De source bien introduite, les autorités de la Transition, à travers les départements en charge du développement rural ainsi que de la santé et des actions sociales, comptent nommer un administrateur provisoire à la tête de la Confédération des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton (C-SCPC). Il s’agit, en effet, d’une des recommandations des assises nationales sur le coton, tenues du 18 janvier au 8 février 2021. Lesdites assises, qui envisageaient les voies et moyens de relancer la production dans le cotonnier, avaient été sanctionnées à cet effet par une série de recommandations en rapport avec la gouvernance et le fonctionnement des organisations de producteurs, notamment la mise en place d’une instance dirigeante provisoire dans laquelle toutes les sensibilités se reconnaissent. En attendant, les mesures réglementaires y afférentes, un administrateur provisoire du C-SCPC
est sur le point d’être nommé par décret avec comme mission d’organiser l’assemblée générale élective en conformité avec les textes de l’Ohada en matière de coopératives, a-t-on appris de bonnes sources. Avec des pouvoirs limités à la seule gestion des affaires courantes, il aura aussi la charge de conduire la mise en place d’un nouveau bureau au cours de son mandat qui n’excèderait pas six mois, à en croire la même source.
Dans le pipe depuis six mois, cette décision devrait mettre un terme à la crise que traverse la confédération depuis 2019 ainsi qu’à la confusion qui anime les producteurs de coton ces derniers temps. En effet, telles des marionnettes dans les ficelles tenues par deux tendances, les cotonculteurs ont, en l’espace de deux semaines, eu plusieurs présidents à la tête de leur instance suprême. Alors qu’ils attendaient avec impatience la mise en place d’un bureau provisoire, des paysans se sont retrouvés à Bamako pour élire un nouveau président de la confédération, mais en piétinant les textes de l’Ohada régissant les organisations coopératives. Et c’est un ex-député de Koutiala qui avait été l’heureux gagnant de ladite élection controversée. Jugé donc illégal, son bureau n’a pas été reconnu par les plus hautes autorités. Et comme si cela ne suffisait pas, les cotonculteurs apprennent que leur ex- président, Bakari Togola, fraichement remis en liberté provisoire après plus d’une année d’incarcération pour présomption de détournement de plusieurs milliards, s’est réinstallé dans son fauteuil.
Amidou KEITA