Le PDG refuse de tirer la couverture de cette performance sur sa modeste personne. Il est très prudent, déclarant «la CMDT ne se porte pas si mal», malgré la performance et l’exploit de l’exercice passé.
En effet, notre coton se vend très bien, les clients sont de plus en plus satisfaits de la qualité du produit, la société s’endette de moins en moins – depuis le 30 juin, elle a fini de payer des dettes, alors que la date prévue était le 31 décembre de la même année. Ce payement par anticipation procure déjà une économie de 3 milliards de FCFA, au détriment des banques, bien sûr.
Autres signes de performance: la production agricole, qui a augmenté de 440 000 tonnes à 548 695 tonnes, le rendement à l’hectare, qui a également augmenté, les pannes techniques, qui ont considérablement diminué dans les usines, les pièces de rechange, moins coûteuses. En outre, les paysans ont été payés depuis 15 avril 2014, et non en fin d’année.
Ce n’est pas tout. La subvention de l’Etat a augmenté et le Mali s’est classé 2ème producteur de coton en Afrique, après le Burkina Faso. S’y ajoute le recouvrement en cours des créances: 23 milliards de FCFA auprès de l’Huicoma d’Aliou Tomota, suite à un arrêt de la Cour suprême et 1,5 milliards de nos francs auprès d’un négociant togolais, suite à une autre décision, de la justice togolaise.
La zone CMDT, c’est également 1,9 millions de tonnes de céréales, dont 600 tonnes à l’exportation. Ce sont près de 4 millions de Maliens qui vivent directement des activités de la zone CMDT, dans les régions de Sikasso, Ségou, Koulikoro et Kayes.
La CMDT, il faut le dire, est un fleuron de notre économie. Son principal actionnaire est l’Etat du Mali, avec 99,48% des actions. Elle contribue à renflouer les caisses de l’Etat: 7 milliards de FCFA en impôts, sans compter les dividendes que l’Etat s’apprête à empocher, soit 2 milliards pour l’exercice passé.
Grâce à cette société, l’Etat perçoit au niveau des banques des taxes sur les affaires financières, suite aux opérations de la CMDT. Les assurances gagnent leur part, soit 2 milliards de nos francs, les pétroliers aussi y trouvent leur compte, avec plusieurs milliards de nos francs, sans parler des autres fournisseurs et transporteurs, qui vivent directement ou indirectement des activités de la CMDT.
Faisons l’économie des huileries et de l’aliment bétail. Qui dit mieux! La CMDT, c’est vraiment le macro économique. C’est pourquoi le PDG tient à maintenir le cap de la productivité, sachant bien que le prix du coton est fixé ailleurs, en fonction de plusieurs paramètres, dont la valeur du dollar.
Chahana Takiou