Constitution des interprofessions agricoles : La définition d’une approche harmonisée

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Jusque là, les acteurs évoluent de façon cloisonnée entraînant du coup une insuffisance de collaboration sur le terrain.

L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) tient depuis mardi à l’hôtel Laico El Farouk un atelier sur l’harmonisation du processus de mise en place des organisations interprofessionnelles agricoles. Depuis la promulgation de la Loi d’orientation agricole (LOA) en septembre 2006, qui est un instrument qui fixe les orientations du développement du secteur agricole, le gouvernement encourage la création d’interprofessions agricoles. La démarche entre dans le cadre de la sauvegarde des intérêts des producteurs. Force est cependant de reconnaître que les expériences de mise en place de ces organisations sont isolées. Les approches restent mal connues, faiblement analysées et peu partagées même entre les organisations interprofessionnelles ayant les mêmes préoccupations et d’une filière à l’autre. Chaque partenaire évolue en vase clos sans concertation avec les autres. Conséquence : les informations sur le processus de mise en place des organisations agricoles interprofessionnelles sont variables, suivant les partenaires d’appui et les filières. Ce constat appelle une bonne application des textes afin d’avoir des interprofessions répondant aux normes et qualités requises.

Pour y parvenir, l’APCAM, en collaboration avec la coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), les projets et programmes (PAPAM, IICEM, PCDA, Cadre intégré II, PISA, SNV, Helvetas, SP/LOA, etc), a initié un espace d’échanges entre les différents acteurs pour harmoniser les approches de mise en place des organisations interprofessionnelles agricoles. Une centaine de participants venus des chambres régionales d’agriculture (CRA), des représentants des filières agricoles (mangue, échalote/oignon, bétail/viande, pomme de terre, lait, poisson, coton, sésame, riz et céréales sèches, karité, etc), des commerçants, transformateurs et exportateurs de produits agricoles, des services techniques plancheront pendant trois jours sur une approche commune de mise en place des organisations interprofessionnelles agricoles.

Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Bokari Tréta, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier, en présence notamment du président de l’APCAM, Bakary Togola, du commissaire à la sécurité alimentaire, Yaya Nouhoum Tamboura, des coordinateurs du PCDA, Gagny Timbo et du PAPAM, Abdoulaye Touré. L’atelier a pour objectif de partager les expériences et approches de mise en place des organisations interprofessionnelles agricoles afin de convenir d’une approche commune. La session se justifie à plus d’un titre, a jugé le ministre Tréta, car la LOA fixe les modalités de création et d’enregistrement des organisations interprofessionnelles agricoles. Beaucoup d’initiatives ont été prises pour la mise en place desdites interprofessions, dont celle de la filière coton.

Malgré cet engouement, on constate que les acteurs évoluent de façon cloisonnée entraînant du coup une insuffisance de collaboration sur le terrain. Il ne peut y avoir qu’une seule et unique interprofession agricole par produit ou par groupe de produits, les acteurs se doivent se donner la main pour assurer la bonne application des textes. L’atelier se tient dans un contexte de mondialisation des économies où l’analyse des chaînes de valeur exige une nouvelle organisation des acteurs pour faire face aux défis de la rentabilité de leurs activités et leur portée sur l’économie nationale, sous-régionale voire internationale. Cette nouvelle organisation des familles professionnelles impose le dialogue entre elles en vue de mieux comprendre la filière, ses problèmes et trouver des solutions durables qui garantissent leurs intérêts et ceux des consommateurs. Chaque interprofession doit intégrer dans ses missions les aspects d’amélioration de la qualité des produits et leur mise en adéquation avec les attentes des consommateurs en particulier par la traçabilité des produits, la promotion de ces produits sur les marchés intérieur et extérieur et le fonctionnement et la maîtrise du marché. Le ministre Bokari Tréta a rappelé certains principes de création de l’interprofession : la représentativité, la parité et l’unanimité. Le respect de ces principes permettra au gouvernement de s’investir pour rendre l’application des accords de l’interprofession obligatoire à tous ses membres.

jeudi 6 octobre 2011

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