De 241 697 tonnes en 2009-2010, la production du coton biologique a baissé jusqu’à atteindre 151 079 tonnes en 2010-2011, soit une chute de 37%, selon le tout dernier Rapport de « Farm of Fiber ». Troisième producteur africain de coton après l’Egypte et la Tanzanie, le Mali profite bien de cette baisse de production d’une matière première aussi précieuse que le coton en termes de « devises ».
Au Mali, la culture du coton remonte au temps des grands empires du Mali et du Songhoï. C’est au 12è siècle que la culture de l’or blanc (coton) fut importée dans l’empire du Mali par des Arabes qui se rendirent dans le Mandé pour « s’abreuver » de sa culture et sa civilisation. Depuis lors, partout dans les zones du Sud du Sahara, ce produit multifonctionnel a pris une place prépondérante dans l’agriculture. De nos jours, le coton constitue la première matière première d’exportation du Mali à l’extérieur, faisant du coup d’elle la première « devise » des valeurs d’exportation du pays. Bien que culture industrielle, le coton est l’occupation exclusive de près de 35% des agriculteurs maliens. La culture du coton nourrit également environ 30% des agriculteurs du pays.
Certes, le coton n’est pas la culture exclusive des travailleurs de la terre malienne, mais dans certaines zones comme Sikasso, Bougouni, Koutiala et d’autres localités, la culture du coton constitue l’activité principale d’un nombre important de paysans. A l’instar des autres pays producteurs d’or blanc en Afrique et dans le monde, le Mali connait des impacts de la chute vertigineuse de la production du coton biologique. Ces produits agricoles à caractère industriel offrent aux pays producteurs une double opportunité sur le plan vivrier avec l’approvisionnement des populations en denrées alimentaires avec les revenus de leur vente et surtout l’alimentation des industries textiles en matières premières.
Quel intérêt le Mali tire-t-il de cette baisse de production ?
Pendant que les autres pays producteurs de coton sont en nette baisse de leur production de coton biologique, des pays comme le Mali, le Bénin, l’Egypte et la Tanzanie ont accru leur production du même coton en 2010-2011. En revanche, dans les 6 pays premiers producteurs africains de coton, la production a chuté d’environ 15,7%. Cependant, les dix premiers pays producteurs mondiaux de coton biologique restent dans un ordre décroissant pour le compte de l’année 2010-2011 : l’Inde : 67,81 % sur l’ensemble des productions mondiales de cette denrée ; la Syrie : 10,59% ; la Chine : 8,20% ; la Turquie : 6,36% ; les Etats Unis : 1,92% ; la Tanzanie : 1,80% ; l’Egypte : 0,60% ; le Mali : 0,56% ; le Kirghizstan : 0,55% ; et le Pérou : 0,41%. C’est l’ensemble de ces baisses qui fait 37% de la saison 2009-2010 à 2010-2011. Malgré cette baisse calamiteuse, il faut admettre que « le premier et le plus respectable de tous les arts, c’est l’agriculture », dit-on.
Abdoulaye Faman Coulibaly