Fort de cette réalité, et au regard de l’immensité des besoins d’équipement du monde rural, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a annoncé, au dernier Conseil supérieur de l’agriculture, une dotation des producteurs de 1000 tracteurs et accessoires, subventionnés à hauteur de 50%.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet présidentiel de rehausser le taux d’équipement des producteurs de 40 à 60%. Ce programme pilote de mécanisation, de par sa contribution à la consolidation du niveau global du parc motorisé du pays, permettra de réduire la pénibilité de nombreuses tâches agricoles et de réaffecter ainsi les économies de temps de travail à d’autres acticités économiques très profitables, notamment pour les femmes et les jeunes, qui constituent les bras valides et qui sont le plus enclins à l’exode rural.
Aussi trouve-t-il sa justification dans le contexte de changements climatiques, se traduisant par le recul des isohyètes et marqués par l’insuffisance et l’irrégularité de la pluviométrie. Le travail de préparation du sol reste une contrainte majeure à l’extension des terres cultivées et au respect du calendrier cultural.
Face à ces réalités, l’avènement du Programme Pilote d’Équipements Agricoles Motorisés doit être perçu comme une opportunité à saisir afin de bâtir un véritable programme national d’équipements agricoles. Dans ses critères d’affectation des tracteurs, le programme prend en compte les quatre grandes zones climatiques, correspondant à quatre zones agro-écologiques, qui renferment différents bassins de production du Mali.
Ces zones se répartissent comme suit. La zone saharienne, au nord, qui couvre 51% du territoire national, est une zone désertique, à pluviométrie annuelle inférieure à 200 mm. Elle est une zone à bassin de production d’élevage par excellence et de pratique de cultures oasiennes (dattes et cultures maraîchères). Cette zone contribue pour 5% à la production nationale agricole.
S’y ajoute la zone sahélienne, au centre, qui couvre 23% du territoire, avec une pluviométrie annuelle comprise entre 200 et 600 mm. Elle est un bassin de production dédié au mil – sorgho, aux légumineuses et au maraîchage, et contribue à hauteur de 26% à la production nationale agricole.
La zone soudanienne, au sud, couvre 17,5% du territoire, avec une pluviométrie répartie sur cinq mois qui varie de 600 mm au nord à 1000 mm au sud. Elle est un bassin à production de riz pluvial, maïs, coton, riz irrigué, mil – sorgho, fruits et légumes et légumineuses. Cette zone contribue à hauteur de 65% à la production globale agricole du pays.
Enfin, la zone soudano-guinéenne, à l’extrême sud du pays, couvre 6% du territoire, avec une saison des pluies qui s’étale sur une période de six mois et une pluviométrie de plus de 1000 mm par an. Cette zone est un bassin dédié à la production du coton, du maïs, du riz pluvial, des fruits et légumes. Elle contribue à hauteur de 4% à la production globale du pays.
A ces principales zones écologiques s’ajoutent le Delta intérieur du fleuve Niger et la région lacustre, qui constituent chacun une entité écologique spécifique, en tant que régions humides à cheval sur les zones soudanienne et sahélienne. Elles constituent un bassin de production de riz irrigué, de blé, de tubercules, de légumes, de mil -sorgho dunaire, de sorgho de décrue.
C’est donc sur la base de ces bassins que la répartition proprement dite des 1000 tracteurs du Programme sera faite. Ainsi, le bassin cotonnier va bénéficier de 450 tracteurs, tandis que les bassins rizicole et celui du maïs, du mil et du sorgho auront respectivement 200 et 350 tracteurs.
En application de ces critères, 120 tracteurs vont revenir à la région de Kayes, 290 à Sikasso, 120 à Koulikoro, 110 à Mopti, Tombouctou et Gao auront 30 tracteurs chacun, contre 20 pour la région de Kidal et 60 pour le District de Bamako.
Quid des conditions d’acquisition de ces tracteurs?
Conformément au quota accordé à chaque Région, les postulants (exploitants agricoles, entreprises agricoles, organisations socioprofessionnelles) formulent des demandes, sur la base de critères d’éligibilité comportant des renseignements relatifs entre autres à la filiation (nom, prénom, noms des parents), sexe et âge, copie légalisée de la pièce d’identité, adresse complète (région, cercle, commune, village, contact, etc.) et l’activité principale (à préciser), s’il s’agit d’une personne physique.
Les personnes morales, quant à elles, doivent préciser la dénomination de la structure, nom et sigle, références du récépissé, copie légalisée du récépissé et date de création entre autres. Au plan technique, les renseignements doivent comporter des données sur l’exploitation individuelle, comme la superficie exploitable (cultivée et jachère) minimum 20 ha, un certificat d’enregistrement de l’exploitation, un bordereau de versement de l’apport personnel ou un relevé bancaire attestant de la disponibilité de l’apport personnel de 20 % du montant dans le compte et le numéro du compte d’exploitation pour les trois dernières années, pour ne retenir que ceux-ci.
Yaya Samaké
Toujours les mêmes
DANS VOTRE ARTICLE
IL FAUT COMMUNIQUER LE PRIX DES TRACTEURS AFIN QUE CHACUN SACHE COMBIEN IL DOIT REUNIR POUR LES ACQUERIR
LES MEDIAS DOIVENT FAIRE PLUS DE TAPAGE MEDIATIQUE POUR QUE LES TRACTEURS SE VENDENT
30 tracteurs pour Tombouctou et Gao, c’est très peu. On devrait aussi tenir compte du fait que les régions du Sud sont déjà plus mécanisées que celles du Nord. En plus, la petite région de Kidal (en terme de population) qui n’a pratiquement pas d’activités agricoles s’en sort avec 20 tracteurs contre 30 pour Gao et Tombouctou réunies. La répartition n’est pas équitable.
Rectificatif, c’est plutôt 30 tracteurs par région soit 60. Par contre aucune précision n’est donnée pour la région de Ségou même si par ailleurs on parle de zone rizicole.
Cette opération est une continuité de l’esprit du Mali puissance agricole. Mais faudrait il que ces matériels arrivent aux vrais acteurs, puisse que dans ce pays tout se négocie au noms des pauvres paysans oubliés au moment de la répartition des biens.
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