Il y a du nouveau dans le contentieux judiciaire pour la tête de la confédération des sociétés coopératives producteurs de coton. La Cour d’Appel de Bamako a rétabli Souleymane Fomba à son poste d’administrateur judiciaire en infirmant l’ordonnance gracieuse du tribunal de la commune III. Souleymane Fomba aura comme mission, dans un délai de 6 mois, faire l’audit des milliards gérés par Bakary Togola et son clan et d’organiser des élections sur la base des textes de l’Ohada.
Les producteurs de coton sont très mécontents de Choguel Maïga, le Premier ministre. La semaine dernière, ils ont fait une démonstration de force dans la ville de Kadiolo dans la région de Sikasso. Les producteurs de coton menacent ainsi de ne pas vendre leur production de la saison agricole en cours si le gouvernement n’applique pas les recommandations des assises sur le coton, organisées par le gouvernement de Moctar Ouane.
La recommandation phare de ces assises veut que le gouvernement mette en place un collège transitoire à la tête de la confédération des producteurs de coton. Puisque le gouvernement de Choguel n’a pas mis en application les recommandations de ces assises, les paysans lui en veulent au point de vouloir refuser de travailler avec son équipe. Celui qui n’a pu appliquer les recommandations des assises sur le coton, pourrait-il le faire au niveau national dont il réclame.
Au même moment, Choguel est allé parler à Genève au nom des paysans qui sont mécontents du gouvernement. Selon lui, les pays producteurs du coton en Afrique au Sud du Sahara, sont parvenus pour la première fois à mobiliser toute la communauté internationale autour de leurs préoccupations et à inscrire la question du coton dans les négociations multilatérales avec conviction, engagement et méthode.
L’Or blanc représente 11,3 % des recettes d’exportation et 3,7 % du PIB. C’est donc dire que le coton constitue un produit stratégique pour l’économie. Un produit de base, créateur de croissance, pourvoyeur d’emplois et de recettes pouvant aider nos pays à lutter plus efficacement contre la pauvreté, notamment en milieu rural et au sein des communautés défavorisées. « Lorsque nous parlons du coton, nous pensons toujours bien évidemment à nos paysans, à leur dénuement qui ne leur permet pas souvent de vivre dignement jusqu’à la prochaine campagne cotonnière », a dit Choguel.
Pourquoi Bakary Koné s’acharne et la richesse de Bakary Togola ?
Rappelons que la confédération, chaque année reçoit des ristournes de la CMDT après la vente des cotons fibres et la graine aux huileries. C’est ainsi, suiva,t la clé de repartition de ces ristournes, le fonctionnement de la confédération bénéficie d’au moins 1 milliards 400millions, ajouté à cela des montants redristubués aux paysans par kilo. Elle rcoit aussi, dans la vente des cahiers de charge pour l’appel d’offres des intrants du coton 400 millions minimum par an que le président de la confédération gérait à sa guise. C’est pourquoi Bakary veut cette place pour se sucrer.
Le combat noble des cotonculteurs
Ce n’est donc pas difficile de comprendre le combat noble des cotonculteurs. Ils veulent que l’argent de fonctionnement, l’argent du prix des cahiers et toutes autres recette de la confédération soient renvoyés à la base suivant une clé de répartition dans les 42 secteurs. Les plus petits secteurs pourront avoir chaque année plus de 80 millions. Et les plus gros secteurs comme Kokofata, Dioila, Koutiala, Yorosso, Sikasso, Niena pourront avoir 100 à 150 millions. Suffisant pour enclencher toute action de développement local.
Les cotonculteurs sont avec Nango pour la simple raison que ce dernier aussi est pour l’application des recommandations des assises. Cette recommandation ne semble faire l’affaire du clan Togola et autres, c’est pourquoi ils en veulent au PDG de la CMDT, Nango Dembélé.
A.D