La malnutrition et le retard de croissance des enfants représentent un lourd tribut pour la plupart des économies du continent.
L’étude sur le coût de la faim en Afrique (COHA) est un projet mené par la Commission de l’Union africaine (CUA) et soutenu par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Plusieurs pays ont pris part à cette étude qui vise à estimer les coûts économiques de la sous-nutrition infantile en évaluant ses conséquences socio-économiques associées aux secteurs de la santé, de l’éducation et de la productivité. Elle permet de démontrer les retombés économiques (potentielles) qui peuvent être obtenues si des investissements appropriés sont effectués dans la nutrition.
Youssouf Sangaré