Le président de la République a décidé d’allouer 15% du budget national à l’agriculture tandis que le sac d’engrais de 50 kg sera cédé au paysan au prix subventionné de 11.000 Fcfa sur toute l’étendue du territoire.
« Je décide à partir de ce Conseil supérieur de l’agriculture d’allouer 15% du budget national à l’agriculture. J’instruis le gouvernement à traduire en actes concrets cette volonté présidentielle. » « Aussi pour cette campagne agricole 2014-2015, dont je procède au lancement officiel aujourd’hui, le sac d’engrais de 50 kg sera cédé au paysan au prix subventionné de 11.000 Fcfa sur toute l’étendue du territoire national ». Telles sont les décisions clés de cette 5è session du Conseil supérieur de l’agriculture présidée hier par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. Le chef de l’Etat a, par ailleurs, imploré la clémence du Tout Puissant pour qu’il gratifie notre pays d’une bonne pluviométrie, afin que les paysans puissent atteindre les objectifs de production.
Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola a vivement salué les décisions prises par le chef de l’Etat et l’a remercié au nom de tous les paysans. Il faut rappeler que les objectifs de production pour cette campagne sont en effet ambitieux. Le plan de campagne présenté par le ministre du Développement rural, Dr Bocary Tréta prévoit une production céréalière de 7.180.404 tonnes, toutes spéculations confondues, dont 2.304.479 tonnes de riz paddy. Les prévisions de productions de mil, de maïs et de sorgho sont respectivement de 1.779.443 tonnes, 1.767.429 tonnes et 1.244.994 tonnes. L’excédent céréalier prévisible commercialisable est estimé à 1.734.488 tonnes, dont 327.950 tonnes de riz (17%) et 1.560.872 tonnes de céréales sèches (83%).
La vente de cet excédent céréalier pourrait générer un revenu brut d’environ 421 milliards Fcfa. Ce qui améliorerait la résilience des petits producteurs dans un contexte de changement climatique et contribuera à la réduction de la pauvreté, a assuré le ministre du Développement rural. La production de coton prévisionnelle est de 525.000 tonnes contre 440.000 tonnes. Les besoins globaux d’engrais sont estimés à 349.129 tonnes dont 327.113 tonnes d’engrais minéraux (94%) et 22.016 tonnes d’engrais organiques (6%). Le ministre Tréta a expliqué qu’en raison de la baisse remarquée du prix des engrais minéraux sur le marché international, la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) a pu réaliser un bénéfice de 7 milliards Fcfa sur l’achat d’intrants cette année sur une enveloppe de 19 milliards qui lui était assignée.
L’exemple du Royaume du Maroc. Le financement escompté de la campagne agricole 2014-2015 étant arrêté dans le plan de campagne à 40,742 milliards Fcfa, le ministre Tréta a estimé que des économies sont possibles pour combler le gap. Ainsi, il estime qu’un prélèvement sur le Fonds national de l’agriculture qui a été crédité d’un montant de 3,5 milliards Fcfa, les 35 milliards Fcfa alloués par le budget national au département et d’autres contributions pourront permettre au ministère de combler le manque à gagner. Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a promis un soutien conséquent à la mécanisation de notre agriculture.
Il a cité l’exemple du Royaume du Maroc qui vient d’organiser son Salon international de l’Agriculture où notre pays a reçu le trophée de meilleure participation. Les progrès spectaculaires réalisés par ce pays en si peu de temps, lui ont permis d’atteindre dans le domaine agricole et cela deux ans avant son terme, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a confié le président Ibrahim Boubacar Kéita. Ce progrès est à saluer et le Mali peut et doit s’engager sur cette voie. Je place toute ma confiance dans le domaine agricole qui représente 36% du PIB national et occupe 80% de la population rurale. J’apprécie tous les résultats agricoles obtenus et formule le vœu de relever les défis de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ainsi, les semences de maïs hybride seront subventionnées à hauteur de 412 millions Fcfa, le riz et le coton bénéficieront aussi des subventions. Bien d’autres cultures vivrières ou commerciales bénéficieront de toute l’attention des services d’encadrement. Au rang desquelles on peut citer les légumineuses, les cultures maraîchères, les agrumes, l’anacarde, la pomme cannelle, le karité, la gomme arabique, le jujubier, les bananes, l’oseille de Guinée, la pastèque ou la papaye, entre autres.
Les productions animales ne sont pas en reste. La campagne 2014-2015 prévoit une production de 704.000 tonnes de lait, un programme d’insémination artificielle de 10.000 vaches par an, dont le lancement officiel a eu lieu en mars dernier à Tienfala, grâce en partie au don de semences de 125.000 doses du Royaume du Maroc, une production de 65.000 tonnes de viande, l’embouche de 43.000 têtes de bovins, 143.000 têtes d’ovins et 13.200 têtes de caprins.
Il est attendu une production de 453 millions d’œufs de consommation, 2.100.000 sujets de poulets de chair et 27 millions de volaille locale. Avec une production estimée de 1.400.000 unités de cuirs et peaux et la subvention des intrants d’élevage, la production de 75.000 tonnes de poissons frais capturés et 24.965 tonnes de poissons d’élevage compléteront le tableau de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour cette campagne agricole 2014-2015. Beaucoup de mesures d’accompagnement en terme de formations, de recrutements, de recherche agricole, de suivi phytosanitaire, de vaccination des animaux, d’organisation du monde rural (mise en place des interprofessions et immatriculation des exploitations familiales et entreprises agricoles) sont envisagées.
M. COULIBALY