Coton biologique : Une opportunité à saisir par le Mali

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De plus en plus, le nombre de producteurs du coton bio s’accroît. Ce qui est une bonne chose dans la mesure où la demande du marché international est toujours supérieure à l’offre.

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Rentré tard dans la culture du coton bio, le Mali a reçu l’engagement de 4445 producteurs, dont 1583 femmes pour 2595 ha. Ce qui donne une production prévisionnelle de 1200 tonnes pour la campagne 2008. Le Mali occupe ainsi une place de choix dans la production avec 260 tonnes de coton bio et équitable sur une production totale de 406 pour l’Afrique de l’Ouest.

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Une organisation de producteurs de coton dénommée Mouvement biologique malien (Mobiom) a vu le jour avec le soutien d’Helvetas Mali et l”appui de la CMDT. Elle veut faire de la culture du coton biologique un moyen de lutte contre la pauvreté. Ainsi, un programme triennal (2006-2008) a été adopté afin d’assurer l”accroissement de la production à travers une augmentation du rendement et l”autonomisation de la filière. Ces structures entendent augmenter la production du coton bio en 2008.

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Dans les cercles de Kolondièba, Yanfolila et Bougouni, Garalo, la phase expérimentale (1998 à 2001) a permis d”impliquer les cotonculteurs ainsi que les prestataires de services dans la culture du coton biologique. Lors de la campagne 2005, plus de 1700 producteurs de coton dont 40 % de femmes ont cultivé le coton biologique pour une production estimée à 386 tonnes. Ces résultats ont permis à Helvetas Mali d”accompagner les producteurs à obtenir les certificats de conformité biologique et de commerce équitable décernés respectivement par Ecocert international et Fair Trade Labelling Organisation (FLO).

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De nos jours, les projets se multiplient avec l”espoir de favoriser cette culture respectueuse des écosystèmes et qui rapporte plus aux agriculteurs. Pour toutes ces raisons, le coton biologique devrait avoir une place de choix dans l’agriculture africaine. Ce coton, selon le directeur de Mobiom, El Moctar Nguiro, diminue le risque d”endettement chez les paysans et leur permet de vivre du fruit de leur travail en respectant l”environnement et leur santé.

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« Culture rentable »

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Les producteurs s’en tirent avec 306 F CFA par kilo contre 160 F CFA pour le coton conventionnel. La culture sans produits chimiques suscite donc l”engouement des paysans. Dans le cadre d”un projet de coton biologique lancé en 2002, Helvetas, les sociétés Migros et Switcher se sont engagées à acheter cette matière à un tarif équitable pour en faire des habits et de l’ouate labellisés Max Havelaar.

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Toutefois, la production de coton bio est contraignante. Elle demande un équipement de base, de la fumure organique et de la main-d’œuvre. « L”agriculture biologique est un système de production qui valorise les ressources naturelles existantes et qui n”autorise pas l”utilisation des intrants chimiques de synthèse comme les engrais minéraux et les pesticides de synthèses », témoigne Sidi Ballo, un jeune producteur de Madina Kouroulamini. Si pour cette année, il n’a aucune idée de ce qu’il a récolté, il avoue néanmoins avoir beaucoup récolté. Et cette performance du jeune Ballo a été constatée de visu par les participants à l’atelier tenu du 12 au 13 novembre à Bougouni.

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Après Migros et Switcher, des acheteurs comme Hess Natur, Mark & Spencer ou des entreprises françaises de textiles s”intéressent au coton bio venant de l’Afrique de l’Ouest. « Nous nous approvisionnons actuellement en coton africain équitable, mais la dimension environnementale viendra renforcer ce label », affirme Stéphane Lambert, directeur d’une société de fabrique de tissus.

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Ce fabricant français de tissus pour vêtements professionnels estime que 10 % de sa clientèle s”y intéresse et qu”elle atteindra 30 % à l”avenir. Face à cette quête d”or blanc durable, Helvetas cherche à développer la filière et vient pour cela de s”allier avec la société cotonnière française Dagris, déjà impliquée dans la production équitable non biologique.

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Aujourd’hui, il serait raisonnable que les paysans maliens se tournent vers le coton bio pour trois raisons fondamentales. Primo, le coton biologique a un avantage comparatif sur le marché international contrairement au coton conventionnel. Secundo, le marché du coton biologique est porteur du fait de la faiblesse de l”offre par rapport à la demande croissante des firmes. Et tertio, le coton biologique est rémunérateur car, il dispose d”un prix minimum garanti qui est de 272 F CFA le kg pour les producteurs.

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« La culture du coton bio diminue le risque d”endettement chez les paysans et leur permet de vivre du fruit de leur travail en respectant l”environnement et leur santé », a énuméré N”Guiro du Mobiom.

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Une chose est sûre, les cotonculteurs ouest-africains voient dans le coton biologique et équitable une opportunité unique à saisir. D’où leur détermination à s’investir dans le projet.

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Amadou Sidibé

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(envoyé spécial)

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